J0 – Prologue du Tour d’Europe (?) à vélo …

Il y a 8 mois déjà, je rentrais de mon périple d’Orléans à Budapest en empruntant l’EV6. Le « test aux limites » en solo s’était avéré positif et j’envisageais donc avec sérénité d’entamer mon Tour d’Europe en partant de Toulouse direction plein ouest puis plein nord et, ce, à compter de début mai 2020.

Mais un coronavirus, responsable d’une maladie infectieuse respiratoire nommée COVID-19, est apparu en ce début d’année et a complètement bouleversé l’ordre planétaire. A ce jour cette pandémie a causé la mort de presque 350.000 personnes à travers le monde dont 28.500 en France. Nous sommes entrés en guerre (dixit notre président) puis en période de confinement à partir du 17 mars (le surlendemain des élections municipales mais j’y reviendrai) pendant de longues semaines; le ministre-général en chef de l’agriculture demandant même de « rejoindre la grande armée de l’agriculture ». Diantre !

Je fus donc dans l’obligation de décaler mon départ ne sachant plus trop bien ni où, ni quand je pourrais partir. Finalement, le déconfinement fût prononcé le 11 mai et j’envisageai alors de me préparer à partir début juin bien qu’une restriction de circulation à plus de 100kms de son domicile soit imposée. Je prendrais donc le risque de me faire verbaliser voire refouler. Mais, comme le virus a l’air de perdre de sa vigueur, la phase 2 du déconfinement devrait entrer en vigueur bientôt. Et puis, je pense que je risque beaucoup moins de contaminer ou d’être contaminé sur mon p’tit vélo à rouler sur les routes de campagne plutôt que d’aller faire mes emplettes dans Toulouse ou Blagnac !

Mais revenons sur cette gestation de presque 9 mois depuis mon retour de Budapest. J’ai donc terminé ma mission Airbus pour AtoS et fait mon pot de départ le jeudi 28 novembre avec presque 100 collègues qui étaient venu à la présentation de mon film « Le grand saut dans l’inconnu » projeté dans la salle du RIE. Beaucoup d’émotion, de joie mais aussi de nostalgie mêlée lors de cette soirée mémorable.

Puis ce fût mon départ pour Montréal afin de rendre visite au fiston qui n’avait pu venir pour fêter ses 20 ans avec la famille fin juillet. Pendant ces 3 semaines au Québec, j’entrepris de faire le tour de la Gaspésie … mais en voiture et en gîte d’accueil. Superbe expérience dans des paysages à couper le souffle. Je testais également l’iPad, offert pour mon départ, en vue de préparer ce périple à vélo et notamment le téléchargement des cartes pour éviter d’emmener des cartes « papier » : test concluant si tant est qu’il faut que l’iPad soit alimenté !

Puis avec le fiston nous allâmes passer la semaine de Noël à Boston en prenant le train comme lors de notre voyage à New-York l’année passée. Bien que pas trop friand des grandes métropoles, je dois avouer que j’ai bien aimé l’atmosphère de cette ville entre histoire et modernisme américain.

Et puis ce fût le retour à Montréal et les derniers jours avec le fiston avant un départ toujours aussi poignant après ces longues journées passées ensemble à échanger entre autre sur notre vision du monde et de l’avenir.

De retour à Blagnac, j’entamais une nouvelle vie. Après un réveillon passé avec mes 3 piliers incontournables à mon équilibre, je débutais une nouvelle carrière parallèle et en politique et en maraîchage !

En politique tout d’abord où je rejoignais la liste conduite par la pugnace et visionnaire Marie-Pierre que je cotoie depuis de nombreuses années au sein d’association environnementale (ABAVE) et militante pour les modes doux (2P2R et AUTATE). Cette liste avait pour objectif de proposer une vision novatrice, écologique, solidaire et citoyenne de la gestion municipale et attaquer aussi ce bastion qu’est la mairie blagnacaise détenue depuis des décennies par des potentats locaux et, ce, au sein d’une liste hétéroclite de personnes venues majoritairement du monde associatif. Cette liste dont le symbole est l’hirondelle, disparue depuis des années avec l’augmentation des produits chimiques, insecticides et pesticides, et le doux nom est ECOSOL pour « Liste Citoyenne, Écologique et Solidaire ». Ce furent des semaines intenses de réunions, de débats, de discussions, d’engueulades aussi où, à partir d’une feuille blanche, il nous fallait bâtir tout un programme et convaincre le plus grand nombre de citoyen.nes à partager nos idées. Mais que de belles et riches rencontres durant ces semaines ô combien animées ! Las, ce foutu virus s’invita à la fin de la campagne et perturba le scrutin. En effet, le maire sortant fût réélu, à 45 voix près, dès le 1er tour mais ne rassemblant qu’un électeur inscrit sur 5 (soit 20% des suffrages avec un taux d’abstention avoisinant les 60%). Quant à nous, 15% des électeurs nous firent confiance, plaçant notre liste en 3è position avec 2 élu.es au Conseil Municipal mais aucun hélas au Conseil Métropolitain. Résultat ô combien honorable mais me laissant une désagréable pointe d’amertume au vu du scrutin du 15 mars et des risques pris par tous …

Et puis, ce début d’année marqua aussi mon arrivée à l’Arche-en-Pays-Toulousain et la rencontre du monde du handicap mental et aussi du maraîchage. Difficile de résumer en quelques lignes les moments tellement forts et humains partagés durant ces 5 mois. Que j’aimerais que la société puisse prendre exemple sur ces personnes dites « handicapées » mais tellement humaines, vraies et empatiques. Spéciale dédicace à notre couple de tourtereaux la merveilleuse Alice et la pipelette Cyprien, à la belle et attentionnée Marie-Paule, à la si réservée mais si forte Isadora, à ma groupie Sandrine « Il est beau Gaël », à Fred le bûcheron canadien, à Kevin inventeur du « Gaël Monfils » gag à répétition, à David mon chauffeur préféré, à Pierre-O fana de la vie plus belle et trop cool, à Olivier le sage cycliste, à Antoine qui n’est pas lent mais pas très rapide non plus, à Hugues l’attentionné et à toutes les autres personnes que j’ai la chance de côtoyer au quotidien lors des repas ou activités.

Et puis comment ne pas non plus évoquer toutes ces personnes qui accompagnent au quotidien tout ce petit monde : assistants, administratifs, éducateurs, encadrants …

Enfin j’aimerais aussi revenir sur ces 2 mois de confinement où nous avons travaillé en équipe réduite avec le personnel de l’ESAT afin d’assurer la continuité du maraîchage interdépendant du cycle des saisons, et où des liens forts se sont créés durant ces rudes journées avec Guillaume le boss babos mais pas si guignol que ça, Carmina son bras droit à la main de fer dans un gant de velours, à Anne si ronde, si douce et si humaine, à Mathilde à la foi si forte dans ce monde si cruel, à Clément la grande gueule au gros cœur, à Benoît notre réservé cuistot qui nous régale tous les midis, à Marc l’homme à tout faire bientôt retraité et à Cyril le triathlète-manager de cette équipe de branques aux grands cœurs !

Et puis aussi, pendant cette période, nous avons également créé en association avec Stéphane le mari de Florence, la RH qui m’a permis de m’insérer dans ce projet, un atelier d’entretien-réparation de vélos. Pour l’instant, après avoir suivi une formation à la Maison du Vélo, nous ne faisons qu’entretenir et remettre en état le parc de vélos des personnels et personnes accueillies à l’Arche. Mais quel bonheur de redonner vie à une vieille rogne et de voir la joie de son propirétaire lors du retour de la bête !

Et enfin, j’aimerais aussi saluer tous les potes des Kikikours, du Stade Toulousain Cyclisme sans oublier mes confinés préférés sans qui cette période aurait été beaucoup plus compliquée.

Le week-end de l’Ascension, j’achevais mes derniers préparatifs avec de bonnes doses d’ascenseur émotionnel : réception et montage du kit eWerk pour récupérer l’électricité de la dynamo, montage des pédales semi-automatiques, découpage et collage de la bâche de tente, chargement des cartes et configuration de l’iPad.

Le dimanche 24, je faisais ma dernière rando dans les Pyrénées ariégeoises.

Le mardi 26, lors de la traditionnelle réunion hebdomadaire de l’Arche, Eric le directeur de l’Arche lui aussi sur le départ et qui m’a accueilli au sein de sa communauté, Florence et Guillaume me faisaient cadeau de mes nouvelles sacoches Ortlieb et du rétroviseur qui me permettrait de regarder en arrière sans trop me retourner sur mon passé tourmenté et, ce, pour service rendu à la Nation. Stéphane lui me remettait un fanion de l’Arche-en-Pays-Toulousain que je me ferais une joie de fixer sur mon vélo et de trimbaler à travers mon périple. Le soir, je finissais la soirée en charmante compagnie devant un délicieux dîner.

Le mercredi 27, je finissais mon dernier jour à l’Arche en ayant pris soin de planter le Master dans le virage de la mort-qui-tue pour bien marquer mon départ. Le soir, je retrouvais mes confiné.es préféré.es pour fêter la fin des hostilités .

Le jeudi 28, je finissais de préparer mon vélo, chargeais mes 4 sacoches puis filais arroser mon départ chez mon pote Loïc avant de clôturer ce 1er article à une heure bien avancée.

Le vendredi 29 au matin, je prenais le départ pour retrouver mon pote Riri qui allait m’accompagner les premiers jours sur ce long périple vers l’inconnu.

Pour connaître la suite, il vous suffit de consulter les articles à partir de ET20-J1.

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