J51 – samedi 18/7 – Friedeburg(DE) / Langen(DE)

Réveillé à l’aube par le chant des oiseaux mais aussi par le bruit d’une pétrolette conduite par un ado rondouillard déjà vu (et entendu !) hier soir, je feignasse un peu et finis par me lever pour la routine matinale. Je déjeune de bon appétit en étant salué d’un signe de pouce levé, d’un « Gut Morgen » ou « Hoy » sonore par des joggeurs matinaux et des couples de cyclistes se rendant à la ville. Je me fais cette réflexion, qu’en France, mes bonjours ou signes de la main n’avaient pas souvent de retour voire des détours de regard comme si j’étais un pestiféré. De plus, je nous trouve morose et renfermé contrairement à la majorité des personnes croisées depuis une semaine. Vous penserez peut-être que j’ai une image bien négative de notre pays mais, en voyageant au contact des gens (et non pas enfermé dans une voiture ou un camping-car), force est de constater que le tableau est sombre.

Avant de quitter ma demeure au milieu des prés, je vous fais l’inventaire de ma sacoche avant gauche « ma cuisine » :

  • Ma popote avec mon vieux réchaud Camping-gaz (depuis j’ai aussi acheté une assiette et un bol Décathlon qui se plie) et ses 2 gamelles en alu, une cuillère-fourchette pliable, un cœur à Riri pour infuser le thé (tout cela dans un premier sac plastique)
  • Mes sachets hermétiques (en cas de choc ou d’écrasement, pas de risque que tout se répande) contenant chacun : thé en vrac, café/tisane, muesli, compote pour le muesli, miel ou caramel en tube, chocolat noir, gâteaux secs, fromage, huile d’olive pour accompagner mon Tipiak ou mes salades de légumes achetés ici ou là
  • Quelques boites de conserve (thon/sardine/maquereau pour accompagner le Tipiak ou autre), charcuterie (tout cela dans un second sac plastique)
  • Un Tupperware contenant mes sachets de Tipiak très facile à cuisiner avec un verre d’eau bouilli.

Je reprends la piste le long du canal en direction de WSH, comme indiqué sur les panneaux, qui est à environ une heure de vélo. Je rencontre les traditionnels paysages le long des canaux de tous les pays avec ses petits ports, son écluse, ses tables de pique-nique. Mais ô combien calme et reposant.

J’arrive dans cette ville portuaire vers 10h et après m’être renseigné à plusieurs reprises, je finis par trouver le guichet pour le traversier et pour l’aquarium. Manque de bol, il n’y a plus de traversier avant fin juillet à cause du COVID-19. Tant pis, je devrais donc contourner ce bassin du Jade. Je passe également le musée de la Marine Allemande de triste renommée avec navire de guerre et U-Boat (le nom des sous-marins) amarrés dans le port.

Avant de reprendre la route, je m’arrête dans un hôtel-restaurant-café hyper classieux pour y boire mon café : masque obligatoire, signature d’un registre et terrasse avec vue sur mer réservée aux clients de l’hôtel. Un couple à mes côtés s’empiffrent d’un p’tit déj’ gargantuesque. Je me contenterai d’une gaufrette néerlandaise et de mon café avant de reprendre la route.

C’est samedi. Il fait douébo et bouédo … c’est bouéno ! Les autochtones sont de sortie pour faire un jogging, du vélo, de la natation, de la balade ou de la bronzette le long de ce lac de la Ramée (lac à Tournefeuille ) puissance 100 et salé !

Je descends direction S-O avec vent de la mer légèrement dans le dos et croise encore pléthore de cyclistes le long de la digue qui ceinture ce grand bassin. Mais, contrairement aux Pays-Bas, les moutons sont interdits de piste cyclable. Enclos des 2 côtés de la piste. « Ach ! Die rigor germânik !!! » J’arrive à Dangast, station blanéaire où est érigé le barrage sur le Jade qui crée ce bassin. Mais je ne m’y arrête pas. Trop de monde.

Par contre, je vais m’arrêter pour une digression. Et oui, ce nom de station évoque forcément le nom de ma famille maternelle Dugast. Et je n’avais pas encore parlé d’un de ses membres le plus connu médiatiquement parlant et que j’aimerais bien avoir sous la main pour qu’il me rafraîchisse la nuque. Donc :

  • J’ai déjà évoqué l’ainée de cette fratrie : ma mère Marie-Renée, surnommée Marinette, qui vit dans son monde intérieur à Laval depuis quelques années déjà.
  • Jean-Maurice, chez qui je suis passé lors de mon passage en Vendée, prof de maths-physique à la retraite, époux de Thérèse et parents de Régine et son espiègle fille Marion.
  • André dit Dédé, directeur commercial à la retraite, habitant à Pocé/Cisse du côté d’Amboise, époux de Claudie décédée, parents de Guilhem qui vit en Ariège avec Audrey et leurs 2 enfants et de Kevin parti bien trop tôt aussi.
  • Marc dit Marco, coiffeur et morpho-psychologue en activité jusqu’à sa mort, vivant à St-Germain-des-Près, époux de Nicole mais compagnon de Christine avec qui ils ont eu 3 enfants : Aurélia déjà maman aussi d’une petite Ava, Ilona et Alexis. Marco est ce tonton qui débuta comme apprenti-coiffeur, monta des salons à son nom après avoir créé la morpho-coiffure qu’il enseigne toujours. Lorsqu’il était plus jeune, il coiffait les joueurs de l’équipe de Nantes de la grande époque : Bertrand-Demanes, Henri Michel, José Touré, Omar Sahnoun, Gilles Rampillon, … Mon grand frangin et moi allions de temps en temps voir le classique de l’époque Nantes-St-Etienne et puis, bien sûr, le derby Nantes-Angers.
  • Geneviève, infirmière et animatrice en gériatrie à la retraite, épouse de Michel, qui habitent en Vendée en-dessous de Nantes chez qui je suis passé, parents de 3 enfants : Dimitri en instance de divorce d’avec son mari, Adeline ma filleule qui a rencontré l’âme frère et attend un bébé (bisou Adeline) et Brice-Maurice, époux de Séverine et papa de Maël.

Je vous embrasse toutes et tous et j’espère que nous aurons l’occasion de nous retrouver bientôt lors d’une cousinade ou des 51 ans de mariage de Jean-Maurice et Thérèse. Fin de la digression.

En sortie de cette station, le camping qui explique pourquoi je préfère mes bivouacs improvisés chez Dame Nature.

Dans un petit village, je trouve un restaurant ouvert et je m’y arrête pour commander un « würst-ships » que je mangerai en haut de la digue. A un moment donné, je finis par quitter cette digue et, comme hier avec ce partage mer/campagne, couper à travers champs pour aller choper le traversier à Blexen. A court d’eau, je m’arrête dans un charmant cimetière engazonné refaire le plein de mes bidons. Cependant, comme aux P-B, je ne peux pas entrer dans les églises protestantes fermées à clef. J’aime faire des haltes dans ces endroits frais, calmes et méditatifs.

A 16h19 j’arrive devant l’embarcadère pour un départ à 16h20. Ça c’est de la synchro. J’arrive de l’autre côté de la rivière Weber à Bremerhaven, ville portuaire qui ne m’inspire guère et dont j’ai hâte de sortir.

Par contre, deux options s’offrent encore à moi. La 1ère qui me fait monter au N-E pour prendre un autre traversier à Wischhafen ou la 2nde qui me dirige plein est vers Hambourg. J’aurais bien aimé visiter cette ville que je connais pas mais je dois avouer que me balader dans de grandes villes avec les sacoches ne me tentent guère. Ou alors, il faudrait que je réserve quelque chose sur place. J’opte pour la 1ère option et si je me retrouve le bec dans l’eau demain, je serais dans l’obligation de descendre sur Hambourg pour remonter ensuite vers le nord. En quittant cette grande ville, je suis attiré par un bistrot aux couleurs et au blason immanquables.

Je ne peux que m’arrêter dans ce musée dédié au mythe Ferrari pour y boire ma bière. Par contre, la patronne et le patron ne sont pas très bavards et ont certainement dû un peu trop abusé de bières et autres lors de leurs nombreux déplacements sur les circuits pour suivre leur écurie fétiche.

Il est 18h00. Faut que je file d’autant plus qu’après une journée les plus chaudes depuis un très bon moment, le temps semble virer à l’orage … Je ne file pas très loin d’ailleurs après la pinte de bière qui coupe bien les pattes et aussi un raz-le-cul dans tous les sens du terme. Il faut dire que j’ai roulé sur beaucoup de pistes pavées et ça tape dur … surtout avec mon vieux cuissard Mavic qui a quelques milles au compteur. Même avec le « cul-ir » endurci, je vais sortir la Biafine ce soir et la Nok demain. Les connaisseurs apprécieront le mélange … N’est-ce pas l’ami Gaugau qui vient de boucler le Love Tour, traversée de la France à vélo de route entre St-Malo et ??? En allant de brasserie en brasserie, alors que sa compagne Flo a plié les gaules du côté d’Albi ? Mais le Gaugau n’en est pas à sa première folie. Je veux parler d’expédition pas de femme ! Félicitations à tous les deux.

En suivant l’itinéraire pour me rendre à Wischhafen, je sors de la ville et repère des lacs du côté de Langen. J’essaie de les trouver mais ils sont entourés de superbes propriétés. Mauvais plan. Un peu plus haut, il y a une forêt dans laquelle je pénètre par de petites sentes. Je trouve un endroit pour planter la tente. Ce sera parfait pour ce soir. Fin du 51é chapitre.

Résumé : 100kms, 5h20, 18.6km/h, bivouac

3 réflexions sur “J51 – samedi 18/7 – Friedeburg(DE) / Langen(DE)

  1. Salut Gaël,
    Love Tour terminé effectivement avec un peu de nok et et d’homéoplasmine sur la fin .
    Flo a bien arrêté à Albi quand à moi je suis allé au bout à Thonon les bains.
    Une superbe épreuve émaillée de nombreuses rencontres attachantes.
    14 jours de vélo ça créait des liens entres les participants, on c’est régalé.
    Bonne route

  2. Salut Gaël,
    Love Tour terminé effectivement avec un peu de nok et et d’homéoplasmine sur la fin .
    Flo a bien arrêté à Albi quand à moi je suis allé au bout à Thonon les bains.
    Une superbe épreuve émaillée de nombreuses rencontres attachantes.
    14 jours de vélo ça créait des liens entre les participants, on c’est régalé.
    Bonne route

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