J21 – mercredi 21 avril – Toreira / Costa de Lavos

A 7h je suis réveillé par le chant des oiseaux. La nuit a été calme malgré un gros orage qui a éclaté vers 22h. J’ai bien fait de squatter cette maison. Le ciel est bas ce matin. Par contre, il fait doux. Je me prépare et vers 8h00 je reprends cette satanée N-327 qui me mène à Sao Jacinto, lieu qui me fait évidemment penser à la superbe chanson de Peter Gabriel.

En quittant cette immense maison, je pense aux personnes qui y ont habité. Pourquoi ne l’ont-ils pas vendue ? Que faisaient-ils (j’imagine qu’ils étaient horticulteurs vu le carnet de livraison trouvé) ? Pourquoi l’ont-ils laissée ainsi à l’abandon ? Autant de questions qui resteront sans réponse.

Peu de temps après, j’arrive à Sao Jacinto. Mais il me faut attendre le ferry pour traverser le Rio Vouga et rejoindre l’autre pointe à Barra. Je m’arrête dans un panaderia / pasteleria pour y prendre un café/croissant cannelle plus tôt que d’habitude. Le ferry arrive. J’embarque.

Je retrouve ma piste cyclable rouge que je suis consciencieusement. Par contre, le crachin s’est invité. Pour l’instant, ça va … De temps en temps, je bifurque à droite pour retrouver une petite station balnéaire en bordure de mer. Il n’y a personne dans les rues, ni sur la plage … c’est bizarre !

Je reprends la piste cyclable puis, en fin de matinée, je décide de couper en suivant une route forestière qui est indiquée en « mauvais état pendant 5 kms ». Cela me changera un peu. D’autant plus que la pluie s’est invitée et que j’ai sorti ma tenue de marin-pêcheur. « Très bonne idée M. Dureau ! ». Je me retrouve dans un no man’s land avec une mauvaise piste toute droite et sous le déluge. Les pins sont mortes et sont tous abattus. Des éoliennes ont été plantées ça et là pour les remplacer. J’ose espérer que les bûcherons du coin ne sont pas aussi barges que ceux du film « Délivrance » (film de 1972 de John Boorman avec Burt Reynolds et Jon Voight … âme sensible s’abstenir) sinon ça va couiner … Au bout de 10 bornes à ce régime, je sors quand même le cul en feu !!!

De plus, je me prends le déluge et, évidemment, aucun endroit pour m’abriter. Vers 13h00, je me rapproche de Praia de Mira pour déjeuner dans un petit restau en bord de mer tenu par un jeune couple très sympa. J’y déguste un poisson accompagné de pommes de terre, carottes, tomates et salade sans oublier un bon verre de vin. Et pour finir un café accompagné d’un Pasteis de Nata. Le tout pour 8,10€. Quel régal après cette mâtinée ô combien humide. Comme mes vêtements d’ailleurs mais il me faut repartir. Je pense qu’il faut quand même être légèrement taré. D’ailleurs, provenant de l’autre côté de cette passerelle au-delà des océans, je reçois une vidéo du fiston de Montréal où … il neige !

Je reprends ma route forestière jusqu’à Quiaos. Et là, changement de décor complet. Je suis obligé de prendre la N109 pour traverser le Rio Mondego et passer Figueira da Foz. Je me retrouve en milieu urbain très hostile avec, de plus, l’obligation d’emprunter un grand axe très emprunté. Et il me faut aussi franchir le Rio par un pont énorme. Il pleut. Il vente. Il camionne. Il vertige.

Digression au sujet de cette station balnéaire qui me rappelle de sacrés souvenirs. En effet, c’est ici, qu’il y a presque 40 ans avec la mère de ma fille, nous étions restés en attendant un virement de mes parents pour pouvoir rentrer en France (à l’époque, pas de CB ni de portable !). Je vous avais compté mes vacances « pas chères » au Portugal. Et bien, après nous être fait fracturer la vitre arrière de ma Golf au pied du château de Lisbonne, nous nous étions retrouvés sans fringue et sans Chèque Vacance. Et pourtant, Fernando le garagiste de St-Maur-des-Fossés, nous avait bien mis en garde de ne rien laisser en apparence dans la voiture. Jeune et con à l’époque … Et maintenant vieux con ! Comme nous n’avions plus beaucoup d’argent (même pas de quoi payer le camping), nous avions passé là qq jours à nous promener, aller à la plage et manger du pain et du fromage … accompagné de vin Dao quand même.

Quand il fait beau !

J’arrive enfin à m’extraire de cette ville tentaculaire et dois reprendre cette satanée N109 pour me diriger vers Leira. Il tombe des cordes. En examinant la route, il me semble qu’il n’y a plus beaucoup de possibilité de trouver un hébergement au sec si ce n’est dans une des stations balnéaires le long de la côte. Je décide donc de bifurquer vers Costa de Lavos. J’y arrive sous des trombes d’eau. Je m’arrête faire quelques courses pour ce soir au cas où. Puis j’essaie de trouver les hébergements indiqués par mon GPS. Mais, c’est un véritable déluge qui s’abat maintenant et il n’est vraiment pas évident de suivre les indications dans ces conditions. Je suis trempé de chez trempé. Je fais le tour de cette petite station mais ne trouve aucun des quelques endroits indiqués. Je finis par m’arrêter dans un bar et demander où trouver une chambre.

Le patron m’indique une maison moderne un peu plus haut dans la rue. J’y arrive mais tout semble fermé. Galère. Je demande à une femme garée devant et au chaud dans sa voiture. C’est la propriétaire. Elle ne parle pas français mais comprend bien que je cherche un endroit où m’abriter. Elle passe des coups de fil et me fait comprendre d’attendre. Je suis maintenant frigorifié. Une vieille dame arrive alors. Elle s’exprime parfaitement en français et me traduit qu’il y a une chambre de libre mais avec une SdB partagée par les 3 ouvriers qui arrivent sur ces entrefaites. Aucun souci. Je prends ! La propriétaire me fait visiter cette maison ultra moderne qui dépareille dans cette station balnéaire bien défraîchie. Puis me montre ma chambre et m’emmène au garage pour ranger mon pauvre vélo qui a pris cher aujourd’hui entre la flotte, la route pourrie et le sable. Elle me montre également comment me servir de l’électro-ménager pour que je puisse laver et sécher mon linge. Vraiment trop sympa. Je peux enfin pouvoir me poser, me laver, me boire ma Sagres bien fraîche, me restaurer au chaud et dormir dans un grand lit. Après cette journée éprouvante, quel pied !

Résumé : 95kms, 5h55, 16,1km/h, 2.000kms, chambre

5 réflexions sur “J21 – mercredi 21 avril – Toreira / Costa de Lavos

  1. Gael tu n’as pas de chance avec le temps grrrrr
    Nous allons parle de toi aujourd’hui sortie vélo nous sommes 6 Françoise jean luc thierry bernard pierre navarre et moi nousbuvons le café chez Celine puis sandwich à aussonne soit 90 km
    la tenue et cadeau du STC sont chez moi pour ton retour
    suerte
    j louis

  2. Salut Gael, si je ne me trompe aujourd’hui tu vas passer à Sao Pedro de Moel et Nazaré, lieux réguliers de mes villégiatures depuis plus de 25 ans. En effet Marinha Grande, à une douzaine de km, est la ville de naissance de ma belle-Maman.Tu pourras admirer les vagues géantes depuis le Sitio qui surplombe la station balnéaire.
    Tu vas traverser des paysages lunaires, la forêt royale ayant brûlé quasi intégralement suite à un gigantesque incendie il y a 2,5 ans.

    Je te souhaite bon courage sur le vélo, et pleins d’étoiles dans les yeux.

    Xavier

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