J39 – dimanche 9 mai – Almerimar / La Isleta del Moro

3h du mat’. Malgré mes boules Quiès, je suis réveillé par la tempête. La tente plie mais ne rompt pas. Le vent s’en donne à cœur joie dans cette immensité plate.

Cela me rappelle ma plus randonnée dans les Pyrénées. J’étais parti avec Coco depuis Gavarnie en montant par le refuge de Tuquerouye pour aller au Mont-Perdu et retour par la Brèche de Roland. 4 jours de marche. Le 3è jour, alors que nous bivouaquions au pied du Monte Perdido, l’orage avait éclaté dans la nuit. Nous étions dans cette même tente. Coco voulait partir en pleine nuit et descendre au refuge de Goriz. Finalement, nous avons laissé passer la tempête et attaqué le sommet le matin à 6h avec crampons et piolets pour être les premiers là-haut à 3.200m sous un soleil magnifique ! Là, je fais la même chose et à 7h30, il fait grand beau et le vent est tombé. Je plie vite fait les gaules à cause des moustiques et reprends la piste pour sortir de ce Parque Natural.

Par contre, après avoir retrouvé une route bitumée je me tape 10 kilomètres à suivre des serres. Oui dix bornes de serre en enfilade sur 1 km de large : 10.000.000m2 de poivrons, courgettes, tomates qui poussent là-dessous avec force « médicaments ». De véritables usines à légumes. Hallucinant !!! Quand je pense à nos légumes de l’Arche où tout est fait manuellement et avec amour, cela me laisse penseur … C’est vrai que c’est un peu plus cher mais à quel prix justement ?

Je finis par arriver dans cette immense station balnéaire de Roquetas de Mar où je déjeune le long de la plage. Comme chaque dimanche matin, ça sporte bien en Espagne !

En sortant de cette station, j’ai la chance d’avoir la N-340 à moi tout seul pratiquement. En effet, un éboulement de falaise a coupé la route et de gros travaux sont en cours. La route est donc interdite aux véhicules. Quel pied ! Je vois au large une usine à poissons. Mais je ne sais pas lesquels ?

Avant de basculer dans la baie d’Almeria, je jette un dernier coup d’œil en arrière pour regarder cette baie immense que je viens de traverser en suivant à nouveau de belles pistes cyclables.

J’arrive à Alméria par le port maritime. Les destinations vont vers l’Algérie (Oran, Alger, …). Je grimpe au château d’Alméria et traverse la Médina. J’ai l’impression d’avoir traversé la Méditerranée. Les habitants me regardent passer l’air dubitatif.

Puis je redescends côté européen le long de la plage et m’arrête dans le Café de Paris. En reprenant la promenade, c’est gavé de monde … et ça me gave. Il faut redoubler d’attention entre les cyclistes qui ne tiennent pas la droite, ceux qui arrivent en face en duo sans trop se serrer, les joggeurs qui font leur frac, les papys et mamys qui se baladent dessus …

Je finis par sortir d’Almeria et me dirige alors vers le Cabo de Gata qui est la pointe la plus au sud-ouest de l’Espagne. Je m’arrête dans le village juste avant afin de pique-niquer à l’ombre et de siester. Il est 15h00 quand je me réveille et le gros morceau m’attend. J’attaque donc la montée vers ce cap avec 10% annoncé.

Une fois arrivé au phare, je me fais tirer le portrait.

Mais ce n’est pas fini. Là, c’était l’apéro. Il me faut maintenant basculer de l’autre côté de cette route des volcans. Avant cela, j’ai reçu les encouragements d’une aficionada qui, lorsqu’elle m’a vu au phare, m’a lancé : « Eres una màquina de Dios ! » . Rien que ça. Pour ne pas la décevoir, je vais me coltiner une autre montée bien corsée. Heureusement, le Dieu Eole me pousse dans le dos.

Arrivé là-haut, je tombe sur un panneau de l’EuroVélo. Et oui, je viens de rejoindre l’EV8. Cela faisait un bail. Toujours aussi cool les parcours EuroVélo !

Les paysages sont à nouveau extraordinaires. D’ailleurs, je pilote à vue sur une piste difficile à travers une zone volcanique. Les zones jaunes sont du soufre. Ce sont les fameuses calderas (cratères) que j’avais eu l’occasion de découvrir au Cap-Vert.

Arrivé en bas, le spectacle n’est pas mal non plus avec sa plage de bout du monde …

son décor de western …

Et son berger seul au monde avec son troupeau de biquettes …

J’arrive enfin à San José où je me pose boire une bière Estrada Galicia (cela faisait longtemps) bien fraîche et bien venue et bien chère (tarif français à 3€). Mais bon, l’endroit et la serveuse sont très sympas. Je reprends mon itinéraire en suivant l’EV8. Il fait encore grand beau et chaud mais le vent souffle en tempête. J’atteins même 57kms/h en faux plat descendant sans pédaler vent dans le dos ! Mais vent de côté, cela devient très dangereux. Les rares véhicules passent au large alors que je fais de putains d’écart. Il faut que je trouve un endroit abrité rapidement. Une tour de guet apparaît sur ma gauche. J’y go. Banco ! Quel bol … Un de mes plus beaux bivouacs. J’aménage un peu l’intérieur et ce sera parfait pour cette nuit. Quelle journée contrastée à nouveau : sordide ce matin, populeuse dans la matinée et extraordinaire dans l’après-midi …

Je dédie d’ailleurs cette journée à mes enfants. À ma fille Gwendoline qui a pris une décision difficile mais assumée avec une nouvelle vie qui s’ouvre devant elle. À mon fils Titouan qui vient de terminer (provisoirement) ses études et obtenu son Baccalauréat en Administration des Affaires Internationales concentration Marketing (B.A.A.) ce jour-même. Coïncidence, je finirai ma fiole en cet honneur (offerte pour mon Noël) de vieux rhum (merci encore Myriam de l’Arche !) ce soir.

Résumé : 100kms, 5h45, 17,4km/h, bivouac

5 réflexions sur “J39 – dimanche 9 mai – Almerimar / La Isleta del Moro

  1. Felicidades.
    Hice esta subida también.
    Ha sido capaz con cubiertas anchas y 35 kg de carga ?
    Está extraterrestre.
    Por qué ha echado las Alpujarras ?
    Qué falta !
    Me encuentro cerca de Jaca.
    Mañana rumbo Ordesa.
    Sube a 2.000 m !
    Mañana va rumbo Mojácar.
    Pasando por las Negras.
    Conozco bien.

  2. Bravo Gael beau périple et top de porter le mailllot du centenatie du stade toulousain
    à bientôt

  3. Je crois qu’on aura des choses à partager sur les orages au sommet du Monte Perdito. Souvenir ému !!! Et reconnaissance d’avoir une tente qui tient le coup.

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