J43 – jeudi 13 mai – Guardamar del Segura / Far de l’Albir

Rituel habituel. La nuit a été paisible. Je décolle avant 8h avant de m’arrêter déjeuner en bord de mer.

Puis je reprends ma route vers Alicante en suivant la piste cyclable le long de la N-322. Je passe au sud des marais salants comme me l’a conseillé un VTTiste espagnol, portant maillot de la Hollande, croisé sur mon chemin. Ce n’est vraiment pas ce que je préfère mais je n’ai pas trop le choix. Où alors, il me faut suivre mon GPS et passé par l’intérieur. A la sortie des marais, je prends la direction de Santa Pola et de la côte. J’y ai repéré une petite route qui m’a l’air plutôt sympathique. C’est le cas ! Je suis donc El Cami del Carabassi et arrive en vue d’Alicante au fond. Par contre, pour une fois, le vent est contre moi.

Ça y est. Me voici à Alicante. Au fond, un volcan semble en éruption … et moi, en érection quand je vois toutes ces fesses à l’air qui se baladent sur la plage !

J’ai faim et j’ai soif. En effet, il m’est très compliqué de trouver de l’eau depuis que je suis rentré en Murcie. Tous les robinets le long des plages sont fermés. Toutes les toilettes également. Le service « Eau & Air » dans les stations-services est devenu payant (1€ les 5’ … pour remplir mes bidons, cela fait long !). Les cimetières sont cadenassés. D’ailleurs, hier soir avant mon bivouac, j’avais enfin trouvé un robinet ouvert. Je me suis empressé de remplir ma gourde pour ma toilette et la popote. En prenant ma tisane « Thym-Menthe », me semblait-il, acheté le matin, je l’ai trouvée légèrement iodée. Je me suis dit que j’avais mal traduit « Thym ». Mais, ce matin, en prenant mon thé, lui aussi avec un goût iodé inhabituel ! J’avais pris de l’eau salée … Bon, je me trouve mon café pour recharger et mon iPhone et le bonhomme dont les batteries sont à plat.

Je suis toujours impressionné par le nombre de personnes qui fréquentent ces cafés : ouvriers, employés, costumés, retraités, … et qui prennent leur collation matinale. Allez, ce n’est pas le tout mais il me faut reprendre ma route. Je finis par arriver à Alicante en fin de matinée. A défaut de forêts d’eucalyptus ou de pins, je tombe sur des forêts de mâts.

Puis j’emprunte une belle piste cyclable qui inaugure bien mon entrée dans Alicante mais ce sera de courte durée hélas. Par contre, les restaus sont toujours autant blindés. Je suis la côte jusqu’au Cabo de la Huerta. Puis il me faut rejoindre ma chère N-332 parce que la côte devient vraiment trop découpée après.

Là, il faut vraiment se blinder le mental. Et ne penser qu’à avancer. En l’absence de piste cyclable, je suis obliger de rouler sur la voie d’urgence. Parfois, je rencontre des véhicules qui doivent consommer légèrement plus que mon destrier !

Allez je me blinde ! Juste avancer …

Je poursuis ma route jusqu’à Benidorm. Je ne sais plus comment je connaît le nom de cette station balnéaire où je n’ai jamais mis les pieds. Peut-être par le cyclisme où des équipes pro viennent y faire des stages ? Je ne sais plus. Mais c’est tellement hallucinant ! Un mini-Manhattan en construction … Il y a des tours partout.

Même les emplacements sur la plage sont marqués pour respecter la distanciation sociale.

L’heure avance et il me faut songer à trouver un bivouac pour la nuit. Les campings sont immenses et je n’ai pas envie de me retrouver parquer. Je regarde ma carte. Entre les stations balnéaires, il y a le Parc Natural de la Serra Gelada. Je devrais bien trouver un endroit où y bivouaquer. Je monte jusqu’au phare de l’Albir. La vue est à couper le souffle.

Comme le chemin est très praticable, pas trop pentu et pas trop long (2,5kms) non plus, beaucoup monte en marchant ou en courant. Je pense que je dois pouvoir me poser là ce soir. L’endroit est absolument magnifique. Je crois que cette quête de toujours trouver des endroits insolites pour me poser ou à admirer m’aide à avancer et à oublier les moments pénibles de ce type de périple. Par contre, c’est sûr que vous ne me verrez pas le cul posé toute une journée sur une serviette à faire la tostada et/ou passer mon temps aux terrasses des restaus à me goinfrer. Chacun son truc. Les goûts et les couleurs …

C’est parfait. Je pourrais me poser dans un coin à l’abri du vent. Par contre, je dois attendre les derniers baladeurs vers 21h00 avant de sortir mes bâche, duvet et matelas. Auparavant, j’ai discuté avec une famille du nord de l’Europe. Elle est finlandaise, lui letton et leur fils bien baraqué est un athlète finlandais (sprint et saut en longueur). D’ailleurs, je me faisais cette remarque que les personnes qui viennent spontanément discuter sont des nordiques ! Je dois avouer que les espagnols ne sont pas très chaleureux. La peur du Covid peut-être … Je profite à nouveau du spectacle offert par Dame Nature avant de me plonger dans mon duvet.

Résumé : 105kms, 6h25, 16,4km/h, bivouac

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