J50 – jeudi 20 mai – Sant Andreu de LLavaneres / Pontos

En ce 50ème jour de mon périple Tour d’Europe 2021, il fallait bien arroser cela. Et bien, à mon réveil matinal vers 6h30, j’ai à peine le temps de m’habiller et commencer à plier mes gaules que la pluie se met à tomber. Je finis de démonter la tente sous la flotte. Le plafond est vraiment bas et cela semble mal barré. Je reprends la route et m’arrête assez rapidement dès que je trouve un abri pour sortir ma tenue de marin-pêcheur. Cela faisait un bail ! J’en profite aussi pour déjeuner dans une ambiance argentine.

En discutant avec les gars qui ramassent les poubelles, je sens que la journée va être très humide. Tant pis. De toute façon, je remonte vers Arles/Tech sans suivre la Costa Brava. Je vais filer jusqu’à Blanes puis couper vers Figueres. Demain, je devrais être au sec chez mon amie Jessy. Je continue donc ma route en suivant la N-11 très empruntée surtout pour remonter vers Barcelone. Je profite quand même encore de la mer dès que je peux m’en rapprocher.

Arrivé à Blanes, je m’arrête justement en front de mer dans un café nommé « The Shack » tenu par couple hispano-américaine. « The Shack » est le nom d’une petite maison en bois. Maintenant, c’est ambiance américaine avec de la musique country et cela ne me donne pas trop envie de repartir. Par contre, la pluie s’est arrêtée et le soleil refait son apparition. Je vais faire un pèlerinage en-dessous la Tour (en haut à gauche) où j’avais fini une cyclo avec les copains du Stade.

Il s’agissait de la « Costa Brava Challenge » couru il y a 3 ans je crois. On partait le matin de Blanes pour un circuit de 90 kms et 4 cols (de mémoire). Le classement devait être établi par rapport au temps des 4 ascensions. C’est la 1ère fois que je me suis retrouvé dans un groupe, on devait être 6 à ce moment de la course et en chasse derrière les 3 premiers, avec une moto qui nous ouvrait la route toute sirène hurlante. A la montée du dernier col (enfin ce que je pensais être le dernier), j’avais rejoint le 2é et 3é alors que le premier n’était autre que Régis le meilleur coureur du Stade. Ils m’avaient proposé de les suivre mais j’avais préféré attendre Jean-Philippe avec qui j’avais roulé jusqu’alors. Alors que nous pensions arriver sur la promenade de Blanes, le final était jugé à la Tour de guet avec un dernier chrono sur ce méchant tape-cul. Au final, Régis avait suivi la moto de tête qui l’avait envoyé de l’autre côté de la ville. De plus, un problème informatique n’avait pas pu prendre les chronos sur toutes les montées. C’est donc dans l’ordre des arrivées que se ferait le podium. A son arrivée, il était particulièrement furax et ce sont les 2é et 3é, espagnol tous les deux (… tiens donc !), qui se partageaient le podium. De mon côté, j’ai dû finir 6é sur une centaine de participants avec le regret, une fois la panne informatique annoncée, de ne pas avoir suivi les 2 espagnols. Sinon j’aurais fait podium … ce qui est inespéré sur des cyclos tellement le niveau est élevé. Mais encore de très beaux souvenirs avec les potes du Stade.

C’est pas le tout mais il me faut reprendre la route. Je récupère donc la N-11 qui monte vers Girona et le nord. Malheureusement, celle-ci est en travaux pour ajouter des voies de doublement. Je me retrouve à nouveau sur une 1*1 voie avec des blocs de béton sur ma droite. Arrivé à Plat de Videres, je me paume dans un merdier de noeud routier et me retrouve sur une voie pour rentrer sur l’autoroute ! J’arrive à faire demi-tour et récupérer un chemin qui me ramène sur la N-11. Sur ce chemin, je déniche une ferme où je me pose pour faire sécher mon barda et pique-niquer.

Puis je repars sur la route N-11 mais qui est devenue la voie de service de l’autoroute A-2 construite en parallèle. Là, c’est beaucoup plus cool. J’ai pratiquement les 2 voies pour moi tout seul ! De plus, le paysage est champêtre avec, au loin, les premiers contreforts des Pyrénées.

En milieu d’après-midi, je m’arrête dans un bar Schweppes-Tonic. Par contre, il ne faudrait pas que le Service Hygiène y passe. Le patron, un homme entre 2 âges, de petite taille et très sympathique, ne doit pas être un fan du ménage. Alors que j’allais partir, un cyclotouriste entre dans le bar et demande si quelqu’un parle anglais. C’est un allemand au look de biker, bandana sur la tête et barbe fournie, qui cherche de la wifi pour pouvoir se connecter sur son GPS. Évidemment, il n’y en a pas ici (« demasiado complicado » selon le patron). Il m’explique qu’il vient de traverser la France et de faire aussi le tour de la péninsule ibérique et qu’il ira ensuite en Italie. Il est parti pour un voyage d’un an. Il me montre aussi son panneau solaire doublé-volet acheté chez Décathlon 40$. Je pense que je vais aussi investir dedans si je n’arrive pas à régler mon problème électrique. On se souhaite un bon trip et je repars sur ma N-11.

Je ne suis plus très loin de Figueres et j’aimerais bien trouver un bivouac en campagne avant d’arriver en ville. Je repère au loin une tour de guet et m’y dirige en empruntant un chemin de rando. Il s’agit de La Torre de l’Angel (un petit coucou à Angel du Stade avec qui je n’ai plus roulé depuis un moment) à côté du village de Pontos. Pour mon dernier bivouac en Espagne, c’est le top ! Cette tour a été restaurée et offre un panorama incroyable à 360° sur la région.

Côté ouest
Côté nord avec la mer au loin

Je m’y installe et dîne au dernier des 3 paliers en admirant à nouveau les offrandes de Dame Nature. Demain, je serai de retour en France pour quelques jours chargés.

Résumé : 110kms, 6h30, 16,9km/h, bivouac

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