J2 – mercredi 13 avril – Lignano / Lazzaretto

Ma première nuit sous la tente a été bien fraîche. Le froid m’a réveillé en pleine nuit, vu que je dors toujours à loilpé, malgré mon duvet 0°c. Trop la flegme de me rhabiller et de sortir uriner. Je me suis recroquevillé tel un fœtus dans le ventre sa maman en attendant le lever du jour. La routine des préparatifs matinaux est également revenue rapidement. Et vers 8h30, je reprenais la route pour contourner cette immense lagune après avoir essayé de trouver le ferry pour la traverser. Las, il n’est pas encore en service. Cela me rappelle des souvenirs de l’an dernier. Au loin à l’est, j’aperçois Trieste et la côte slovène, prochaine destination.

Je reprends mes longues routes monotones à travers la platitude des champs. Au loin à l’horizon vers le nord, j’aperçois les sommets enneigés des Alpes.

De temps en temps, je traverse des bourgades qui rompent (du verbe romper ?) la monotonie de ces longues lignes droites. A chaque entrée de bourgade existe un « réseau » de pistes cyclables partagées avec les piétons et le long des sorties de propriétés. Il faut faire hyper gaffe. De plus, certains maires devaient avoir de la famille dans une entreprise de signalisation au vu des nombreux panneaux « STOP », « Début piste », « Fin piste » qui jalonnent ces axes. D’ailleurs, je pense que, le jour où les panneaux STOP seront pour les voitures et non pas pour les vélos, comme c’est le cas dans les pays nordiques, la partie sera gagnée. D’ailleurs, j’aimerais bien que les ingénieurs, le cul posé devant leur écran, qui crée ces pistes prennent mon vélo chargé comme un mulet et qu’ils fassent le test sur leurs pistes à la mord-moi-le-noeud !

Comme vous pouvez le constater, malgré une année en plus, je n’ai pas cessé mon « combat » pour tenter de faire avancer le schmilblick et de donner plus de place aux déplacements alternatifs (marche, vélo, transports en commun) en en reprenant à la voiture. En résumé, faire de l’Urbanisation Tactique ! A ce sujet, je vous invite à consulter le site de notre asso créée suite aux dernières élections municipales : http://www.lesamisdeblagnacecosol.com (en un seul mot !). Vous pourrez y retrouver notre gazette « L’hirondelle déchaînée » et les articles à paraître dans la prochaine gazette.

Je m’égare. Je reviens donc à ma traversée de bourgade avec ce joli clocher en briques qui attire mon regard.

Je m’arrête ensuite à Cervignano pour y déjeuner. Vers 13h30, je reprends la route. J’ai hâte d’arriver à Trieste et de retrouver les bords de l’Adriatique. J’arrive, par une magnifique piste cyclable construite en empiétant sur les champs agricoles pendant le confinement (de sources sûres) à Ronchi dei Legionari, ville la plus à l’est avant de descendre plein sud. C’est quand même beaucoup plus agréable que d’avoir les tracteurs, camions et voitures qui vous collent au cul …

A la sortie de cette ville, le décor change complètement. Les monts et forêts avec vue sur mer prennent la place de la platitude et des champs. Alors que j’entame ma 1ère montée, je croise mon 1er cyclotouriste chargé comme un mulet. Un signe de la main. On s’arrête chacun de son côté de la route, commence à échanger quelques mots en italien puis en anglais pour se rendre compte que nous sommes français tous les deux. Il me rejoint et on passe un long moment à papoter sur nos périples communs.

Ce cyclo s’appelle Quentin. Il est parti depuis le 1er septembre depuis Lorient, son port d’attache où il est hébergé chez ses parents, et vient de traverser la France puis effectuer le Giro (tour de la botte italienne). Après une courte escapade dans les Balkans, il remonte chez lui en passant par les Dolomites. Quentin est un vagabond des terres. Il passe sa vie à voyager en stop ou à vélo à la rencontre des autres. Il revient de temps en temps chez ses parents. Je l’admire au vu de son équipement pour le moins spartiate : un VTT Rockrider, 2 bidons percés en guise de sacoches avants et un grand foutoir derrière. J’avais presque honte avec mon superbe matos tout de rouge et noir. Mais enfin, le principal, c’est de s’éclater et d’être bien dans ses pompes !

C’est pas le tout mais j’aimerais bien arriver à Trieste avant la nuit. Il nous faut donc reprendre chacun notre chemin. Je décide d’arriver en longeant la mer et me retrouve dans le vieux port (Porto Vecchio) dans tous les bâtiments sont en pleine démolition. Un vrai chantier ! Je retrouve le nouveau port et tombe sur mon bateau du retour pour boucler la boucle.

Puis je pars me balader dans le centre historique. Il fait un temps magnifique. Les terrasses sont bondées. Quentin me disait que cela faisait une dizaine de jours que le beau temps était revenu. Il a quand même dû galérer pour voyager en plein hiver …

Ce n’est pas le tout mais l’heure avance et il me faut sortir de cette grande ville portuaire si je veux trouver un bivouac. Je reprends donc la route de la côte en direction de la Slovénie où j’ai repéré une forêt avec des chemins de promenade. Arrivé sur place, j’emprunte ce chemin et finis par trouver mon bonheur le long d’une propriété immense avec vue splendide sur la mer. Alors que je m’avance pour trouver un emplacement avec vue sur mer mais pas trop près de la propriété, une biche, en train de paître à découvert des bosquets, me regarde arriver, toute étonnée. Échange de regards. Elle repart à l’abri des regards indiscrets. C’est un signe. Je m’arrête. Fin de la journée.

Résumé : 120kms, 5h55, 20,3km/h, beau, bivouac

Une réflexion sur “J2 – mercredi 13 avril – Lignano / Lazzaretto

  1. Merci Gaël de partager cette nouvelle aventure et nous faire (re)découvrir le voyage. Ne t’inquiète pas, on s’en lasse pas. Prend bien soin de toi et de ton destrier. (Philippe de l’asptt Toulouse – séjour tdf 2021)

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