J24 – dim 22/09 – Budapest(Ho)-Toulouse(31)

Réveillé de bonne heure par les 4 nanas de la chambrée d’à-côté qui devaient avoir un avion à prendre vu l’heure matinale à laquelle elles ont émergé. Il est 6h. Budapest s’éveille. Et je n’ai plus sommeil !

Comme j’avais prévu d’aller courir, cela tombe plutôt bien. D’autant plus que la journée va être longue et chargée … J’enfile mon corsaire (pris par erreur à la place d’un collant long !) et tee-shirt puis je file à la fraîche vers l’île Magrit, distante d’à peine 1 km, pour tester la fameuse bande en tartan repéré la veille en me baladant. Cette bande part du stade et permet d’effectuer le tour de l’île (5kms) sur du souple. Avec ma grosse paire de trail, mon genou arthrosé et aucun footing depuis 3 semaines, cela tombe plutôt bien. Je cours une cinquantaine de minutes, rentre à l’hôtel en évitant quelques clodos dormant à même le trottoir, me douche, déjeune puis range tout mon barda de façon à n’avoir que 2 grosses sacoches et une petite à trimbaler à l’aéroport.

La fameuse piste en tartan …

Comme j’ai un peu de temps devant moi (mon vol n’étant quà 18h30, j’ai réservé un taxi à 14h afin d’avoir de la marge au cas où), je décide d’aller aux Thermes, spécialité avec le gulasch et la soupe à la grimace de la capitale hongroise. J’opte pour les Thermes Szent Lukács de l’autre côté du Danube mais facilement accessible à vélo depuis l’hôtel. Je vérifie les heures d’ouverture et ne prends que l’argent nécessaire (4.100FI soit +10€). Cependant, n’ayant pas pris mes affaires de piscine (me baigner dans la Loire, le Rhin ou le Danube ne m’enchantait pas particulièrement), je prends mon corsaire de càp bien moulant et direction les Thermes. Après m’être assuré auprès de la personne au guichet que « my competition swimsuit » serait accepté, je m’acquitte des droits d’entrée, récupère un bracelet électronique et me dirige vers les vestiaires. Las ! Le bracelet ne fonctionne pas. Je me renseigne auprès d’un cerbère aimable comme une porte de prison. Je crois comprendre que je suis dans la partie soin et thermes. Il me faut monter au 1er étage où le casier fonctionne avec entrée simple. Je me change et me dirige vers le bassin extérieur. Je trempe un orteil accroché à l’échelle. Brrr … Je pensais que l’eau serait plus chaude. Je m’apprête à m’immerger lorsque je vois un second cerbère, tout autant sympa que le 1er, se dirigeant rapidement vers moi et me montrant ma tête. Pas de bonnet de bain ! 1.000 Ft l’achat. Bon, le porte-monnaie est vide, la plaisanterie assez duré et le temps suffisamment passé, je me change et redescends à l’accueil où je vais trouver son hôtesse. Après palabre en anglais, français et gestais, j’arrive à me faire rembourser.

Retour à l’hôtel un peu dépité par ce refus d’obstacle. Décidément, depuis ma séparation, je n’aurais pas mis souvent les pieds (ni le reste) dans l’eau. Il est 10h30. Il faut que je m’active car j’ai encore le vélo à plier. Auparavant, j’aimerais le passer au jet. Grâce à « Google mon ami », je repère une station de lavage à 3kms de l’hôtel et m’y rend rapidos. A l’entrée du tunnel, je vois une belle rampe de lavage à jet. Je demande à la personne à l’accueil, tout aussi aimable que les cerbères de la piscine, si je peux laver mon vélo moyennant finance bien sûr. Refus catégorique. J’insiste. Nouveau refus … en me montrant la caméra de surveillance. Je n’insiste pas. Il m’indique une station service où, malgré la présence d’un tuyau, j’essuie également un refus poli de la caissière.

Pour l’anecdote, j’aperçois un panneau annonçant la tenue du marathon la semaine prochaine. Le seul vu tout au long de mon séjour ! J’espère que les bénévoles sont un peu plus aimables que les personnes que j’ai pu croiser durant mon cours séjour.

Bon, je n’ai plus qu’à rentrer à l’hôtel et m’atteler au lavage manuel, démontage et empaquetage du vélo. Nouveau contre-temps. Il manque 5 cms pour rentrer le vélo dans le carton. Suis obligé de démonter également le porte-bagage avant. Le temps tourne. Il est presque 13h lorsque je finis le paquet-cadeau. Pffff …

Tout est plié. Il me reste quand même le temps de déjeuner. Je file à pied au restaurant que j’avais repéré pour mon anniv’ mais qui était complet. Coup de bol, il reste une table en terrasse. Je commande le fameux goulash et un poulet au paprika accompagné de gnocchis en précisant bien qu’à 13h55, je devrais être parti, taxi oblige. A l’heure donné, je règle l’addition et reviens dare-dare à l’hôtel où le taxi m’attend.

Le chauffeur, malgré sa corpulence, m’aide à charger tout mon barda et départ pour l’aéroport. Comme beaucoup de chauffeurs de taxi, celui-ci s’extrait à vive allure du centre-ville et de la périphérie pour rejoindre l’aéroport. C’est vrai qu’à 14h un dimanche après-midi, la circulation est plutôt fluide. Après 45′ de trajet, il me dépose à l’aéroport. Je lui règle la somme relativement modique de 25€ (je pensais m’en tirer pour beaucoup plus) et lui laisse un généreux pourboire à son grand étonnement.

Il me faut trouver un chariot pour déposer l’encombrant carton et toutes mes sacoches. Je suis obligé de tout laisser devant l’entrée du hall et de faire fissa. Une fois tout le barda chargé, une envie pressante m’oblige à laisser le chariot devant les toilettes. A mon retour, un personnel de l’aéroport m’attend pour me sermonner vu que j’ai laissé mon bagage sans surveillance ! Je lui fais comprendre en anglais et par geste que, vu la volumétrie du bestiau (1,65*0,20*0,80), à part uriner dans les jardinières, il m’est difficile de me balader dans les pissotières avec le chariot. Le ton monte. Je me calme et lui demande si je peux aller m’asseoir au café à côté et laisser mon chariot derrière la claie qui sépare le café du hall. Nouveau refus ! Décidément, les budapestois(es) ne me laisseront pas un souvenir impérissable … Je me dirige donc vers la sortie pour trouver un banc et rester à côté du chariot.

Après quelques minutes de relative tranquillité, un impressionnant convoi de véhicules de police et de grosses cylindrées aux vitres teintées viennent stationner à proximité de l’endroit où je me trouve. Des gardes du corps et des policiers s’extirpent des véhicules et sécurisent la zone. Des chinois(e)s sortent à leur tour des voitures puis encadrent un poussah qui, lui, à bien du mal à s’extraire d’un de véhicules. J’imagine que c’est un ponte (ministre, homme d’affaires ?) en visite officielle qui rentre dans son pays accompagné de nombreux conseillers et une charmante dir’ com’ je pense. J’essaie discrètement de prendre une photo mais, évidemment, un des gardes du corps m’aperçoit et s’approche de moi rapidement. Je devine à travers son regard mauvais. que j’aurais mieux fait de m’abstenir. On se croirait dans un mauvais film policier. Il faut dire qu’avec mon énorme carton et mon look débraillé, je n’ai pas le physique du cadre supérieur en goguette et, forcément, j’attire l’attention. Finalement, il ne m’écrabouille pas mon portable du talon (de toute façon, je ne suis plus à quelques photos écrasées !) mais me fait comprendre par le geste de me tenir à carreau. OK guy ! D’ailleurs, ce n’est qu’en insérant la photo que je m’aperçois que j’étais devant l’emplacement réservé au protocole.

Le temps s’écoule aussi tranquillement qu’une journée à vélo de rando. Avec mes dernières pièces et billets de florins (forint hongrois), je m’achète un mauvais sandwich et me dirige vers l’embarquement. Il est 17h00 et je préfère anticiper que de me retrouver dans la cohue. Bien m’en prend. En effet, j’avais réservé un bagage en soute, en sus du vélo évidemment, et un bagage en cabine. Mais 2 sacoches ne font pas un bagage ! Donc je suis obligé de retourner dans le hall, où j’avais repéré l’empaqueteur des lilas au cas où, faire plastifier mes 2 sacoches et ne faire plus qu’un seul bagage. Quand on dit que les voyages forment la jeunesse …

A 18h30, après être passé dans un hangar (faisant office de salle d’embarquement) où 4 jeunes français me précédant ont dû s’acquitter de 25€ chacun pour cause de bagage à main ne rentrant pas dans l’intransigeant gabarit de M. Ryanair, l’avion prend son envol et quitte le sol hongrois. C’est avec une pointe de nostalgie que je vois s’éloigner au loin les lumières de Budapest. J’aurais bien continué mon périple encore plus à l’est. Plus tard peut-être …

Vers 21h00, je récupère mon carton en bon état et mes sacoches puis sors de l’aéroport blagnacais où m’attend, ponctuel, l’ami Vincent. Pour une fois, c’est lui qui vient me chercher. Retour dans mon petit meublé où je n’ai même pas une boisson à proposer à Vincent. Je lui raconte rapidement quelques péripéties avant qu’il ne me quitte. Puis j’entreprends de défaire et de ranger mes 3 sacoches. C’est vite fait, bien fait : toutes les fringues au sale et le reste dans les placards. Le vélo attendra demain soir pour être dépaqueté et remonté. Au dodo avant de reprendre le chemin du boulot à 10h30 demain où ne me restera plus que quelques semaines à tirer avant la semi-retraite. Mais ça, c’est une autre histoire …

Fin du périple

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