La nuit a été quelque peu agitée. Hier, j’ai complètement zappé de racheter des boules Quiès. Entre le murmure lancinant des vagues, le vacarme des trains et les accélérations des motos, la nuit a été hachée. Ce qui ne m’empêche pas de me réveiller aux aurores pour une nouvelle journée ensoleillée. La 80ème de ce périple !

Je déjeune en surveillant les cannes d’un pêcheur installé de fort bonne heure. D’ailleurs, je n’ai encore jamais vu un seul pêcheur de bord de mer ramener un poisson ?!? A 6h30, je suis déjà en route pour profiter un maximum de la relative fraîcheur matinale et du calme de la circulation sur la route SS16 – Adriatica en ce dimanche matin. Comme lors des jours précédents, Dame Providence m’a déposé en bord de route 3 bouteilles (fermées) d’eau minérale de 50cl. Incroyable ! A Punta Pena, village perché et marina, j’emprunte une superbe piste cyclable (certainement, une ancienne voie de chemin de fer réhabilitée). Je rêve de ne circuler que sur des axes similaires comme l’an dernier dans les pays nordiques. C’est quand même beaucoup plus sécurisant et reposant.

J’admire aussi ces baraques de pêche avec de grands filets, comparable à ceux sur la Gironde, présentes le long de cette côte rocheuse.

Après avoir repris la SS106 et m’être tiré la bourre avec un cycliste (et oui, c’est dimanche et ça roule !), je bifurque à droite vers Saracini pour prendre mon café et emprunter une nouvelle piste cyclable. Auparavant, j’ai traversé de grandes plantations viticoles. D’ailleurs, sur cette photo, on aperçoit sur la gauche les bâtiments de Casal Bordino – vini D.O.C dal 1960. Depuis San Salvo, j’ai quitté la région Molise pour entrer dans celle de Abruzzo (les Abruzzes).

Pendant de nombreux kilomètres, ce n’est que bonheur. Je suis à nouveau sur une superbe piste cyclable qui est bien aménagée sur l’ancienne voie ferrée. L’inauguration aura lieu ce 30 juin d’après un piéton avec qui je discute.

Et, comme il existe cette belle piste cyclable continue, sécurisée et balisée, de nombreux cyclistes « du dimanche » l’empruntent. Je croise ou double beaucoup de familles qui se rendent à la plage à vélo. Des stands de location sont installés également dans les stations blanéaires traversées. Il faut dire que pour accéder aux plages en voiture et trouver à se garer, cela n’a pas l’air évident. Je comprends pourquoi pas mal de monde était déjà sur plage de bon matin. D’autant plus que la Police Municipale se balade et file des contraventions à tour de bras.

Par contre, comme souvent dans nos pays latins, la signalisation laisse à désirer. Une première fois, je me retrouve sur une discontinuité en gravier (demi-jour assez rapide), la seconde en arrivant sur Corvo oblige à prendre une portion en cours de travaux, notamment le passage d’un long tunnel et, pour finir en beauté si je puis dire, la 3ème m’emmène dans un cul-de-sac sous la falaise de cette cité perchée.

Le marcheur bien bronzé essaie bien de s’envoler en faisant de grands moulinets avec ses bras pour survoler l’obstacle et franchir le cap, de mon côté, je préfère faire demi-tour et me taper la montée de la colline. J’ai bien vérifié, lorsque je suis sorti de cette portion, qu’aucun panneau ou indication ne précisait la fin de la pista. Pas grave. Vu la qualité de l’aménagement, tout est pardonné.
Comme je ne vais pas tarder à arriver à Pescara et que midi est déjà passé, je préfère m’arrêter à Francavilla al Mare pour y déjeuner et y siester dans un square pour enfants en front de mer.

Au bout d’une bonne heure, c’est le soleil qui me rappelle à mes « obligations ». Je reprends donc ma route vers Pescara en empruntant, presque toujours, une piste cyclable. J’y arrive vers 15h sans trop m’en rendre compte vu que les stations balnéaires et les lidos se succèdent les uns après les autres. Ce sera le cas pratiquement jusqu’à mon bivouac ! Une énorme passerelle vélo + piéton permet d’enjamber le port.

Je constate que, en remontant vers le nord, l’urbanisation est florissante contrairement aux régions du sud où tout est vendre ou à louer (vendesi o affitasi) et que les déchets sont beaucoup moins présents le long des routes et notamment des pistes cyclables ! De cette passerelle, on aperçoit au loin les montagnes enneigées (si, si !) des Abruzzes. Je m’arrête boire un café pour me sortir la tête du cul et discuter avec le serveur très sympa. J’en profite également pour prendre des nouvelles du fiston après en avoir pris de ma fille hier. Tout va très bien pour les deux dans leur nouveau job respectif. Super !!! Trop fier de mes pitchounes.
Je continue à circuler prudemment sur ce superbe réseau cyclable, toujours prêt à freiner et/ou klaxonner tant les marcheurs et cyclistes ne font pas trop gaffe. D’ailleurs, je découvre après la sortie de Silvi que j’emprunte la Ciclopista Adriatica – BI-6 et qu’elle traverse de drôles d’endroit, en l’occurrence le parc de la Torre Cerrano.

Par contre, je n’ai pas trouvé de commerce pour acheter ma bière fraîche du soir. Je fais donc un stop dans le bar d’un Lido mais quand je vois la queue qui attend derrière le comptoir, je préfère m’abstenir. Peu après, en traversant une pinède où il n’y a ni lido, ni construction (enfin !), je décide, toujours en accord avec moi-même, d’arrêter là pour aujourd’hui. J’ai aussi repéré un banc en bois sur lequel sieste un homme. Il sera parfait comme table.
Il est temps d’enfiler mon maillot de bain (il y a quand même du monde sur la plage) et d’aller me baquer. Fin de cette belle journée ensoleillée mais moins chaude que les précédentes. Et aussi belle journée cycliste. A ce sujet, j’apprécie beaucoup ce nouveau rythme de me lever très tôt, de beaucoup rouler le matin pour pouvoir être plus cool l’après-midi quand la grosse chaleur et la fatigue s’installent.
Résumé : 110kms, 6h05, 18,1km/h, temps chaud, bivouac