J14 – jeudi 11/6 – Kernéjeune(56)/Carnac(56)

Après 13 jours de relatif beau temps, il fallait bien que la pluie arrive. Mais, après le crachin breton de bienvenue hier après-midi, j’ai eu droit à un véritable déluge cette nuit. Déjà que j’avais du mal à me tourner à cause de ce « tour de rein » et donc à dormir, je fus réveillé en pleine nuit par la pluie battante qui tombait comme vache qui pisse sur ma pauvre petite tente. Même les boules Quiès n’empêchait pas de me tirer de mon sommeil perturbé. D’autant plus que, désagréable surprise, la flotte était aussi à l’intérieur de la tente !!! Il faudra que je redécoupe ma bâche sur le côté, comme me l’avait conseillé Vincent, mais je pense que, vu la quantité de flotte tombée, cela n’aurait pas changé grand chose à l’affaire.

Le matelas gonflable baignait dans l’eau et il me fallait réagir rapidement. J’imagine l’angoisse des personnes qui subissent des crues ou, pire, les marins dont le bateau prend l’eau. Terriblement angoissant. Mais bon, relativisons. J’avais la chance d’avoir un endroit sec où m’abriter. Donc je sors ma frontale, m’habille en catastrophe, range mon duvet dans son sac-compresseur, remplis mon sac imperméable (acheté au Vieux Campeur avant de partir et dans lequel je mets ma tente+bâche pliées sur mon porte-bagage) de mes vêtements/livre/duvet, prends le matelas gonflable sous le bras et ma sacoche-bureau à l’épaule et fonce m’abriter dans le bâtiment principal du camping. Je verrai au lever du soleil pour rapatrier la tente et mon vélo bien abrité sous sa bâche « Rose ».

Me voilà au sec. Il est 4h du mat’. Je n’ai plus qu’à me recoucher non sans avoir fait un gros pipi (il n’y pas que les vaches qui pissent dru !) que je retenais depuis un bon moment de peur de me prendre la flotte sur la gueule et le reste …

D’ailleurs à ce sujet de science-miction, j’ai de superbes souvenirs de sortie, en pleine nuit et par pleine lune du côté de la Slovaquie, pour uriner à poil devant le majestueux Danube en contemplant le ciel étoilé par 5°C puis replongeais dans mon duvet bien chaud et repartir dans les bras de Morphée … Comme quoi, les petits bonheurs de la vie sont parfois bien simples.

Retour au présent. Après avoir rapatrié ma tente complètement trempée et mon vélo, je profite de cette matinée off pour faire sécher mes affaires, me raser et me laver, m’octroyer un copieux p’tit déj’, me reposer, écouter de la musique, ranger et nettoyer mes sacoches. Je repartirai en début d’aprèm vers Carnac …

A 13h30, après avoir déjeuné d’une boite de lentilles achetée au camping, je reprends la route. Le ciel est menaçant mais il ne pleut presque plus. Je quitte à regret ce lieu paisible. Si un jour vous avez l’occasion de venir dans le coin, n’hésitez-pas à vous arrêter vous ressourcer ici. L’accueil est chaleureux sans être ostentatoire. Encore merci à mon hôte pour sa prévenance.

Je suis mon itinéraire tracé sur Maps.me qui m’emmène à travers villages bretons …

… et landes bretonnes sur des chemins de traverse.

Je contourne donc le golfe du Morbihan et, après une 1ère partie de parcours très agréable, je me vois contraint d’emprunter des axes chargés pour arriver à Vannes, cité chère aux frangins Yves et Lionel Duclerc, collègues d’AtoS. Cette ville a elle aussi mis en place un urbanisme tactique et je la traverse en suivant un boulevard périphérique dont une voie a été dédiée aux cyclistes; l’ancienne piste cyclable étant rendue aux piétons. Comme quoi c’est possible. A Blagnac 450m seulement ont été aménagés; à quand d’autres aménagements plus conséquents ?

Par contre, les gros nuages noirs s’amoncellent sur la ville et je ne prends pas le temps de visiter la vieille ville de peur de me reprendre un grain sur la tête. J’ai déjà eu l’occasion de visiter ces ruelles historiques. Pas de regret. Je taille la route pour arriver à l’heure de l’apéro à Carnac. Je m’arrête tout de même à Baden déguster mon 1er far breton aux pruneaux. Puis j’enjambe la rivière du Bono avant d’arriver à Auray.

Pas de pèlerinage non plus à St-Anne (désolé Mathilde) mais il faut que je taille la route. Je m’arrête juste faire un pause-pipi au Mont-Salut devant d’étonnantes sculptures de souches d’arbre.

L’heure tourne. Les gros nuages noirs me poursuivent. Il me faut poursuivre ma route sans mollir . A 19h00, j’arrive enfin à destination chez mon ami Loïc, et sa compagne anglaise Cathy, qui m’accueille dans sa maison familiale, véritable musée, dont l’âme qui s’en dégage m’inspire fortement.

Pour la petite histoire, c’est grâce à (à cause de ?) la fille de Loïc que mon fils Titouan est parti faire ses études à Montréal. En effet, lors d’un apéro à Noël 2016, Delphine, étudiante à HEC Montréal et en vacances chez ses parents, avait tellement bien vendu sa vie québécoise que Titouan postula à l’Université De Montréal en 1er choix où il fut pris.

Après le traditionnel ti-punch, nous dînons royalement (langoustines et cabillaud au chorizo accompagné de ses pommes de terre grenailles) accompagné d’un sauvignon bordelais excellent avant de finir par une dégustation de chocolats. Quel plaisir de retrouver des amis et de pouvoir échanger autour d’un bon repas ! Il est tard et je monte me coucher dans un bon lit. Après ma précédente nuit fort agitée, je vais pouvoir récupérer de ces 14 premiers jours de périple et déjà 1.365kms au compteur !

Résumé : 80kms, 4h, 19.3km/h, hébergement

Une réflexion sur “J14 – jeudi 11/6 – Kernéjeune(56)/Carnac(56)

  1. Salut Gaël,
    C’est super sympa de te suivre dans ton périple. Je me régale.
    Pour protéger ton matelas et surtout ton duvet, je te conseille de t’acheter un sursac (acheté au vieux de la marque « Hard Wear »). Le mien pèse 300g et il prend très peu de place dans mon sac à dos. C’est ce que j’utilise pour dormir à la belle étoile en montagne dans des conditions parfois assez extrême tout en restant toujours au sec. Ça ne protégera rien d’autre dans la tente mais garder le duvet au sec est essentiel :-).
    Pour maps.me, je te conseil d’activer le mode économique dans les option et forcer le mode « nuit » qui est bien moins consommateur.
    A bientôt.
    JM

Répondre à Les KD en VadrouilleAnnuler la réponse.