Réveillé aux aurores après une bonne nuit au sec alors que la pluie n’a pas cessé. J’ai entamé le livre de Maupassant « Fort comme la mort » (après mon article d’hier, c’est de circonstance !) et me suis endormi dessus sans demander mon reste. Je déjeune sur ma table improvisée, plie rapidement mon campement et décolle à 8h sous un ciel toujours tristoune du cimetière du « Grand Clos ». J’ai sorti mes jambières et ma veste de pluie au cas où d’autant plus que la température n’est vraiment pas élevé pour la saison. Pour rouler, ça me va bien surtout que, en revenant vers la mer, j’espère retrouver le soleil.

J’ai branché mon GPS Maps.me pour me diriger vers la mer. J’emprunte la départementale qui longe la N13, traverse la commune d’Isigny/Mer où sont fabriqués les fameux caramels Dupont d’Isigny. Peu après, je remarque un sac en bord de route. Je m’arrête et il s’avère qu’il s’agit d’un sac de professionnel contenant des sécateurs et autres outils de taille. Je l’accroche sur un panneau de signalisation et continue mon chemin. Quelques kms plus loin sur une autre route, nouvel arrêt : cette fois-ci c’est une frontale Onnight que je récupère ainsi qu’une vieille paire de gants qui me serviront pour bricoler et nettoyer mon vélo. Mon GPS me fait suivre la Vire par un chemin avant de retrouver la mer.

J’y arrive à Grandcamp-Maisy, par la même occasion je suis aussi entré dans le Calvados, et je m’arrête boire mon café matinal non sans avoir fait un tour à la criée devant le port où il y a foule de bon matin pour acheter les fruits de mer débarqués ce matin. Dans le café, je rencontre 2 retraités dont la fille de l’un est à Pamiers. Il me font un cours de météorologie. J’apprends donc que nous sommes dans des vents d’aval dépressionnaire venant du sud-ouest alors que les vents d’amont du nord-est amènent les anticyclones. C’est donc au choix vent dans le dos avec de la pluie ou vent dans le nez avec du soleil ! Moi, ce sera le 1er choix.

Je reprends ma route et longe la côte en direction du Havre en continuant mon pèlerinage des plages du débarquement.

Je fais donc une halte à la pointe du Hoc entre Utah Beach et Omaha Beach où 200 rangers prirent d’assaut ce point stratégique en escaladant les falaises.

Puis je continue jusqu’à Omaha Beach.


Quand on voit cette belle plage, il est difficile d’imaginer que des milliers d’hommes y périrent pour notre Liberté.

Je poursuis ensuite jusqu’au cimetière américain de Colleville/Mer. Endroit saisissant. J’y déjeune puis repars toujours plein est.

Après une matinée couverte avec quelques petites averses, le vent finit par chasser les nuages et le soleil refait son apparition. Je tombe les couches … enfin je veux dire la veste de pluie et les jambières. Je longe toujours la côte en empruntant la D514 et, dès que je peux, je replonge pour être au plus près de la mer. J’arrive comme cela dans la jolie bourgade d’Arromanches protégée par les bloc de béton largués en mer par les alliés.

Je m’arrête ensuite à Courseulles/mer où je m’arrête dans un petit bar pour boire mon cidre quotidien. Le patron me dit qu’il n’en a plus et m’indique le Café de la Mer en face. J’y vais et me retrouve devant ces grands cafés « à touriste » avec terrasse et vue sur mer. Le patron est derrière son bar au téléphone et ça a l’air animé. Une fois installé, je commande un cidre. Il me dit que celui pasteurisé n’est pas terrible et qu’il me conseille le cidre artisanal de Bayeux en 37,5cl. J’acquiesce , vais au toilettes, reviens à ma table, vois la bt et le verre posé ainsi que l’addition de … 7,50€ ! Gloups. J’ai la désagréable sensation de m’être fait avoir. Bon. Je demande la WiFi. Soi-disant en panne. Je déguste mon cidre. Le patron passe un nouvel appel et engueule un fournisseur devant les clients. Quel gros c.. Je profite que le serveur soit parti en terrasse, laisse 3,75€ et m’en vais rapides. Comme dirait Thierry du STC : « On va quand même pas se laisse enc… par des gros connards ! ».
Pour l’anecdote, c’est ici qu’à débarqué le contingent canadien (Juno Beach) et que le général de Gaulle a remis pied sur le sol français. Également cette sculpture amusante de vélos avec lesquels le contingent canadien avait débarqué pour se déplacer plus vite.

Après cette épisode, je retrouve la belle piste cyclable et l’EV4 qui traverse tous les bourgs-sur-mer jusqu’à Ouistreham. Que c’est agréable de rouler en front de mer sans bagnole ! Par contre, je ne m’attarde pas à Ouistreham, trop de monde et l’ambiance ne me plait pas trop.

Ensuite, il faut remonter le long du canal de Caen à la mer puis traverser et le canal et l’Orne qui se jette en face Ouistreham puis remonter de l’autre côté pour retrouver la mer. L’heure avance et il me faut trouver un bivouac près de la mer si possible. De toute façon, je suis l’EV4 et on verra bien. Presque arrivé en front de mer, j’ai l’impression que le vélo chasse du cul. Crevé ! Et merde …. Première crevaison depuis mon acquisition et de nombreux kms parcourus. Je le pousse jusqu’à un poste de surveillance et je me pose pour réparer. Grosse épine dans le pneu qui est limite et que je vais devoir changer. Je m’arrête là pour ce soir et en profite pour nettoyer mon destrier. Mauvaise surprise : les 2 vis changées ont à nouveau disparu ! Nouvelle réparation de fortune. Il faudra que j’aille chez un vélociste au Havre avant de continuer mon périple. Je suis arrivé à Merville. Pensée pour mon pote Olivier et pour Carmina.

Je vais admirer le coucher de soleil sur la plage et au dodo après cette longue journée riche en péripéties.

Résumé : 115kms, 6h20, 18.0km/h, bivouac