Réveillé dès le lever du soleil, je ne traîne pas ce matin. En effet, la journée risque d’être longue. J’ai décidé d’aller voir mon frère Franck, celui qui est gérant de la supérette de son village à Limetz-Villez à 2 kilomètres de Giverny connu pour la maison et le musée Monnet. Il faut que je me rendre au Havre, que je trouve un bon samaritain qui me garde mon vélo et mes sacoches et qu’il y ait un train en direction du Vernon où travaille ma belle-sœur Corinne. Comme disait le papa de Vincent « Tout se fera ». Après avoir déjeuné et plié mes gaules, à 8h je suis sur le vélo. A 8h15, je suis déjà arrêté; un bruit m’agace. Il s’agit encore du garde-boue arrière que j’ai réglé hier soir après avoir fait un rafistolage sur la vis du porte-bagages qui s’est encore fait la malle. Je le règle à nouveau et c’est reparti sans bruit. A 8h30, j’entre dans Cabourg qui somnole encore dans les brumes matinales. Par contre, la digue est interdite aux vélos et réservée aux mamys qui promènent leur toutou et aux papys qui trottinent ou lycée de Versailles. Mais bon, les interdictions … Et puis, on sait bien que les vélos font n’importe quoi ! Je roule au pas pour ne pas troubler cette quiétude matinale.

Après la D514, c’est la D513 que je vais suivre au plus près. L’EV4 rentre à nouveau dans les terres et j’ai envie de me balader en bord de plage ce matin. Je passe à Dives/mer puis Houlgatte où j’attaque une belle bosse qui grimpe sur la falaise. Ce sera le programme de la matinée : ville en bord de mer, grosse montée puis grosse descente. Je découvre les maisons normandes à colombage et les cabines en bord de plage. C’est cossu et ça change du Cotentin rural.

Je passe ensuite par Villers/Mer puis Blonville/Mer avant d’arriver à Deauville. C’est hyper chic et ça pue le fric !

Je me balade sur la digue en bois et découvre les cabines au nom des personnalités du cinéma dont mon réalisateur fétiche.

Je vais faire un tour dans les vieilles rues et prendre mon café matinal à 2€ (50% plus cher qu’auparavant !). Puis je traverse Trouville, Hennequeville, Villerville et aperçois au loin Le Havre. Ça ne donne pas trop envie de traverser.

J’arrive dans la belle ville d’Honfleur. J’y flâne alors que les terrasses commencent à se remplir. Il est presque midi déjà.

Le plus chiant reste à faire. Je vais devoir remonter la Seine puis traverser le pont de Normandie. Et là, comme à chaque franchissement de ponts, je vais serrer les fesses d’autant plus que le pont est en travaux et qu’il n’y a qu’une seule voie de circulation dans chaque sens. Et quand un convoi exceptionnel vous frôle les miches sur votre petite piste cyclable non protégée entre la montée, l’appel d’air, le poids du vélo et des sacoches qui vibrent, c’est chaud patate !

Je suis content quand j’arrive de l’autre côté de ce superbe pont à haubans.

Mais il me faut maintenant rejoindre Le Havre par la zone portuaire. Et là, ce n’est pas triste non plus. Un bout de piste cyclable et puis plus rien, juste une 2 voies où transitent les poids-lourds qui roulent à vive allure. Mais, au moins eux, ils s’écartent franchement pour doubler ou n’hésitent pas à attendre si un autre poids-lourd arrive en face. Pas comme certains abrutis en bagnole. Cette zone portuaire est immense. Je finis par m’arrêter déjeuner un peu à l’écart avant d’arriver en ville. Je prépare aussi un bagage léger au cas où. Je traverse le port et assiste à une scène surréaliste : un méga-container rentrant dans une écluse avec la route qui s’ouvre pour le laisser passer.

Puis je finis par arriver à proximité de la gare routière où j’ai repéré un loueur de vélos « LiAvélos ». Je leur demande s’il est possible de me garder mon vélo avec mes sacoches. La personne à l’accueil préfère demander l’accord à son chef et lui téléphone. Celui-ci est OK. Super. On fait l’inventaire, je récupère mon baise-en-ville et file à la gare acheter un billet. Le prochain train pour Rouen et Vernon est à 16h02. Impec. J’ai le temps d’aller boire mon cidre quotidien à un bar en face la gare. Il me sert le même qu’hier mais à 4€. Quel gros enc… Je ne regrette pas d’avoir fait le « troquet – basket » comme dit Bénédicte, en ne payant que la moitié du prix prohibitif … surtout vu la façon de procéder.
Cela fait du bien de se faire conduire et de se reposer. Et surtout de ne pas avoir à rechercher un endroit où se poser au sec. Ce sera soirée entre frangins surtout que, aujourd’hui, c’est aussi l’anniversaire du p’tit Manu, le montalbanais, 4é de la fratrie, qui fête ses 52 ans. C’est ouf … J’ai toujours l’impression qu’il a 15 ans. Quant à Franck chez qui je vais, il fêtera lui ses 56 ans le 14 juillet. Incroyable comme le temps passe vite …
Résumé : 60kms, 3h30, 16.5km/h, hébergement