J43 – vendredi 10/7 – Dunkerque(59) / Zwankendamme(Bel)

Dur-dur ce matin. Après être rentré tard de Lille, j’ai reçu des appels téléphoniques de mon cercle d’ami.es proches puis j’ai diné et enfin j’ai téléchargé mes cartes et commencé à étudier mon itinéraire à venir.

Je me lève, me douche, enfile ma tenue toute propre que Tiss, la sœur de mon hôte Baligh, m’a gentiment lavé et séché puis vais déjeuner. Et, là, surprise !

Tiss s’est levé tôt et m’a préparé un p’tit déj’ royal avec pain algérien, œufs, café, yaourt grec. C’est vraiment super sympa. Je vais ensuite ranger mes affaires car il me faut partir. Wael, le fils de Tiss avec qui j’avais eu une discussion très intéressante mercredi soir (un conseil de vieux con Wael : « Vis tes rêves, ne rêve pas ta vie ! »), dort encore quand je pars. Avant cela, Tiss me fait le plus beau des compliments en me disant « Tu t’es fondu dans le paysage comme si tu étais de la famille ». Cela me touche énormément. En effet, mon projet n’est-il pas aussi de « voyager dans le paysage » ? Paysage naturel et paysage humain. Merci encore à tous les trois pour votre bel accueil et votre petit nid douillet avec vue sur les arbres et le beffroi.

Je sors de Dunkerque sous un ch’ti crachin et longe l’immense plage de Malo-les-Bains, la plus belle plage du Nord. Mais je n’ai pas trop envie de me baigner ce matin.

Quelques motivés s’éclatent sur leur kite-surf. Moi je file avec toujours vent dans le dos sous un ciel encore bien chargé.

En sortant de Malo, je retombe sur l’EV4 que j’emprunte en suivant un suivant une coulée verte construite sur une ancienne voie de chemin de fer. Et oui, en France, on a abandonné des voies ferrées au profit du tout-voiture et de tous ces inconvénients (dépendance, prix de l’essence de l’entretien et de l’assurance, bouchons dans les grandes villes, pollutions, …) d’où le mouvement des GJ. Et on transforme ces voies délaissées en voie verte cyclable et piétonne. Tant mieux. Mais cela ne désenclavera pas nos campagnes hélas …

A 10h30, je franchis la frontière avant d’arriver à La Panne et m’arrêter prendre mon traditionnel café matinal.

Une fois posée, je lis mon courrier dont un de Jean-Claude, correspondant de La Dépêche sur Blagnac, qui a publié un bel article sur mon périple dont voici le lien :

https://www.ladepeche.fr/2020/07/10/le-tour-de-leurope-a-velo-8973405.php

Décidément, entre TF1 et La Dépêche, je vais finir par devenir célèbre ! Quand j’étais plus jeune, j’aurais aimé passer à Stade2 et dans l’Equipe mais ce sera dans une autre vie.

Je longe la côte depuis La panne avec un enchaînement de stations balnéaires aux promenades très larges mais aux immeubles horribles …

… si ce n’est quelques constructions originales.

Et un restaurant « Le Normandie » auquel on peut aussi accéder par une voie cyclable séparée de la circulation.

D’ailleurs, cette énorme différence avec la France, que je viens de quitter après presque 4.000 kilomètres parcourus depuis Toulouse, est de suite perceptible lorsqu’on passe 5 à 6 heures par jour le cul sur la selle. Depuis le passage de la frontière, je me retrouve soit sur des voies cyclables séparées de la circulation (cf photo ci-dessus), soit sur des pistes cyclables en dehors de la circulation. En France, j’ai dû rouler 90% des kms sur des routes partagées et 10% sur de vraies pistes cyclables bien souvent en agglomération, ou sur des chemins de traverse ou des voies vertes. Dans les pays voisins où le vélo est considéré comme un mode de déplacement à part entière et non pas comme le moyen de transport des bobos ou des 3% minoritaires (donc à quoi ça sert de créer des infrastructures ?), la proportion doit être inverse càd 10% sur routes partagées et 90% sur des axes cyclables !De plus, pour faire 100kms entre deux villes en voiture chez nous, je pense qu’il faut en faire 150 à 160 en zigzagant à travers champs et marais à vélo en évitant les axes principaux non équipés (routes départementales ou nationales) donc hyper dangereux. C’est dire.

Quel retard nous avons pris par rapport à nos voisins de l’est et, quand je vois les mentalités de beaucoup dans notre vieux pays sclérosés, je crains hélas que ce ne soit pas prêt de changer. Revenons à mes préoccupations du moment.

Le midi, je m’arrête donc déjeuner à Nieuport en bordure de plage après avoir acheté mon désormais traditionnel sandwich-frites. Le soleil se montre enfin et je peux profiter de ses rayons pour faire sécher ma tenue de marin-pêcheur. Le chemin noir m’invite aussi à me jeter à l’eau mais je préfère admirer de loin les voiliers faire des ronds dans la mer du Nord.

Je continue vers Ostende et suis obligé de m’y arrêter … au stand (OK, facile !) vu que la route s’est fait la malle pour laisser passer les p’tits bateaux qui vont sur l’eau.

Une fois remise en place, je peux trouver facilement, en suivant les panneaux d’indication pour les cyclistes, une magnifique piste cyclable longeant un canal qui me conduit à Bruges où j’ai décidé de faire un crochet. Et, évidemment, comme partout sur ce réseau cyclable sécurisé, balisé et continu (aux intersections, priorité est donnée aux vélos), il y a pléthores de cyclistes de tout âge et de toute condition physique et sociale.

J’arrive en milieu d’après-midi à Bruges, la petite Venise du Nord et, là, j’en prends pleins les mirettes et ne suis vraiment pas déçu du détour. C’est vraiment charmant. Voici quelques vues de cette magnifique cité lacustre.

Après cette visite touristique, je trouve un nouveau canal qui me ramène vers le bord de mer. Mais comme il est déjà tard et que je n’ai pas trop envie de tournicoter dans la zone portuaire puis sur la côte afin de trouver un éventuel bivouac, je m’arrête à Zwankendamme (ben oui, nous sommes dans la Belgique flamande) pour m’acheter mon pain quotidien, boire une Jupiter tonnerre de Zeus, refaire le plein d’eau et pianoter dans cette ambiance de début de week-end assez masculine. Le problème est que je ne comprends plus rien à ce que mes voisins de table racontent !

Puis je remonte le canal d’où je viens pour bivouaquer dans un endroit repéré à l’aller : un alignement de blockhaus à l’écart des regards indiscrets !

Résumé : 100kms, 5h30, 17.6km/h, bivouac

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