Il caille !!! Vers 5h du matin, ça pique. Malgré mon bon duvet, il y a comme un petite fraicheur qui s’installe. Je me blottis au fond du duvet et ferme toutes les écoutilles. Puis me rendors. Vers 8h00, je me réveille et plie rapidement le campement. Le soleil ne perce pas encore à travers les arbres et il fait vraiment frisquette. J’irai déjeuner en bord de mer en terrasse 4*.

Une fois un p’tit déj’ copieux avalé, je reprends la route plein sud. J’ai sorti mon coupe-vent et ma doudoune par-dessus. Au soleil ça va mais dès que je passe à l’ombre, l’air est frais. Je ne croise pas grand monde. La piste vadrouille à travers la forêt landaise. L’esprit s’évade.

Vers 10h30, je m’arrête à St-Girons Plage espérant trouver un café. Manque de bol, St-Girons est désertique en ce 3 avril. Ce qui ne doit pas être le cas de St-Girons-en-Couserans où se tient le marché hebdomadaire qui draine tous les habitants des vallées avoisinantes. Quant à celui de Blagnac, ce doit être également la cohue avant le reconfinement. Je pense évidemment à mes collègues de l’Arche et à notre magnifique stand de légumes bios cultivés à deux pas du centre historique.

Tant pis pour le café. Je reprends la route et finis par trouver une boulangerie ouverte à Léon. Je commande une baguette et un muffin au nutella. La vendeuse m’offre un muffin en plus. Trop sympa. Je n’ai plus qu’à trouver un endroit sympa pour déjeuner. Ce sera à Messanges où j’avais passé une semaine de vacances avec Flo et ses filles. Que c’est loin tout cela … Je trouve à nouveau un endroit sympa touche pour casser la croûte. Par contre, le vent d’ouest s’est levé et le coupe-vent n’est pas de trop. J’en profite pour brancher le réseau et écouter mes messages. Mon collègue d’AtoS Alain de Beauzelle m’invite à passer le voir à St-Jean-de-Luz. Je crois bien que je vais me laisser tenter par sa proposition même si cela fait une sacré trotte. Par contre, je n’ai aucune nouvelle du laboratoire et de mon test PCR ! Ça sent le moisi. Bon allez je repars.

Je reprends la piste avec la playlist de U2. Ça file bien la pêche aussi. J’enchaîne la traversée de village qui me rappelle de beaux souvenirs et qui fleurent bon les vacances : Vieux-Boucau, Hossegor, Cap-Breton. Des endroits où j’ai passé quelques week-ends et vacances avec le fiston à l’époque où il surfait. On a dû écumé tous les spots de surf du coin. Et puis aussi de beaux souvenirs de week-end en amoureux avec ma Coco préférée; notamment un 1er janvier à Capbreton avec mes béquilles et mon genou en vrac. Par contre, la piste ne suit pas vraiment la côte et je dois avouer que c’est parfois bien monotone.

Heureusement, la piste de l’EV1 réserve parfois de drôles de surprise. Hier, c’était la piste qui était coupée sans aucun panneau de signalisation et l’obligation de pousser le vélo pendant 300m sur une « déviation » en sable. J’imagine le gars avec une carriole et 1 ou 2 gamins en bas âge dedans. Bonjour la galère ! Pour rappel, dans les pays nordiques, lorsqu’une piste cyclable est en travaux, un itinéraire de délestage est mis en place. Ici, comme notre bon maire blagnacais M. J. Carles et la plupart des politiques, on fait dans « l’écologie responsable et raisonnée ». En clair, on parle beaucoup, on fait de beaux discours et de belles promesses … mais on n’agit pas ou si peu ! J’y reviendrai plus longuement.

Aujourd’hui, c’est un marécage qui a envahi la piste. D’où l’obligation de passer sur le côté. Attention la glissade dans l’eau saumâtre ! C’est tout de même un axe « structurant » européen comme disent les techniciens où passent des milliers de cyclistes et de piétons. Imaginez la même chose sur un axe autoroutier … Et oui, il y a encore du boulot messieurs les « écologistes responsables et raisonnés » !

Comme j’ai prévu de filer jusqu’à St-Jean-de-Luz, je traverse aussi le triangle, non pas des Bermudes, mais de BAB (Bayonne-Anglet-Biarritz). Autant dire que je sers les fesses et pas que … J’ai rebranché mon GPS « Maps-me » pour me guider dans cette jungle urbaine. En plus, fini les Landes, ça grimpe sec dans le secteur. Et là, il faut aussi vraiment rester concentré. Autant dire que U2 est parti se coucher depuis un moment. Je profite quand même d’un arrêt « barre de céréale » pour admirer à nouveau la plage des Basques. Bon, c’est pas le tout mais l’heure tourne et j’ai dit à Alain que j’arriverais avant 19h.

Une fois sorti de Biarritz, l’itinéraire EV1 emprunte un parcours magnifique mais ô combien exigeant en traversant Bidart et Guéthary. Après plus de 110kms, j’ai les cuisses explosées à monter des rampaillous terribles. Je retrouve Alain à la sortie Guétary qui me précède jusqu’à sa maison familiale superbement perchée à l’entrée de St-Jean-de-Luz. Quel bonheur de pouvoir échanger et de rencontrer une partie de sa famille … et aussi de prendre une bonne douche chaude et de dîner de produits régionaux autour d’une grande tablée. La soirée se termine en dégustant un Armagnac de 100ans d’âge, un vieux rhum et mon rhum « Mimi » tiré de ma fiole offert par le fiston en cas de déprime. Il est temps d’aller pianoter et de dormir un peu avant le jour J et le passage de la frontière espagnole.

Résumé : 140kms, 7h05, 18,5km/h, hébergement
On attend le passage de la frontière avec impatience.