Je profite de ce bon lit pour tirer un peu au flanc. Yolanda m’a préparé mon p’tit déj’ pour 8h. Je trainasse un peu et profite de la vue sur la mer au fond avant de prendre le départ à 9h. Toujours ce petit pincement lorsqu’il faut partir d’un endroit chaleureux. Mais cela fait aussi parti du voyage.

Je prends de toutes petites routes en suivant le Camino avant de rejoindre la N-632. Ça grimpe encore sec de bon matin. Mais je traverse des forêts d’eucalyptus. J’en prends plein les narines et mon destrier, les naseaux. « Mais c’est naze, oh ! » « Ben non, je trouve ça narrant ! »
Comme le dit si bien une fresque « Tous les chemins sont le chemin ». Je suis donc le mien. Il est toujours aussi tortueux mais on verra bien où il me mènera …

Je continue un moment sur la N-632. Il n’y a personne. Je retrouve ces greniers typiques perchés sur pilotis.

A Colunga, je bifurque à droite pour retrouver une route intérieure qui longe la côte. Le paysage est toujours aussi superbe lorsque je retrouve le front de mer.

J’arrive au charmant village de LLastres (« Peut-être l’un des plus beaux villages d’Espagne ») accroché à la montagne. Je m’y arrête boire mon café en terrasse avec vue sur le petit port et la mer.

Je reprends la N-632 qui me ramène à l’intérieur jusqu’à la ville de triste mémoire de Villaviciosa (traduisez comme vous voulez !). En effet, c’était là que c’était arrêté sous des trombes d’eau notre périple à vélo vers St-Jacques. Nous avions dormi dans l’auberge en bord de route et j’avais passé une partie de ma soirée à trouver un plan pour nous ramener vers Toulouse. En effet, nous n’avions plus le temps d’aller jusqu’à St-Jacques et il nous fallait rentrer. Il me semble que nous avions pris une route qui grimpait vers l’intérieur du pays sous la flotte. Arrivé je ne sais plus où, nous avions acheté des sacs à vélo dans lesquels nous les avions rentrés vaille que vaille pour pouvoir les déposer dans la soute d’un bus. Grosse galère et bonne humeur assurée !
A la sortie de cette ville, je prends à droite le long du ria. C’est un petit col de 4 à 5kms. J’arrive au hameau de El Pidal. Pour ça, Gaël, elle pédale !!! Et le hameau suivant s’appelle La Quintana. Hé bé oui, elle pédale aussi la Quintana (célèbre coureur colombien au sourire ravageur).

Je décide de poursuivre sur cette route et de m’arrêter déjeu et en bord de mer. Je pousse donc jusqu’à Playa Espana et je ne regrette vraiment pas mon choix. L’accroche des Asturies est « el paraisio natural » traduisible par le « paradis naturel ». Je confirme au vu de l’endroit où j’arrive.

Par contre, j’y suis arrivé après une sacré descente. J’imagine que la montée ne va pas être triste. Le paradis, cela se mérite ! Comme j’ai déjeuné sobrement de délicieux anchois à l’huile d’olive et de fromage de brebis, cela devrait le faire. Il est un peu plus de 14h. C’est reparti mon kiki. Je confirme. Il y avait une belle grimpette mais le panorama n’est pas mal non plus !

Une fois arrivé sur le plateau, comme le vélo ça donne soif, je m’arrête dans une cidreria. En effet, je suis dans le pays du cidre. Par contre, il ne le serve qu’à la bouteille de 70 cl. Vale ! Ce cidre me rappelle celui que faisait mon grand-père paternel dans la Sarthe. Il se boit comme du petit lait. Cela va me motiver pour traverser Gijon. Je continue mes pérégrinations en suivant fidèlement mon GPS. Surtout que j’arrive en zone urbaine. Et là, souvent ça se corse … Me voilà donc arrivé à Gijon.
Le côté pile est plutôt fort sympathique. D’autant plus que le maire d’ici a dû faire de l’Ecologie Totale. En effet, une voie de circulation a été supprimée tout le long de la plage et une vraie piste cyclable bidirectionnelle a été créée à la place. De nombreux cyclistes se baladent donc en toute sécurité sur cet axe. Un large trottoir en bord de mer permet également aux piétons de cheminer sans risque de se faire des frayeurs avec des cyclistes irrespectueux (ça arrive aussi) ou renverser par un automobiliste nerveux. Je traverse donc la ville beaucoup plus facilement que prévu.

Par contre, lorsque je sors du centre et de la périphérie, le côté face est beaucoup moins sympa. Entre les échangeurs d’autoroute, les pipelines et les nombreuses usines, je m’active pour sortir de cette zone pittoresque. Par contre, je bifurque plein nord vers Lluanco pour suivre la côte plutôt que de suivre mon GPS qui m’entraîne encore vers l’intérieur.

Un camping ouvert à l’entrée de la ville ne me tente pas plus que cela. Je regarde ma carte et repère un endroit qui devrait être pas mal pour bivouaquer : « la punta de la vaca ». (La pointe de la vache !). Évidemment ça grimpe sec mais tout se mérite. Je finis par trouver mon bonheur le long d’un chemin; la pointe de la vache étant difficilement accessible avec mon chargement.
Montage de tente. Toilette au gant de. Écriture. Dîner. Promenade digestive. Lecture. Dodo. Bonne nuit les petits …

Résumé : 95kms, 5h40, 16,8km/h, bivouac
Salut Gaël
j’ai changé de quotidien qui me donnait que les mêmes mauvaises nouvelles tous les jours !!!
Désormais je lis le “Blogagael” le seul journal 100% independant qui vous parle de belles choses !