J28 – mercredi 28 avril – Sagres / Carvoeiro

Réveil et préparation habituelle. A 8h, je pars pour aller voir le Cabo de Sao Vicente. Il fait beau et chaud en ce mercredi matin.

Au passage, j’admire le Fort de Belixe perché sur son éperon rocheux.

Puis j’arrive enfin à ce cap qui marque la pointe de terre la plus au sud-ouest de l’Europe. Par contre, ce phare est aussi fortifié et il n’est pas possible de rentrer dedans. De plus, j’ai bien intuité pour hier soir. Il m’aurait été difficile de bivouaquer dans le secteur !

Je reviens ensuite sur mes pas pour rejoindre Sagres, sortir de la pointe et prendre cette fois-ci plein est vers Lagos et Faro. Auparavant, je m’arrête aussi pour admirer le fort de Sagres qui barre l’entrée de la pointe et l’accès au phare. Par contre, le temps a complètement changé en 1h. De gros nuages noirs arrivent de l’ouest ! Je pense que je vais encore y avoir droit. Je fais un stop dans un café pour me changer et boire mon café matinal accompagné d’un Pasteis de Nata Coco. Je sors de cette pointe en espérant que les moulins à vent chassent les nuages noirs.

Je me rapproche de la côte en empruntant la belle route EM-537 et j’arrive dans le superbe village de Salema alors que les orages menacent toujours.

Puis je remonte sur la falaise et dévale dans la forte pente. Mais qui dit forte pente dit forte montée !

Avant de bien rigoler en voyant ce tag, j’attaque la forte montée à 16% et là ça rigole beaucoup moins.

D’autant plus qu’en plein effort dans le plus fort de la pente, j’ai la chaîne qui pète !!! Je manque me casser la gueule. Je finis en poussant le vélo jusqu’à un replat. Je sors mes outils et enlève le maillon faible. Par contre, je n’ai pas pensé à prendre une attache rapide. C’est ballot. Un motard s’arrête pour me donner un coup de main. Il s’appelle Pedro, brésilien de Sao Paulo en vadrouille au Portugal.

Il est midi. J’arrive à réparer. Je remercie Pedro qui poursuit sa route vers Sages. Et reprends la mienne. Mais je n’ai pas fait 500m que ça lâche à nouveau. La chaîne est morte. 2500 bornes. Je voulais la changer après avoir trouvé un vélociste afin d’y contrôler ma dynamo. Je n’ai toujours pas changé les fils vu que je n’ai pas la pince pour épissurer les gaines et comme il n’y plus beaucoup de marge … Bon, et bien là, c’est un peu la merde !

Je consulte mon iPhone et vois qu’il y a un réparateur à Lagos à une douzaine de bornes. Je n’ai pas le choix. Je marche quand ça monte, de la roue libre quand ça descend et de la trottinette sur le plat. Après quelques kms, je rejoins la route N-125 pour y faire du stop. La 2è voiture est la bonne. C’est un artisan-plombier-cycliste. On arrive à monter le vélo et les sacoches tant bien que mal dans son Kangoo utilitaire entre une échelle, des tuyaux et son matos. On discute en anglais. Le gars me laisse devant le magasin de cycles. Super sympa.

Il est 14h30. Le magasin ouvre à 15h00. J’ai le temps d’aller me boire un café dans la pasteleria à côté. Le vélociste est super sympa. Il me change la chaîne, me trouve une vis pour ma sacoche, jette un œil sur mon pb électrique mais, vu le monde qui s’agglutine à l’entrée, je lui dis de laisser tomber. Je repars aussi avec une paire de gants rouge; les miens sont vraiment au bout du rouleau. Je ne m’attarde pas à Lagos et reprends la N-125 pour contourner une immense baie.

La chaîne tient le choc. Je suis soulagé. Au début, j’avais l’appréhension qu’elle pète à la moindre montée. J’arrive à Portimao, grande métropole en bordure du Rio Arade. Sur ma route, je passe devant un Décathlon. Comme ma bonbonne est presque vide, je m’y arrête. J’aimerais aussi changer ma popote qui commence à sérieusement dater. Le problème est que le magasin n’est pas ouvert. Il faut commander à l’extérieur. J’essaie d’expliquer en anglais ce que je cherche mais en vain. Un client en attente, après m’avoir parlé en français, essaie de m’aider à expliquer ce que je cherche. C’est un « jetboil » mais rupture de stock. Ce client est en fait belge et travaille pour Canal+ qui va couvrir le Grand Prix de F1 de Portimao ce week-end. Et dire que je croyais qu’il se courrait encore à Estoril ! Je repars après avoir admiré la baie.

Je retrouve la N-125 qui permet de traverser la baie au nord de la ville. Comme l’heure avance, à Lagoa, je décide de plonger vers la mer pour y trouver un bivouac. Je traverse alors des résidences protégées. Je longe des golfs. J’aperçois l’entrée de nombreux « village resort », « golf resort », « hôtel & resort » et « prout-prout resort ». Les grandes demeures aux gazons anglais et aux piscines à débordement sont toutes plus belles les unes que les autres. J’arrive à Carvoeiro où les cafés font touche-touche avec les restaurants et les magasins de luxe. Le village est magnifique mais que ça pue le fric. Ce n’est pas là que je vais trouver un bivouac. Je me dirige alors vers le phare d’Alfanzina. J’y trouve à nouveau un bivouac 5* au bord des falaises après avoir emprunté le chemin de randonnée qui suit cette sublime côte aux falaises percées de grottes.

Il est grand temps de monter le bivouac et dîner d’un délicieux « Mao de Vaco com grao » (ragoût de vache au pois chiche) accompagné de sa Sagres évidemment. Il est 20h30. Le soleil s’est couché de l’autre côté de la falaise. Il est temps que j’y aille aussi après cette éprouvante journée.

Résumé : 75kms, 4h20, 17,3km/h, bivouac

Une réflexion sur “J28 – mercredi 28 avril – Sagres / Carvoeiro

  1. Felicidades.
    Yo estoy andando rumbo Santander.
    Otro 60 km.
    Yo dormí en Villa de Obispos.
    No bajé hasta Sagres.
    Difícil de seguir la costa.
    Mucho desvío.
    Ruta principal tranquilo.
    Me gusta tu. narrativa.
    Sigue en WhatsApp.

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