J49 – mercredi 19 mai – Cunit / Sant Andreu de LLavaneres

Réveillé dès potron-minet (ça faisait longtemps !) par le chien d’un promeneur fort matinal, je me prépare comme chaque matin. Je déjeune perché au-dessus de mon bivouac. La mer et le ciel sont couleur d’ardoise. Il fait doux. Vers 8h, je redescends sur Cunit et y longe le porc. J’y vois des pécheurs qui y déchargent, sans aucune protection (ni masque, ni capote), des langoustes (en catalan : lingust). La Cunitlingust est une spécialité du coin. Les femmes en raffolent paraît-il …

Je longe à nouveau la mer en empruntant les promenades pour piéton. A cette heure matinale, je ne gêne pas grand monde. Par contre, à partir de Cubelles, cela devient une autre paire de manches. Je suis obligé de traverser une zone industrielle puis de remonter dans la ville, sans aucun réseau cyclable et à l’heure de l’embauche évidemment. Ensuite redescendre sur Sitges (lieu de villégiature de Christian du Stade me semble-t’il) et enfin récupérer la route C-31 qui mène à Barcelone. Cette route est superbe. Elle longe la côte escarpée en-dessous du Parc National de Garraf. Mais le petit problème est qu’elle est très étroite et bordée par un muret de béton. Et que la circulation y est dense !

Je monte sur la plaque du milieu à 11 ou 12 km/h max. Autant dire que parfois, ça bouchonne derrière. Avec l’aide de mon rétro, j’essaie bien de faire la circulation et d’indiquer aux automobilistes s’ils peuvent me doubler ou pas. Mais c’est quand même touchy ! C’est dommage parce que cette route et les couleurs matinales sont vraiment superbes.

Quelques hameaux sont enclavés dans de petites baies. Entre le train et cette route qui leur passent au-dessus de la tête, le calme doit être, hélas, bien relatif malgré l’emplacement.

Je m’arrête à Casteldefells pour ma pause quotidienne. Les infos sont branchées et je prends connaissance du drame de Ceuta, cette enclave espagnole au Maroc. Autre info mais beaucoup moins importante : il pleut ! Je vais devoir ressortir ma veste jaune. Cela faisait un bail. Part contre, avant d’arriver à Barcelone, c’est pas très cool … Finalement, il ne tombe qu’une grosse averse. J’emprunte maintenant la route B-210 pour contourner l’aéroport de Barcelone. Je n’ai qu’à suivre le réseau cyclable. Malheureusement, ce n’est pas encore tip-top. Je manque me prendre une grosse gamelle alors que je roule sur une voie toute droite vent dans le dos à bonne allure.

En effet, l’endroit où j’ai posé mon vélo, il y a un trottoir de 10cms de haut à sauter. La continuité est sur la droite pour revenir à gauche. Et cela 3 fois sur cette longue ligne droite. C’est hallucinant !!! Comment peut-on valider de tels équipements ??? Heureusement que je faisais gaffe, j’ai pu piler avant. Sinon, avec les sacoches, c’était gamelle assurée. Les écologistes responsables et raisonnés de l’aéroport de Barcelone sont aussi cons que les nôtres. Et, une nouvelle fois, je pèse mes mots. Imagine-t’on une route toute droite avec des trottoir à franchir ? A ce sujet, j’ai retrouvé la photo que m’avait envoyée Isadora. Là, c’est en Belgique vous me direz … mais quand même !

Bon allez …. je me calme. Et je continue à « peindre ma propre vie » sans trop m’occuper des cons. De toute façon, on est toujours le con de quelqu’un !

J’arrive à Bellvitge dans la périphérie de Barcelone et m’arrête déjeuner dans une bodega. J’ai vraiment trop les crocs !

Puis j’arrive dans Barcelone en suivant toujours la C31 et arrive jusqu’à la Plaça Espanya. Et là, à nouveau, gros frissons ! Et oui, c’est entre ces 2 tours que j’ai passé pour la 1ère fois la mythique barre des 3 heures sur marathon. J’ai déjà dû vous le raconter mais je ne peux résister à vous narrer à nouveau mes petits exploits de sportifs du dimanche.

Lors de mon 3è marathon couru chez moi en Dordogne, j’avais atteint les 3h01’41. Et puis la perte de mon boulot, de ma fille (un week-end / deux … la belle affaire !), de ma belle-fille Nathalie, de ma maison « coup de foudre », de mon couple, de ma vie que j’avais mis 12 ans à construire à force de boulot et de sacrifices, tout cela avait permis au crabe de venir essayer de me bouffer. Un an sur le carreau. Je m’étais promis que, si je m’en sortais, je courrai à nouveau et je passerai cette barre des 3 heures. J’avais donc repris le footing à zéro. J’avais aussi eu la chance de rencontrer Bernard FAURE, ancien champion de France de marathon et consultant sur France TV. Il m’avait convaincu que, en reprenant sans griller les étapes, j’y arriverai. Une fois (Albi), 2 fois (Paris), 3 fois (La Rochelle), j’échouais pour quelques minutes. Et puis, à Barcelone, malgré les faux-plats montans de La Rambla et de l’avenue Paral-lel dans les derniers kms, j’avais réussi à faire 2h59’40. J’ai probablement connu le bonheur que doit ressentir un buteur en finale de Coupe du Monde ! Et puis après, la barrière psychologique étant tombée, j’ai tombé à chaque fois ma meilleur perf’ pour atteindre les 2h49 à Paris 2005 avec mes potes Riri, Housni et Boubou. Fin de la digression.

Je finis par retrouver le bord de mer. D’ailleurs, j’adore toutes ces villes qui donnent sur la mer. Cela donne une certaine respiration.

Je longe la mer jusqu’au Muséum Blau où je me tire le portrait.

Il me faut encore reprendre la C31 avant de retrouver le front de mer et de quitter enfin Barcelone. C’est vraiment trop stressant de circuler à vélo avec les sacoches dans ces mégalopoles.

Adieu béton !

Une fois retrouvée la mer, je m’arrête à Montgat dans un café tenu par deux charmantes jeunes femmes. Puis j’enchaîne à nouveau les stations balnéaires xxx de mar . J’aimerais bien pouvoir rouler le long du front de mer mais ce n’est pas souvent possible. Je dois donc me coltiner la N-11 avec une forte circulation. Entre les trains et les voitures, il ne doit pas être très agréable de vivre sur ce front de mer !

De plus, le problème se pose à nouveau pour bivouaquer. Il m’est impossible de trouver un endroit tranquille avec toute cette urbanisation. Je repère un camping à Sant Andreu mais quand j’y arrive, c’est un 4* qui ne loue que des bungalows. Tant pis, je prends le chemin qui longe ce camping et me pose derrière un champ d’oignons !

Il me tarde de rentrer en France pour pouvoir me poser un peu. Je dois avouer que les derniers jours ont été particulièrement pénibles de par la circulation et la densité urbaine. J’aspire à un peu de calme …

Résumé : 110kms, 6jh50, 16,1km/h, bivouac

2 réflexions sur “J49 – mercredi 19 mai – Cunit / Sant Andreu de LLavaneres

  1. Salut frangin,
    Juste te dire que les fruits que tu as apprécié s’appellent des niesperos.
    Je crois savoir que la plupart de la production part en allemagne.
    Topette

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