J79 – samedi 26 juin – San Menaio / Petaciatto

Nuit tranquille à la belle étoile sous mon abri. J’ai pu dormi sur mon matelas gonflable posé sur le banc. Réveillé au chant des cigales (donc de bonne heure), je me prépare tranquillement. Je vais suivre la côte jusqu’à Rodi Garganico où mon GPS m’envoie pour prendre un ferry … enfin, ce que je pense être un ferry ?!? Je quitte le dessus de ma grotte et reprends la route pour mes dernières bosses avant de retrouver la morne plaine.

J’arrive donc dans cette nouvelle station balnéaire et son village perché. Les chaises longues attendent leur chair fraîche. Je me dirige ensuite vers le port pour trouver ce fameux ferry.

A part les préparatifs d’une manche des championnats du monde de off-shore qui se déroule ce week-end dans cette cité, je ne vois aucun départ de ferry. Je me renseigne auprès d’une serveuse qui prépare sa terrasse en bout de quai. Je lui explique en lui montrant ma carte. Je crois comprendre qu’il faut accéder à pied et que ce n’est pas possible à vélo. Ce n’est pas très clair. De toute façon, il n’y a personne. Je préfère tailler la route.

Me voilà donc reparti pour une nouvelle journée ensoleillée. Après cette cité, j’attaque les derniers virages qui m’emmène dans la plaine. Je repère un sac en plastique en bord de route. Je freine. Dame Providence m’offre un sac empli de fruits : pêches plates, cerises et prunes ! Certainement quelqu’un qui a fait ses emplettes ce matin et qui a fait tomber par mégarde ce sac. Hier, c’était l’eau (aucun point d’eau trouvé pendant le tour de Gargano !), aujourd’hui les fruits …

Pendant un long moment, je suis une Reserva Naturale Estrate en front de mer tout en me gavant de ces délicieux fruits. Quelques accès, notamment un pour fauteuil roulant, permettent de traverser cette réserve et d’accéder à cette plage infinie.

Sur ma gauche, je longe un lac (Lago di Varano) que je ne vois pas d’ailleurs. Puis je m’arrête à Torre Milleto y boire mon café matinal. Puis je prends la route SS693 qui m’emmène à Lesina au bord du lac du même nom (Lago di Lesina). Je traverse alors d’immenses plaines céréalières et maraîchères où les tomates de toutes sortes et les melons poussent à profusion. Je m’arrête à Lesina, cité portuaire de lagune. D’ailleurs, ça sent très fort au bord de cet immense lac.

Puis je rejoins la SS16, le même modèle que la SS106 mais un peu plus large. De plus, je la surnomme « la route des prostipoutes ». J’en salue 5 en quelques kilomètres. Assise sur une chaise en plastique et à l’ombre d’un parasol, elles dévoilent le maximum de leurs attributs pour aguicher le client. Le plus vieux métier du monde n’est certainement pas le plus facile … Vers 13h, je bifurque à droite direction Marina di Chieuti pour y déjeuner de 2 pizzas et d’une Peroni limone à l’ombre d’un lido. Ensuite, je me trouve un coin à l’ombre de l’église où je roupille plus d’une heure. Il fait à nouveau un sacré cagnard.

Je retrouve ma SS16 et traverse le Fiume Saccione qui marque la fin de la région des Pouilles (Pulga) et l’entrée dans la région de Molise. Je dois avouer que je ne connaissais pas cette région italienne.

J’ai branché le best-of de Peter Gabriel en concert pour me motiver. Mon cher Peter Gab’ qui m’a accompagné dans bien des moments difficiles de ma vie. D’ailleurs, je l’ai vu en concert plusieurs fois. J’aime autant le chanteur que la personne engagée et militante. J’avance au rythme de ses tubes pour arriver à Termoli. Je m’y pose pour faire des emplettes, acheter des piles CR2032 (j’en ai une qui me semble neuve mais l’émetteur ne fonctionne plus !) et chercher de la Wi-Fi.

Je sais que le Stade a gagné sons 21é titre mais j’aimerais bien télécharger mon édition quotidienne et lire le CR du match. De plus, il y a le Tour de France qui s’élance aujourd’hui de Bretagne et je vois bien notre Alaphilippe faire un coup d’éclat. J’ai beau jeter un oeil dans les nombreux bars devant lesquels je passe, je ne vois aucune retransmission du TDF. Dommage … Je pense que toute la population locale est sur la plage et attend plutôt le match de la Squadra ce soir.

Je m’extrais par une belle piste cyclable de cette ville animée. D’ailleurs, je me faisais cette réflexion au sujet des pistes cyclables italiennes. A part les runners, marcheurs, trottinetteurs et cyclistes électrisés qui les empruntent, je ne vois que très, très, très peu de cyclistes « normaux ». Par contre, je ne compte pas le nombre de scooters garés devant les plages, c’est hallucinant !

La route SS16 que je rejoins longe cette fois-ci le bord de mer avec la voie ferrée sur sa gauche. Il m’est donc beaucoup plus facile de repérer les entrées de plage publique. J’arrive à trouver mon bonheur, me pose, enfile mon maillot de bain et plonge dans la mer Adriatique pour un bain ô combien rafraîchissant. Sans parler de ma Peroni toute fraîche qui m’attend à la sortie ! Je dîne assis sur un arbre mort et admire le coucher de soleil.

Je profite également du spectacle de « la séance photo nocturne » avant de réintégrer mon petit nid douillet.

Résumé : 110kms, 6h15, 17,6km/h, temps très chaud, bivouac

2 réflexions sur “J79 – samedi 26 juin – San Menaio / Petaciatto

Répondre à Henri NotteboomAnnuler la réponse.