Finalement, nous avons réussi à décoller et à arriver à Venise vers 19h. Auparavant et alors que j’avais encore la connexion à bord de l’avion, j’ai réservé (sur les conseils toujours avisés du fiston à Montréal) une chambre d’hôtel à Mestre via Booking.com. Le temps de récupérer mes sacoches et mon carton Moustache (célèbre marque de vélo électrique fabriqué dans l’est de la France), de remonter mon vélo, de dispatcher les sacoches, de tailler la route, je suis arrivé vers 20h dans un charmant hôtel 3* pour 26,47$ la nuitée ! J’ai pu prendre une bonne douche dans une chambre mansardée très agréable avant d’aller dévorer une calzone accompagnée d’une birra Perroti dans la trattoria la plus proche.
Avant une bonne nuit dans un grand lit bien douillet, j’ai tracé mon circuit en direction de Trieste avec escale dans le Décathlon le plus proche. Il me faut acheter une bouteille de gaz Décathlon (incompatible avec Camping Gaz évidemment) si je veux manger chaud. Ce mardi, je me réveille tranquillou puis déjeune frugalement dans la pasticerria proche de l’hôtel avant de me rendre chez le Décathlon qui ouvre à 9h. Pas de bol, ils n’ont pas de bouteille de leur marque. C’est ballot. La vendeuse très sympa m’en indique un autre sur ma route et s’assure que ce magasin est bien approvisionné avec ce produit.
Je reprends la route à travers les petites routes plates et les pistes cyclables qui traversent la Vénétie. Le temps est idéal pour courir un marathon : couvert, frais (13°c), sans vent. Pour rouler également. Je reprends rapidement le contrôle de mon destrier. Pour les assidus de ce blog, vous remarquerez de légers changements sur mon destrier par rapport à l’an dernier. J’ai en effet changé ma sacoche avant qui était vraiment au bout du rouleau.

J’ai aussi changé mon E-Werk (système pour récupérer de l’électricité à partir de la dynamo dans la roue avant) qui m’avait lâché en Espagne l’an dernier pour un système équivalent mais beaucoup moins onéreux (3 fois moins cher) sur les bons conseils de mon ami Loïc, conseiller spécial en électronique-bureautique-informatique. Tout ce qui est tique-nique en somme ! Après ma carrière d’ingénieur dans l’informatique, je sature pour tout ce qui touche au technique. C’est certainement pour cela que je me suis reconverti dans le manuel (maraîchage, vélociste). Nous avons installé ce système de façon à ce qu’il puisse être inséré dans la petite sacoche (cadeau du fiston) accroché sur la barre latérale. Cette sacoche résout aussi mon problème en temps de pluie. En effet je ne pouvais pas laisser mon portable, avec ma trace à suivre, sur son support à la pluie libre. La sacoche comporte une poche étanche et tactile qui me permettra de suivre ma trace dans des conditions humides. Tout du moins, je l’espère. A tester mais si je peux m’en passer …
Les conditions sont vraiment idéales pour une reprise. Parcours plat quelque peu monotone dans cette immense plaine qu’est la Vénétie. Météo parfaite. Après une dizaine de jours sans vélo de peur de me prendre une gamelle avant de partir (surtout avec le vent qui souffle fort depuis un moment dans la région toulousaine), les jambes tournent bien. Après avoir trouvé mon bonheur dans le Décathlon de San Donà di Piava, je m’arrête dans une trattoria pour y déguster des carbonara maison (sans crème fraîche mécréant !) accompagné d’un verre de vin de la région.

Après ce bon repas, je reprends la route fort monotone. Ce sont de lignes droites bordées par des champs. Sur certains endroits, la route est elle-même bordée par des rangées de platane comme au temps de ma jeunesse. A l’époque, il n’y avait pas la clim’ dans les voitures. La frondaison des platanes de chaque côté de la route formait une voute de verdure qui ombrageait la route. On roulait fenêtres ouvertes sous ces arches bienveillantes. Si ce n’est qu’il ne fallait ni s’endormir au volant, ni faire un écart au risque de se manger un platane en pleine poire. Ce qui correspondait souvent à son dernier repas ! Ces platanes ont été coupés.

Comme je n’ai pas encore vu la mer depuis mon arrivée, je décide de bifurquer vers le Golfe de Venise et la mer Adriatique. Je repère un endroit de l’autre côté de la lagune qui donne sur la mer. Je devrais bien trouver un coin sympa dans la pineta pour planter ma tente. Surtout que je commence à en avoir pleins les bottes. Vers 17h, après avoir fait quelques emplettes, je trouve mon bonheur. 1er bivouac de ce périple. Les habitudes reviennent vite pour monter la tente et préparer la popote. Balade sur la plage après le dîner en attendant le coucher de soleil et au dodo à 20h. Bonne nuit les petits …
Résumé : 120kms, 6h05, 19,7km/h, couvert/grand ciel bleu, bivouac
Merci Gaël 😃😘