J16 – mercredi 27 avril – Przno / Jankovic

Réveillé par le soleil levant vu que ma tente est orientée plein est. Je me prépare tranquillou comme chaque matin de bivouac. A 8h30, je reprends le chemin inverse et retrouve la route qui va à Lustica Bay. Deux possibilités me sont offertes : soit je reprends la route merdique M1, soit je prends une petite route sur la droite qui part dans la pampa. Je décide en accord avec moi-même et approbation de mes 2 parties (la droite et la gauche) de prendre la route macroniste. Au départ, cela part bien comme sur du bitume mais cela devient vite compliqué. Je préfère faire demi-tour.

Je retrouve donc la route merdique M-1 enserrée entre deux montagnes. Je sers vraiment les fesses jusqu’à Budva. C’est un incessant va-et-vient de bus, poids-lourds et voitures pour qui la distance de sécurité n’existe pas. J’ai notamment un bus qui me double à quelques cms de mon rétroviseur. Si je fais un écart, c’est le fossé assuré. Sur la photo ci-dessous, je me suis arrêté sur une « bande d’urgence ». Sinon, c’est bitume, 5cms de dénivellation puis 20 cms du béton de l’ancienne chaussée … et ensuite le fossé ou la balustrade au choix !

Avant de redescendre sur Budva, je m’arrête sur un magnifique point de vue avec un café-restaurant « El rey » qui le surplombe. Un vélo de cyclotouriste aux sacoches arrières jaunes Ortlieb est stationné devant. J’entre et m’installe à la table de son propriétaire qui est français.

Il se nomme Christian. Bientôt 75 ans et toujours alerte ! Et pour cause, c’est un ancien athlète qui a couru le marathon en 2h29’59 (16,9km/h). Excusez du peu. Il est parti d’Athènes et rentre sur Nice où il vit. On passe un long moment à évoquer nos parcours et à échanger sur les points noirs et endroits à voir. Dommage que nos chemins se croisent sinon on aurait pu tailler un bout de route ensemble. Bon vent Christian …

Après Budva qui bétonne à bloc, la route panoramique M-1 devient plus fréquentable. La circulation y est beaucoup moins dense. Le paysage est à couper le souffle. De plus, contrairement à la Croatie, les baies sont fermées par de belles plages de sable. Dommage que de grands hôtels surplombent ces endroits magiques.

Notamment ce village de Sveti Stefan. J’y descends pour aller déambuler dans les ruelles étroites.

Je poursuis ma route jusqu’à Petrovac où je m’arrête pique-niquer en bordure de plage. Au large, au bout du canon, une petite île surplombée par une église. On se croirait presque en vacances … D’autant plus que je m’arrête boire mon café au Cuba 2022 (mot de passe du Wifi : cheguevara). La musique cubaine convient parfaitement à l’ambiance locale sous le soleil et le farniente.

Je continue ma route sur la M1. Je passe non loin du village de notre descendance monténégrine : Durovici. C’est toujours aussi « vallonné ». De longues montées succèdent à de trop courtes descentes. En milieu d’après-midi, je m’arrête à Brca déguster une glace le long de la plage. A écouter les personnes qui se baladent, je pense qu’il y a très peu de touristes dans ce pays. Peut-être restent-ils planqués dans les hôtels de luxe ? Et ça construit à tour de bras dans chaque ville traversée (cf en haut à gauche de la photo).

Après une montée interminable, je m’arrête faire une pause et regarder les monuments commémoratifs en haut de ce col. Comme sur tous les panneaux officiels (annonce décès, plaques, …), l’écriture est en cyrillique. Un petit coucou au passage à Cyril, le directeur de l’ESAT de L’Arche. Impossible à déchiffrer vu mes compétences dans ce domaine.

Puis je descends sur Bar, ville portuaire assez importante. Comme souvent, je me dirige vers la plage et me balade sur la promenade. C’est l’occasion de voir du monde, d’entendre parler et de tenter de s’imprégner de l’ambiance. Je dois dire que, depuis mon arrivée au Monténégro, je cherchais les mots pour décrire ce que je ressens. Et là, je trouve en voyant ces gens déambuler dans un décor qui hésite entre le passé et la modernité. Il se dégage un « charme désuet ». On sent une volonté de s’ouvrir à l’Europe tout en conservant son passé. D’ailleurs, je constate qu’aucune enseigne européenne n’a encore franchi les portes de ce pays. Pas encore de Carrefour, Mac’Do, Décathlon, Lidl, … (j’en passe et des meilleurs) dans les périphéries des villes traversées.

A la sortie de Bar (tout va bien, je n’ai rien bu d’alcoolisé), j’emprunte une route qui m’emmène en direction de Stari Bar (ancienne ville) et de la montagne. Ça grimpe sec encore mais cette route est presque déserte. Je viens de basculer dans la région musulmane du Monténégro avec sa Grande Mosquée. Je m’arrête faire quelques emplettes mais, ce soir, ce sera sans bière.

Je continue en direction d’Ulcinj par ces jolies petites routes qui serpentent dans les hauteurs. Il est bientôt 17h, l’heure à laquelle je commence à sortir mes radars à la recherche du bivouac sympa. J’ai regardé ma carte et je devrais rebasculer côté mer. De l’autre côté de la montagne sur ma gauche se trouve l’immense lac de Skadar partagé entre le Monténégro et l’Albanie. Bingo, je vois sur la droite un panneau « Kampeste Vista ». Vista, ce doit être la vue. Je grimpe un sacré raidard d’une centaine de mètres à +10% vu que je suis debout sur les pédales. Au bout, un chemin et une barrière. Et, derrière la barrière, un champ qui donne sur la baie de Dobra Voda. Un rapide repérage. Je trouve un emplacement à l’abri du vent et des regards. Ce sera parfait pour ce soir !

Je dîne à cet endroit avec vue au loin à gauche sur la crête d’éolienne. Les premières que je vois depuis mon départ. Pourtant, du vent, il y en a ! Après diner, je pars me balader et admirer le coucher de soleil sur la baie alors que la 4ème prière de la journée (celle du coucher du soleil) retentit au loin. Il est 20h00. Je plonge sous la couette. Bonne nuit les petits …

Résumé : 80kms, 5h10, 15,5km/h, beau, bivouac

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