J15 – mardi 26 avril – Cavtat / Przno (MNE)

Réveillé par la cloche qui sonne 7h du mat’, je me lève et plie rapide mes gaules avant de descendre déjeuner sur le port ensoleillé de Cavtat. On aperçoit au fond l’immense hôtel dans lequel, ce matin, un employé passaient déjà la soufflante sur les terrains de jeux. Et aussi, un autre bâtiment de béton en construction mais à l’abandon … ce qui gâche la vue de cette magnifique baie.

Alors que je déjeune, un avion en phase d’atterrissage passe au -dessus de ma tête. Et oui, cet endroit est pile dans l’axe de l’aéroport de Dubrovnik à 5 kms d’ici. Vraiment dommage …

Je me pose dans un des nombreux cafés du village, le Cavtatski Delfin, pour résoudre ce problème d’images sur le blog. Après quelques recherches, je m’aperçois que mon espace de stockage est au maximum. Ce qui fait que le lien des photos que j’insère depuis Apple Photo ne remonte pas. C’est un lien sur un fichier temporaire de mon iPad qui est inséré. Heureusement qu’il me reste quelques notions d’informatique. En effet, c’est en consultant le fichier HTML que je m’aperçois du bogue ! Après avoir modifié mon forfait WordPress, je passe donc mon début de matinée à réinsérer toutes les photos des 4 derniers articles afin que le lien se fasse bien. Quelle galère ! Mais c’est quand même beaucoup plus sympa avec les images …

A 10h, alors que des bus de touristes du 3ème âge (ma génération !) commencent à débarquer, je reprends enfin la route 8 vers le sud et le Monténégro. Auparavant, il me faut regrimper la colline des passages à 8% et une rampe finale à 12% ! La route est très empruntée en ce milieu de matinée. Je serre les miches entre les taxis, bus et camions qui se rendent à l’aéroport. Après l’avoir passé, je bifurque sur la droite en direction de Popovici, Radovcici, Mikulici, Durinici. J’adore ces noms de village. Je suis entre mer et montagne dans un cadre bucolique très verdoyant. Pratiquement aucune voiture. Le pied quoi ! Au loin, j’aperçois les sommets enneigés.

Alors que je roule dans le calme et le silence dans cette belle campagne, je repère un renard en lisière de bois en train de casser la croûte. Je m’arrête l’observer mais cela ne lui plait pas trop. Et il rentre à l’abri des bois. Je continue à grimper dur avant de basculer. Le paysage est à nouveau superbe. Merci Dame Nature ! Vers midi, je trouve un fléchage indiquant un point de vue. Je m’y arrête et, vu le cadre grandiose, y casse aussi la croûte avec les restes de mes victuailles. Trop grandiose !

Et, comme toute bonne chose a toujours une fin, j’arrive à la frontière vers 13h30. Je me croirais, comme l’an dernier à la frontière hispano-portugaise en pleine période de Covid, dans un film pendant la guerre froide. Une petite route déserte. Personne. Un poste frontière.

La jeune douanière croate qui me réceptionne doit se faire chier à cent sous de l’heure ! Après la descente à 10%, la remontée au même tarif pour entrer au Monténégro. Là, c’est un vieux douanier qui me reçoit. Il doit être payé au même tarif horaire que sa consœur !

Quoique ? La monnaie de ce pays, indépendant depuis 2006, est l’euro bien que ce petit pays de 600.000 habitants ne fasse pas partie de l’Union Européenne (contrairement à la Croatie). Sa capitale est Podgorica et son abréviation est MNE.

En arrivant, je me pose à Igalo pour y déguster une bonne glace et boire un expresso à 1€. La différence entre la ville touristique de Cavtat ce matin et cette ville balnéaire est notable. L’état des routes, du bord de mer, des habitations n’est pas le même ! Par contre, je croise énormément de très jolies jeunes femmes habillées dans des tenues hyper moulantes. Moi qui ai la libido en berne depuis mon départ …

Je poursuis ma route tranquillement en suivant la promenade piétonne le long de la mer. Je sais « C’est pas bien !» mais sinon, je me tape la route principale. De plus, je roule vraiment à faible allure pour ne pas gêner les piétons. De nombreuses terrasses ne sont pas encore ouvertes. Cependant, je suis surpris par le nombre de personnes croisées.

Je passe ainsi dans Igalo, Herceg Novi, Zelenica, Kumbor avec, parfois, de belles rencontres.

Je file ainsi que jusqu’à Denovici où je m’arrête faire quelques courses. Pour la 1ère fois, ma carte virtuelle sur mon iPhone ainsi que ma CB sont rejetées à la caisse. Pour une fois, je paierais en euro. A la sortie de ce magasin, un vieux monsieur avec un déambulateur m’interpelle. C’est bien une des rares fois depuis le début de ce périple que l’on me demande d’où je viens et où je vais. Je commence à lui répondre en anglais. Mais, quand je lui dis que je suis de Toulouse, il enchaine dans un très bon français. Il me raconte que c’est un ancien mécano-bateau (porte-container, transport de gaz, …) et qu’il a voyagé à travers le monde entier. Il parle également espagnol, italien, allemand et arabe. D’ailleurs, il est connu comme le loup blanc puisque toutes les personnes entrant ou sortant du magasin le saluent. Même les ados. Un sacré personnage. Je suis obligé de prendre congé.

En effet, je dois filer jusqu’à Durici pour prendre un traversier et traverser cette baie plutôt que d’en faire tout le tour.

Arrivé de l’autre côté, je suis contraint d’emprunter la route principale M-11. Et là, ce n’est plus la même musique. D’autant plus que cet axe dessert l’aéroport Tivat. Décidément, j’aurais navigué entre 2 aéroports aujourd’hui. C’est circulation en continu à double-sens sans compter des piétons ou des vélos qui arrivent en face de moi. Après l’aéroport, je prends une route à droite qui rejoint le bord de mer après avoir escaladé une colline.

J’ai en effet repéré un phare où j’espère pouvoir bivouaquer. Cette route est nouvelle mais il n’y a personne qui l’emprunte. Elle dessert la station balnéaire de Lustica Bay en pleine construction. Alors que je vais pour tourner à droite et emprunter le chemin qui y mène, je tombe nez-à-nez avec un véhicule immatriculé en Russie (RUS) … avec un drapeau ukrainien sur la plage avant ! Après avoir pas mal galéré sur ce chemin de pierre défoncé pour l’atteindre, je fais chou-blanc. En effet, ce n’est hélas pas le décor que j’attendais. J’adore les phares de bout du monde mais, cette fois-ci, je tombe sur un … chantier (phare en reconstruction ?). En continuant sur le chemin, je finis quand même par trouver un tout petit emplacement où planter ma tente.

Je dîne avec vue sur l’immensité bleue avant que la nuit ne tombe sur la baie de Lustica Bay. Fin d’une nouvelle magnifique journée.

Résumé : 75kms, 4h40, 16,1km/h, beau, bivouac

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