J18 – vendredi 29 avril – Shëngjin (AL) / Golem

Après une bonne nuit de sommeil, un peu d’histoire et de géographie pour commencer cette journée albanaise. Donc. L’Albanie est un pays de presque 3 millions d’habitants dont 75% de musulmans. C’est aussi l’un des pays les plus pauvres d’Europe (salaire moyen de 435€/mois). Il ne fait pas partie de l’UE mais appartient à l’OTAN. Sa capitale est Tirana, sa monnaie est le lek (1€=121Lek) et, enfin, son abréviation est AL.

Ce matin, je suis « propre comme un sou neuf » comme disait ma grand-mère. Vers 8h30, je quitte l’hôtel Kacinaru alors que j’avais réservé le Galaktika par Booking.com. Mais, lorsque je suis arrivé, la porte était fermée et personne à la réception. J’ai donc demandé à côté et la propriétaire m’a accueilli au même tarif (20€). De plus, elle m’a fait tourner une machine et étendu mon linge.

Par contre, le vent bora a fait son retour. Ça souffle fort ! D’ailleurs, on le voit à la forme des pins en bordure de mer. En front de mer, les hôtels 4 et 5* jouent à touche-touche. Derrière, ce sont des 2 et 3* qui attendent les touristes.

Je prends la direction de Tirana par la route principale SH1. Il n’est pas possible de suivra la côte au plus près. Je dois couper à travers champs. Cependant, vu la force du vent et la circulation, je décide de tirer des bords sur les axes secondaires. Quitte à faire encore plus de kilomètres … Je traverse les villages de Manati, Tresh, Spiten, Zejmen où les « Lavazh Special » se font une concurrence féroce pour bichonner votre voiture. Comme dans beaucoup de pays, la voiture est un marqueur social. Même s’il faut bouffer des patates pour payer les traites. Et surtout il faut qu’elle soit rutilante !

A ce sujet, alors que je passe devant l’embranchement de l’autoroute A1, une flamboyante Porsche Panaméra noire est stationnée sous un pont. Deux autres BMW noires aux vitres teintées la rejoignent. J’imagine un trafic de drogue. Je ne m’éternise pas. Cependant, je pense fortement à mon ami Max, pilote Porsche et proprio d’une Panaméra, avec qui j’étais rentré de Toulon, après avoir parcouru le GR20 et effectué le Tour de Corse à vélo avec le STC, et qui a décidé de mettre fin à ses jours il y a quelques mois de cela.

Je traverse le fleuve Mat par un pont routier-train où les jointures ont grand besoin d’être refaites ! De plus, le vent latéral s’engouffre dans cette vallée et balaie mon pauvre destrier.

Puis je passe devant une immense friche industrielle. Je poursuis ma route jusqu’à Laç où je m’arrête retirer des Lek et boire mon café matinal dans une ambiance enfumée.

Je reprends ma route par les chemins de traverse dans cette campagne albanaise toujours aussi pauvre. Je franchis un nouveau pont en bois, alors que deux hommes le testent pour savoir s’ils peuvent passer avec un fourgon, avant d’arriver à Mallkuç. Alors que l’heure avance et qu’il commence à faire très faim, je dégote un p’tit restau. Je demande par geste si je peux déjeuner. Le patron acquiesce et me prépare ma table. J’ai droit à un repas gargantuesque « grec » (salade grecque, slouvakis & frites maison, fêta, raisins confits) alors que la table d’à côté vit aussi plutôt très bien !

Et, alors que je suis en train de faire un sort à tous les plats, je me mets en pause en entendant la si bien nommée « La Bohême » d’Aznavour qui monte dans le restau et qui m’émeut particulièrement ! C’est le monsieur au chapeau, aux faux airs de Michel Galabru, qui a déclenché cette chanson depuis son portable après m’avoir entendu baragouiné qq mots. Il s’agit d’un ancien diplomate albanais qui a vécu en France. Il se tape la cloche avec ses 2 acolytes alors que le patron chauve à droite les accompagne pour le digestif. Forcément, on noue la conversation. J’ai droit à un p’tit verre de l’alcool local avant de payer la note hyper salée (650tek soit 5€ !!! je pense que je n’ai pas tout payé) et de reprendre la route …

Après une balade digestive dans la campagne albanaise, je finis hélas par retrouver de grands axes puis une route parallèle à l’autoroute SH2 Tirana – Durrës, grand port albanais qui dessert l’Italie (Trieste, Ancone et Bari). Je tombe dans la zone des carrossiers et des garages qui s’enchaînent pendant des kilomètres. Hallucinant toutes ces épaves de bagnole !

En sortant de cette zone, je repère à nouveau des bunkers planqués sur les collines. Il y en a sur toute la crête.

Puis je redescends vers l’Adriatique où j’aimerais bien me poser. J’arrive dans une zone urbaine particulièrement dense en longeant cette fois-ci la route SH4 de l’autre côté de la balustrade.

C’est toujours aussi lugubre entre ces immeubles, toutes ces bagnoles et ces routes défoncées. Sans parler de la météo qui vire à l’orage … Je bifurque à droite pour trouver le bord de mer. L’ambiance n’est pas des plus joyeuses non plus et cette promenade n’invite pas trop à la promenade justement.

D’autant plus que de nouveaux bunkers jalonnent la balade !

L’ambiance est un peu glauque. L’heure avance. Je continue mes pérégrinations mais je me vois mal trouver un bivouac dans ce coin. D’autant plus que de nombreux chiens errants se baladent dans les rares endroits non construits. Au bout d’un moment, je décide de sortir mon joker Booking. Je ne le sens pas du tout. Je dégote un appart à Golem pour 20€ la nuit. Ce sera parfait. Cependant, je mets un temps fou à le trouver vu qu’il y a des travaux partout. Et lorsque je le trouve enfin, je me rends compte que j’ai paumé mon compteur vélo qui a dû tomber avec toutes les secousses. Tant pis. Une jeune femme me reçoit et me montre mon appart au dernier étage de cette petite résidence. Du balcon, j’aperçois la mer derrière la pinède et le soleil déjà couchant. Ce soir, le repas sera frugal.

Résumé : 95kms, 5h15, 18,1km/h, couvert/vent, appart

Une réflexion sur “J18 – vendredi 29 avril – Shëngjin (AL) / Golem

  1. Salut Gaël
    Merci pour ton blog et ta bonne humeur.
    Tu as toujours ta bonne plume.
    Nous partons demain pour Rome fêter les 10 ans de l’Arche à Blagnac.
    Comme tu n’es pas trop loin nous t’attendons pour le gâteau 😄
    Amitiés
    Stéphane

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