Une nouvelle semaine commence par un superbe lever de soleil en direct live depuis ma grotte. Finalement, hier soir, l’orage est resté accroché aux montagnes. J’ai passé une belle nuit dans cette ancienne chapelle.

A 7h30, je suis à nouveau en route pour faire le tour de cette baie entre les deux cités de Astros et Argos puis attaquer ma 4è pointe au sud de la Grèce. Le moral et le physique sont comme la météo : au beau fixe ! J’ai toujours cette envie de repartir, découvrir de nouveaux horizons et faire de belles rencontres. Le retour à l’autre vie va être compliqué …

Je contourne Astros avant d’attaquer la route en corniche qui m’emmène tranquillement vers Argos de l’autre côte de cette baie. La route est à nouveau superbe en ce lundi matin. Très peu de circulation après être sorti de la ville. Et toujours ces paysages de mer et de montagne. Au loin, dans la brume matinale, j’aperçois la 4è pointe que je vais parcourir aujourd’hui.

En milieu de matinée, j’arrive dans la baie d’Argos. Je fais un tour dans le centre de cette charmante ville portuaire et fortifiée. J’en profite pour me racheter un porte-monnaie grec pour remplacer mon porte-monnaie cancalais disparu mystérieusement lors de ma 1ère soirée en Grèce. Puis je vais boire un café frappé avant d’attaquer le tour de la 4è pointe du sud de la Grèce.

Cependant, il va falloir à nouveau couper à travers la péninsule. Aucun route ne suit la côte. A nouveau, deux possibilités s’offrent à moi : la route principale E070 ou la petite route 1105 qui longe un peu plus la côte. Évidemment, vous me connaissez, je prends la petite route qui passe par Karnezaika. Dans la plaine, encore des orangeraies et des cultures maraîchères. Et encore mes indiens qui triment en plein cagnard. Heureusement, je fais le plein d’oranges et d’un melon avant d’attaquer cette route déserte. Tout n’est pas magnifique hélas. Je retrouve encore des déchets au milieu de nulle part.

Je traverse cette région en plein cagnard. Personne. Les rares hameaux traversés sont déserts. Durant ces 4 heures, je ne rencontrerai que 3 vieilles femmes à ramasser des herbes (?) en bordure de route, un pickup avec un vieux à l’intérieur et une torture terrestre dans des épineux alors que je m’arrête prendre une photo en haut du col. D’ailleurs, j’ai moi-même l’impression d’être une tortue avec ma petite maison sur le porte-bagages. Et oui, je me tape à nouveau un col de 5 bornes avant de basculer sur un immense plateau.

Une fois le col franchi, une barrière de monts se dresse devant moi. Où vais-je bien pouvoir passer pour redescendre sur la côte ? Finalement, ce sera sur le côté de Marine : à l’extrême-droite !

Après avoir retrouvé la route principale devenue 1104, je repère une tavernia en rebroussant un peu mon chemin. Manque de bol, elle est fermée. J’en profite quand même pour refaire le plein d’eau fraîche. Et, en reprenant ma route, je trouve une nouvelle tavernia en bord de route. Il est 14h15. Je n’ai mangé que quelques oranges et un melon depuis ce matin et je commence à avoir sérieusement les crocs. Je commande à nouveau une salade grecque avec sa bière. J’ai trop envie de crudités et pas spécialement de viande ou d’un plat chaud.

A la table d’à côté, une vieille femme et sa fille déjeunent. J’aurais bien aimé pouvoir encore déjeuner en tête-à-tête avec ma mère ou mon père. Mes amis Vincent et Loïc ont encore cette chance avec leur maman respective. Même avec mes enfants ou mes 3 frères, c’est aussi compliqué. Trop loin ou trop occupé. « C’est la vie papa ! » A 15h, rassasié et désaltéré, je reprends ma route qui descends vers Porto Cheli à 34kms et laisse mes états d’âme au vestiaire.
Il n’y a plus qu’à remonter tout en haut de la dernière colline à droite presqu’à hauteur d’une rangée d’éoliennes. Ça grimpe régulièrement mais pendant un long moment. La route 1104 passe à droite du sommet Koni qui culmine à 1100m tout de même ! Arrivé tout en haut, la vue sur le plateau est superbe.

Je franchis le dernier raidard avant d’admirer la vue de l’autre côté avec la mer au fond à droite. Je remets mon coupe-vent vu que le vent souffle et que la température a baissé. « E vamos a la playa !!! » Je descends à donf’ pendant un long moment jusqu’à l’entrée de Kranidi.

Je m’arrête dans le premier supermarché qui se trouve être un Lidl. Je refais le plein du frigidaire. Puis je prends la direction de Kilada où la mer est la plus proche. Je repère (comme d’hab’) une chapelle à l’entrée de cette baie très abritée où de nombreux voiliers viennent mouiller. L’endroit est à nouveau superbe. Mais, manque de bol, deux femmes sont en train de faire le ménage ou de repeindre La Chapelle, je ne sais. Il est déjà 18h00. Je me pose quand même et j’aviserais. Je fais ma toilette de chat puis bouquine assis sur un banc. Une 2ème voiture vient d’arriver par ce mauvais chemin. Je le sens pas. Vers 19h00, les deux femmes partent mais la 2nde voiture reste avec ses occupantes qui se sont installées pour casser la croûte apparemment. Puis deux autres voitures arrivent avec des jeunes à l’intérieur. Allez je me casse.

Et je retourne à l’entrée de la baie où j’avais repéré une autre chapelle. Je me pose pour dîner en admirant le magnifique coucher de soleil sur Kilada.

Par contre, je ne sens pas non plus cet emplacement. Trop de va-et-vient avec l’entrée de la ville. Je prends un petit chemin qui longe la lagune, arrive sur une sente en sable et trouve enfin mon bonheur. Alors que je suis confortablement installé à loilpé dans mon duvet à bouquiner, un monospace immatriculé en Hollande (plaque jaune) arrive. Un jeune couple me demande si cela ne dérange pas qu’ils se posent là. Vu l’heure et la nuit arrivée, bien sûr que non ! Fin d’une longue journée bien harassante.
Résumé : 110kms, 7h00, 15,7km/h, chaud, squat