Réveillé par le soleil qui ponte le bout de son nez au-dessus des montagnes, je me prépare rapidement avant de déjeuner léger d’un bol de thé, de céréales trempées dans le thé et de ma dernière orange. Les réserves sont épuisées. A 8h15, je reprends mon parcours montagneux pour remonter au nord de cette pointe.

J’attaque par un faux-plat montant interminable à travers ce plateau sauvage. Je retrouve mes marques jaunes. Il ne s’agit pas du Spartathlon qui est une course de 246kms entre Sparte … et Athènes (record en 20h25 par Yannis Kouros en 1984 et 24h48 par Patrycja Bereznowska en 2017). Au bout de ce plateau, un nouveau mamelon à grimper m’attend.

Je bascule dans une trop courte descente avant d’arriver à la bifurcation entre la route 1630 pour Sparta, la 1217 vers Kremasti et celle qui descend vers Peleta et la mer. Je prends à droite toute et je remonte à nouveau ! Je me tape ainsi 2 heures de grimpette en croisant seulement 3 ou 4 pickups.

Le paysage est toujours sauvage. J’aimerais bien croiser quelques animaux sauvages. Mais rien. Je continue à grimper dans cette immensité passant par toutes les nuances de vert.

Je finis enfin par arriver au sommet et attaquer la descente vertigineuse vers la mer. Après 2h de crapahute, je peux enfin crier « Mer, mer ! ».

Je traverse le village de Peleta aux nombreuses terrasses de café sur la place principale. Je m’y arrête pour dévorer un paquet de Cookies et y boire un double-expresso.
En ce dimanche 15 mai, je voulais dédier cette journée à mon ami Nico qui prend le départ de son périple à vélo depuis Siguer en Ariège pour effectuer le tour de France en suivant la côte avant de descendre vers les Alpes. Bonne route Nico !

De mon côté, je poursuis la mienne avec une super descente jusqu’à Poulithra. Je fais la course avec un papy (en voiture) qui ne veut pas que je le double. Il pile avant chaque épingle pour accélérer comme un malade après. Je ne vais pas prendre de risque et reste derrière à user mes patins.

Je découvre à nouveau ces paysages superbes de front de mer avec ces petits villages portuaires et leur port si bien abrité.

A Leonidio, je dois faire le tour d’une vallée maraîchère et fruticole avant de grimper à nouveau dans la montagne pour y suivre la route côtière. J’en prends toujours pleins les mirettes et les narines. Quel régal !

Cependant, je ne peux pas descendre dans ces villages de bord de mer pour y trouver une auberge où y déjeuner. Cela me ferait une sacré pente à remonter. Je continue ma route en me nourrissant du paysage avec ses petites criques aux plages de sable gris. Mais la faim se fait quand même sentir.

Je finis par tomber les courbes de niveaux et bifurque à droite vers Tyrol beach (vous avez échappé à Sapounakaïika le hameau grec et non lapon au-dessus). En ce dimanche, les terrasses en bord de mer des quelques restaurants de ce village côtier sont bondées. Je poursuis jusqu’à la fin de la baie et trouve mon bonheur. Le vent souffle fort de la mer. Je sors mon coupe-vent du Stade. Je me commande à nouveau une salage grecque et ma Mythos de 0,5l. J’en profite aussi pour appeler l’ami Riri. Hier, j’ai pensé très fort aussi à l’ami Housni qui fêtait ses 56 ans et qui se remet doucement de son Covid. Puis je reprends ma route.

Il me faut à nouveau grimper pour retrouver la route principale 1214 puis pour contourner un promontoire. Le ciel est toujours aussi bleu. Mais, après avoir contourné le village d’Arkadiko Chorio érigé sur la falaise en bord de mer, la météo se gâte salement. Je rentre à l’intérieur des terres pour contourner une grande zone marécageuse. Les sommets au loin accrochent de méchants nuages noirs. Ça tonne au loin et je vois de gros éclairs. Il va falloir que je trouve un hébergement au sec pour la nuit si ces orages descendent sur la côte.

Dans la plaine, je m’arrête dans un café-snack pour y faire quelques provisions pour le dîner. J’achète un fourré à la féta et un au chocolat. Je me rapproche à vive allure de la ville d’Astros quand quelques gouttes commencent à tomber. Il est 17h00 passé. L’affaire se complique. Je passe derrière le lac de Moustos quand j’aperçois au loin sur la colline un petit bâtiment blanc et, à côté, ce qui me semble être une grande ouverture dans un édifice. Je m’arrête et consulte mes cartes d’état major. Il s’agit bien d’une chapelle : Agia Anastasia. Ne me reste plus qu’a trouver le chemin qui y mène.

Je repère les lieux. La petite chapelle est fermée à clé mais l’ancienne a effectivement sa façade est ajourée. Ce sera parfait pour cette nuit en cas d’orage d’autant que la vue sur la baie d’Astros est magnifique.

Je viens de franchir la barre des 3.000kms. J’ai prévu d’aller au Décathlon de Corinthe pour m’acheter une nouvelle bouteille de gaz (la mienne est en fin de vie), une nouvelle chaîne au cas où et des pneus qui commencent à fatiguer salement. Mais avant cela, il faut que je termine cette 3ème pointe avant d’attaquer la 4è demain. Chaque chose en son temps …
Résumé : 95kms, 6h15, 15,2km/h, chaud, squat