J33 – samedi 14 mai – Paleokastro / Lambokambos

J’ai dormi comme un saint. Suis réveillé à l’aube par le bruit d’un rafiot longeant la côte. Je sors de mon prioir pour déjeuner. Le ciel est complètement dégagé. Il fait beau. Une belle journée s’annonce à nouveau. Vers 8h00, je quitte à regret ce magnifique endroit.

Ce sera mon dernier endroit le plus au sud de ce périple. Dorénavant, je vais commencer à remonter vers le nord-est. Je retourne sur mes pas et retourne à Neapoli qui s’éveille en ce samedi matin. Des écoliers sont déjà dans la cours de récré. Des vieux sont posés en terrasse. Des maçons montent des murs. Des chiens aboient alors que ma bicyclette passe. Il fait 25°c. Attachez votre ceinture, nous décollons pour une nouvelle journée.

Je traverse la plaine pour m’échauffer avant d’attaquer une longue montée avant de basculer du côté est de cette pointe. Comme à la montagne lorsque vous franchissez un col ou un port, le plaisir de la découverte et du paysage qui change est encore là.

La côte est à nouveau très découpée et magnifiquement sauvage. Peu de circulation. Je monte et descends dans ce superbe paysage. Je me pose dans un bakery-cafe à Agia Paraskevi avec vue sur la presqu’île de Monemvasia. Au loin, j’aperçois des choses qui brillent au pied de cet imposant massif.

En arrivant, je constate que c’est le reflet d’une longue file de véhicules garés le long de la route en cul-de-sac qui mène à ce magnifique village construit à flanc de colline sur la pointe extrême. Au-dessus est érigé une fortification. Je me balade dans les ruelles. Comme partout dans ces endroits touristiques, la ruelle principale est encombrée de touristes où les échoppes de souvenirs et de babioles fabriqués en Chine, les bars à cocktail et les restaurants aux menus et plats identiques se succèdent. Dommage. Je m’éloigne pour prendre quelques photos et fuis cet endroit. Trop de monde. Trop de bruit.

Je poursuis ma remontée vers le nord en laissant la route E86 qui remonte vers Spartes et plongeant à nouveau vers la côte. A nouveau, je retrouve mes paysages sauvages et très peu de circulation. Je me régale les yeux.

Vers 13h30, je prends une route qui descends vers le port de Geraka. Ce port est à l’entrée d’une énorme crique complètement abritée. L’endroit est magique. Je m’arrête dans un des petits restaurants pour y déguster un calamar frit. Je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir me balader ainsi et de profiter de ce pays en toute liberté.

Un peu avant 15h, après avoir bu un grec cafe sweet, je repars dans la pampa. En effet, il est impossible de suivre la côte. J’attaque donc une montée de 13kms avec 500D+ qui me fait passer dans les hameaux de Gerakas, Agios Ioannis, Belesaika, Richea. Autant dire que je ne croise pas grand monde. Quand je me retourne, j’aperçois tout au fond la crique de Geraka.

A part un troupeau de chèvres avec son pâtre à moto (!) et une petite dizaine de véhicules, je ne vois personne. Seul au monde dans cet océan vert. Cependant, ce que je vois toujours, ce sont des marquages jaunes au sol pour indiquer chaque kilomètre ainsi que des croix jaunes pour marquer les routes latérales à ne pas emprunter. Finalement, comme il n’y aucun cycliste dans le coin, je me demande si ce marquage n’est pas celui du Spartathlon. Une course à pieds d’ultra-endurance qu’avait couru à plusieurs reprises Jean-Pierre VOZEL, un ami rencontré chez France Telecom à l’époque et qui courait au club de Blagnac entrainé par la championne de France, d’Europe et du monde de trail en montagne Isabelle GUILLOT. Je vais me renseigner …

Le temps passe et je n’avance pas bien vite vu le profil. En plus, ça cogne sec. Mon eau est chaude. Même le chocolat fond dans son emballage. A Rochea, alors que je cherche un point d’eau autour de l’église, je suis interpellé par une femme à son balcon. Elle et sa maman, toutes les deux de noir vêtues, papotent sur la terrasse ombragée. Elle me propose de l’eau fraîche. J’accepte avec grand plaisir. Elle m’offre aussi une orange. J’adore les grecques ! Je repars sous le cagnard et finis par retrouver la route 1631.

Je commence à redescendre avant de monter à nouveau vers un plateau. J’arrive à une intersection avec une église en son centre. Je m’arrête pour faire le point. Il est déjà 17h30 ! Soit je plonge à droite, en continuant sur la route 1631, vers Kyparissi et la mer. Mais cela me fait encore 15 bornes de descente avec 600 mètres de dénivelé négatif. Donc à regrimper demain vu que la route ne suit pas la côte tout le long. Soit je continue sur cette route à profil montant vers Kremasti à 13 bornes mais, à part ce hameau sans commerce, il n’y a rien. Soit je m’arrête et squatte le auvent de cette église pour la nuit.

J’en ai pleins les bottes et n’ai pas trop envie de me mettre dans le pétrin. Je préfère m’arrêter là. De plus, l’église est à nouveau ouverte au cas où. Je trouve même les clés pour accéder aux toilettes en sous-sol. Je me lave au robinet et me pose pour la soirée. Je finis ma dernière boite de thon tartiné sur mes 3 derniers toasts. En dessert, tablette de chocolat. Et au dodo. Demain, il fera jour.

Résumé : 80kms, 5h50, 13,7km/h, chaud, bivouac

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