J36 – mardi 17 mai – Kilada / Epidhavros

La nuit a été calme à part ces foutus clébards qui n’arrête pas d’aboyer et deux jeunes à moto venus certainement pour picoler sur mon emplacement. Mais trop tard, c’est réservé les djeunes ! Je me réveille en même temps que le soleil fait son apparation. Que c’est agréable de se réveiller chaque matin avec soleil et ciel bleu …

Je déjeune copieusement maintenant que le frigo est plein. J’essaie de tracer ma route mais, bizarrement, Maps.me me fait contourner la pointe en repassant par le col d’hier ! Impossible de lui faire suivre la route le long de la côte. La route existe bien pourtant. Je ne comprends pas. Je plie mes gaules et reprends ma route vers le sud de cette 4è pointe. Je verrais bien …

Je traverse d’abord cette péninsule en empruntant la route 1109, sans passer par la case Portocheli, en direction de Thermisia à un semi-marathon d’ici. Quelques gros complexes hôteliers (resort) avec courts de tennis, terrains de foot, piscine, plages privées, maisonnettes se sont installés dans le coin. A part ça, des oliveraies, des plantations fruticoles, et rien ! Je longe des marais salants avec au loin l’île déserte de Dokos.

J’aperçois encore des travailleurs indiens dans les champs. Au loin, des Algeco où du linge sèche devant. J’imagine qu’ils sont hébergés là. Triste destin. Sur ma route à nouveau sans circulation, j’avance tranquillement. C’est beaucoup moins rude que les jours précédents. J’enchaîne sur la plaque du milieu et la grosse plaque ce qui est plutôt bon signe. Sur ma gauche, devant des oliveraies à perte de vue, un énorme pressoir en pierre se dresse.

Au milieu de nulle part sur ma droite, une petite route mène à l’embarcadère pour l’île de Hydra en mer de Myrto. A part la ville d’Hydra, cette île a l’air aussi déserte que la précédente.

Je continue mon chemin vers le sud de cette pointe quand je tombe sur une taverne en bordure de route au milieu de nulle part.

Deux femmes, mère et fille probablement, papotent à une table. Personne d’autre. Je m’installe et commande un café frappé. L’endroit est magnifique bien que sommaire (toilette extérieure, pas de wifi évidemment, bar à l’ancienne …). Vers 11h, je repars après cette halte hors du temps.

Bon, concernant les vitesses, j’ai parlé un peu vite. En effet, je dois à nouveau traverser la péninsule en grimpant un col de 4 kms pour rejoindre la côte est. Il n’est pas possible de faire le tour jusqu’à la pointe où se trouve une fortification. Une fois basculé de l’autre côté, je ne peux qu’apercevoir le bout de cette 4è pointe.

Après une belle descente, me voici arrivé sur la côte est qui m’a l’air bien découpée à nouveau. Au loin se dresse l’île de Poros.

… et sa ville principale de Poros atteignable en ferry ou en taxi-bateau. Quant à moi, je me pose juste en face à Galatas dans une bakery-café puis je vais boire mon café grec juste à côté pour choper la wifi. Je discute avec le jeune serveur qui m’explique que ses parents et lui sont albanais. Cela fait 15 ans qu’ils ont migré ici. Et que la vie y est bien meilleure …

Je reprends mes pérégrinations sur la route A157 qui existe bien et qui est très agréable. Pour l’instant, c’est relativement plat. A une bifurcation, je décide de prendre à droite pour rejoindre le bord de mer. A Metamorfosi, je me métamorphose en abruti. Au lieu de prendre une petite route pavé qui descends vers la mer, le Gaëlou continue de grimper la colline jusqu’à Taktikoupoli, de s’empiffrer de nèfles et d’oranges et de redescendre bêtement vers la presqu’île de Méthana. A l’embranchement, quand je regarde mes cartes, je me rends compte que je suis complètement hors circuit !

Je n’ai plus qu’à rebrousser chemin, regrimper ce que je viens de descendre et retrouver cette petite route qui descends vers la plage. Je suis en-dessous le mont Koni avec son alignement d’éoliennes. Par contre, à partir de maintenant, la route A157 va sérieusement se corser. Cela va être un succession de longues montées et de descentes à 10% (indiqué par les panneaux routiers). La route est magnifique à flanc de montagne avec vue sur la mer. Tout au fond de l’horizon, je pense apercevoir la baie d’Athènes.

Pour l’instant, la destination c’est Palea Epidhavros … Epidaure et son fameux amphithéâtre. Je vois la ville au fond en contrebas. Mais il me faut grimper encore et toujours. Heureusement, la route est superbe. D’autant plus qu’elle est bordée de lauriers-roses et de lauriers-blancs.

Par contre, il va être temps que j’arrive. Je suis à sec. Encore un dernier tape-cul et j’attaque enfin la longue descente finale. Juste avant de plonger vers la ville, je m’arrête faire mes courses pour la soirée. Arrivé en ville, je repère un panneau « Camping Nicolas » (ça ne s’invente pas !). Je le suis et y arrive vers 17h30. Il n’y a pas grand monde. L’endroit est charmant en bord de plage. Je vais enfin pouvoir faire tourner une machine avec toutes mes fringues qui puent le chacal et prendre une bonne douche bien chaude. Cela faisait un bail !

Je me pose et j’en profite pour rappeler le fiston qui a essayé de me joindre. Heureusement que je suis assis le cul sur un banc en bois. Il m’annonce en effet qu’il vient de s’installer à Edmonton dans la province d’Alberta. Pour vous situer, c’est au-dessus de Calgary où se sont tenus les JO d’hiver en 1988 et du Montana aux USA. C’est juste à 3.500 kms à l’ouest de Montréal où il vient de passer 5 ans. Il a été sollicité par cette province et, ainsi, il pourra avoir sa résidence permanente au Canada.

De mon côté, cela me fera un nouveau coin à découvrir. J’en profite aussi pour le solliciter vu que mon compte Revolut est à sec et que je ne peux plus faire de virement depuis mon compte courant car je dois valider par SMS la transaction. Et je n’ai toujours pas résolu le problème de 4G. Pour arroser cette nouvelle, je me tape une bouteille de Retsina en bord de plage.

Résumé : 105kms, 6h20, 16,6km/h, chaud, camping

Une réflexion sur “J36 – mardi 17 mai – Kilada / Epidhavros

  1. Gaël,

    Je suis ton blog avec beaucoup d’intérêt. C’est mon évasion quotidienne entre 2 réunions ! Merci et bonne route.

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