J121 – jeudi 30 mars – Stueng Trang / Srei Santhor

Comme j’avais un peu de temps libre hier soir (et oui, c’est chargé la vie de retraité baroudeur), j’ai enfin pris le temps de me pencher sur ce satané problème de chargement d’image. Après avoir fouillé sur mon site d’administrateur WordPress, je me suis rendu compte que j’étais arrivé au bout des 13Go de mon forfait Premium. Donc aucun rapport avec la wifi lente. J’ai donc envoyé un mail au support pour leur demander que faire. Et je me suis couché l’esprit pas vraiment libre.

A 4h30, je suis déjà réveillé. Je consulte ma messagerie. La Hot Line m’a déjà répondu. Efficace. Il me faut à nouveau changer mon forfait pour passer à 200Go. Je le fais de suite. Ça coûte un bras mais c’est pour la bonne cause. Puis j’essaie de suite de charger une photo. Cela va beaucoup mieux. Je vais donc rattraper mes 10 jours de retard et devoir recharger toutes les photos une par une. Je ne partirai pas tant que ce n’est pas fini. A 6h30, tout semble ok. Je peux aller me doucher et me préparer. A 7h00 pétante, je quitte ma belle chambre de ce GuestHouse tout récent.

Je traverse à nouveau la ville de Stueng Trang bien animée en ce jeudi matin. Puis je reprends ma charmante petite route longeant le Mékong. Le paysage y est toujours aussi vert. Cela me change de ma traversée désertique d’ouest en est pour rejoindre ce majestueux fleuve.

Par contre, la route est toujours aussi défoncée. Et l’animation ne cesse pas sur et autour de cette route. Heureusement, les paysages campagnards sont ô combien apaisants.

J’enjambe plusieurs bras de rivière presque à sec. Les ponts sont construits vraiment au-dessus du lit de la rivière. Vu comment c’est raviné, j’imagine la force de l’eau à la saison des pluies. Ce doit être impressionnant.

Je continue ma route vers le sud. J’ai vraiment du mal à savoir si je traverse une bourgade ou pas. En France, nous avons l’église avec sa place centrale et ses cafés, ou plutôt son café quand il en reste un, autour. Depuis ce matin, les baraques, maisons et fermes se succèdent. Et puis, parfois, je découvre une belle mosquée posée au milieu d’un champ alors que les temples bouddhistes sont toujours aussi nombreux.

Je longe le fleuve qui n’est pas toujours visible. Mais, quand c’est le cas, je me régale du spectacle. Ce matin, c’est l’heure du déjeuner pour ce jeune veau qui tête goulûment sa mère. Derrière, le fleuve semble argenté avec les reflets matinaux du soleil.

Quant à moi, le petit-déjeuner est composé de bananes et d’un chausson à la vapeur. Vu l’heure à laquelle je suis parti, je ne prends pas le temps de m’arrêter déjeuner. J’ai vraiment envie d’arriver en début d’après-midi au seul GuestHouse repéré sur mes cartes. Cependant, je prends ce temps si précieux lorsque mon regard est attiré par un beau paysage ou une scène insolite. Ici, c’est un jeune fermier souriant qui décharge ses épis de maïs d’une antique charrette attelée avec deux zébus hauts sur patte.

Vers 9h00, l’appel du café se fait entendre. Je trouve un kiosque en bordure de fleuve. C’est parfait. La jeune femme le tient alors que son mari a une plateforme de nettoyage de scooter juste à côté. J’en profite pour faire regonfler mes pneus. C’est l’heure de pause douceur. Une nouvelle fois, les hamacs m’invitent à la paresse. Mais je suis fort et je résiste. Je repars alors que le thermomètre commence à grimper.

Alors que j’arrive à mon embarcadère, je fais un nouvel arrêt pour photographier cette belle bâtisse sur pilotis typique de ces maisons construites le long du fleuve. Celle-ci a la particularité d’avoir la fresque du temple d’Angkor Wat sur sa façade.

Avant de traverser le village de Kang Meas, je descends par un méchant chemin sablonneux jusqu’à l’embarcadère où j’avais planifié de retraverser le fleuve pour arriver rive gauche à la capitale. Le traversier vient juste de finir de déverser son flot de voiture, scooters et passagers.

C’est à mon tour d’embarquer toujours au grand étonnement des autochtones. Au milieu du fleuve, nous croisons l’autre traversier très peu chargé. A 1000KHR, il doit falloir en faire des traversées pour rentabiliser l’opération.

Arrivé sur l’autre rive, je découvre un pauvre village de pêcheurs. Ceux-là n’ont pas la chance d’habiter dans une belle maison sur pilotis. Ils se contentent d’une simple cabane, sans ventilo ni air cond, posée sur ce terrain pentu et aride en plein cagnard.

De ce côté, la National Road 381 est beaucoup plus belle. C’est en fait une route bétonnée bien lisse et bien roulante. De plus, l’éclairage y est installé. Je me rapproche de la capitale et les infrastructures s’améliorent. Même si le camion sans pare-brise baigne dans son jus d’époque. D’ailleurs, les ponts à une seule voie de circulation, ce qui est parfois limite pour croiser un camion, font place à des ponts numérotés à double-voie de circulation avec bande pour les cycles motorisés ou non.

Vers midi, je m’arrête déjeuner dans une gargote aux tables et chaises en bois massif, signe de prix et d’une clientèle un peu plus élevé que les gargotes aux chaises en plastique. D’ailleurs quelques hommes bien fringués et de jeunes lycéens y déjeunent, chacun avec son portable à l’oreille. Les nouvelles doivent être vraiment importantes. Je ne commande même pas. La jeune et pimpante serveuse m’apporte une belle assiette de riz avec de beaux morceaux de poulet non pré-découpés. Ça tombe bien. J’avais vraiment les crocs. De plus, une théière est laissée sur la table. La serveuse m’apporte un grand verre empli de glaçons. Je me bois quelques thés glacés en attendant mon plat. Puis je finis par quelques thés chauds sucrés en dessert. Il me reste une vingtaine de bornes à parcourir.

Je roule bon train pour arriver vers 14h00 à destination. Après avoir visité une GuestHouse non répertoriée et tenu par un chinois pas vraiment sympa aux chambres miteuses, je file jusqu’à l’adresse repérée. Ce n’est pas terrible non plus mais ça ira. De toute façon, je n’ai pas trop le choix. Je me pose et fais un gros siestou sous ventilo. Puis je pars à la découverte de cette bourgade campagnarde. J’arrive, non sans mal, à dégoter un kiosque où commander un café glacé à emporter. Contrairement à hier, je ne trouve aucun endroit où me poser. Je file vers le fleuve pour me poser sous un arbre.

Il est plus de 17h00. Le dernier traversier entre au port. Quant à moi, je me balade dans ce village. Un mariage s’y tient. Comme souvent, le chapiteau est installé au milieu de la route devant la maison familiale. Ici, il bloque carrément le passage. Mais ça ne dérange personne.

Puis je tombe sur une bande de sauvageons qui s’amusent devant la scierie du village. Ils me demandent de les prendre en photo. Ce soir, ils auront besoin d’une bonne douche. Enfin d’un bon lavage de pieds a minima.

Je descends ensuite à l’embarcadère pour prendre le coucher de soleil. Manque de bol, le ciel est voilé. Je prends quand même le cliché avant de rentrer dans mes pénates. Je m’arrête juste avant pour y acheter quelques brochettes et une espèce de saucisse hyper épicée, accompagnées d’une Cambodia fraîche et rafraîchissante.

Fin de cette belle journée campagnarde. Demain je devrais être dans la grande ville.

Une réflexion sur “J121 – jeudi 30 mars – Stueng Trang / Srei Santhor

  1. Tout de suite : j’ai compris, le Mékong, le Cambodge. J’ai une ami, comme un frère qui est retourné au pays, qui a monté une boite de transports. Surtout des Toupies à béton.

    Ici : je vais de temps en temps, autour de Marseille, dans des restaurants où les propriétaires, le personnel sont des cambodgiens.

    Bon périple à vous !

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