Bonne nuit de récup pour cette 1ère nuit en bivouac. Réveillé au lever du jour mais j’ai préféré me rendormir pour n’émerger que vers 7h30 et attaquer le traditionnel rituel du matin : habillage, dégonflage du matelas, «rangeage» du duvet, pliage de la tente et de la bâche, emplissage des sacoches, petit-déjeunage et enfin décollage vers l’étape suivante. Il est 9h. Il fait grand beau. Une belle journée s’annonce …
Après une vingtaine de kilomètres et quelques belles bosses, nous entamons une longue descente et sortons du Gers pour arriver dans les Landes du sud du Lot-et-Garonne. Vers 10h30, nous traversons le village au nom prémonitoire de « SOS ». A ce sujet, je profite de ce blog pour appeler solennellement notre très cher et estimé Président-Roi à lancer un « Grenelle de la désertification rurale ». SOS Village à l’abandon !!! En effet, je ne peux que déplorer en traversant cette charmante bourgade le nombre de maisons et de commerces à vendre. Au cours de mes nombreux périples à travers la France profonde, je constate que ce phénomène ne fait qu’empirer. Qu’en sera-t-il après le passage dévastateur du COVID-19 ?
Nous profitons quand même de l’ouverture du café-bar-tabac du village pour prendre 2 cafés à emporter que nous dégustons sur la place du village à côté d’un banc de p’tits vieux papotant sur leurs douleurs et maux respectifs. La patronne du commerce nous explique qu’elles et son mari venaient d’acheter et de finir les travaux d’agrandissement pour ouvrir une plus grande salle quand le confinement a été prononcé. Ils espèrent tenir le coup …
Puis nous repartons à travers ces longues routes traversant la forêt landaise, de grandes prairies de fougères et quelques grandes parcelles plantées de maïs (pensée émue aux agriculteurs qui se coltinent ses immensités à travailler « conventionnellement ». Arrêt photo dans le village d’ARX et de sa magnifique église fortifiée.

Au détour d’une piste forestière, j’aperçois au loin un chevreuil. Quelques kilomètres plus loin, c’est une biche que nous effrayons alors qu’elle était au bord de la route. J’adore voir des animaux sauvages pendant ces longues journées à travers la campagne. Cette nuit, Vincent a entendu un chevreuil qui jappait (?) pas loin de notre campement. Moi je dormais trop profondément …
L’heure avance. Nous allons donc nous arrêter à ALLONS (ben oui !) où nous trouvons un café-restau avec une terrasse ombragée. Petit bémol : les cafés-restaurants n’ont toujours pas réouvert. Nous demandons donc à la dame qui tient l’endroit si nous pouvons nous installer sur une table en terrasse pour pique-niquer si nous prenons une bière. Elle accepte fort gentiment. Quel plaisir de déguster une bonne Heineken bien fraîche après cette matinée sous le cagnard. Cela me rappelle aussi mes jeunes années quand nous partions avec nos parents, mes 3 frangins et moi serrés à l’arrière de la 404, et que nous nous arrêtions dans ce genre d’endroit où était indiqué « Panier accepté ». Manger à 6 au restau était réservé pour les événements exceptionnels !

Après 1h30 de pause à déjeuner puis à essayer de faire communiquer (sans succès) mon antique tél Androïd v.4.5 avec mon tout récent iPad, nous reprenons la route sans, au préalable, avoir contemplé le nid d’hirondelles dans le coin de la terrasse. Pensée pour mes collègues de notre liste Ecosol dont le symbole est ce bel oiseau en voie de disparition.

Après un nouvel arrêt « Il est 4h … À la bonne heure … » pour déguster mon Schweppes agrume accompagné d’un abricot bien mûr, mon GPS perso (le Riri v.1961) m’indique que nous pourrions nous arrêter à Villandraut. J’acquiesce. Cela me rappelle aussi des souvenirs lorsque, il y a 3 ans, nous avions loué un chalet au « Domaine du Roi de Kysmar » (sic!) pour venir y courir le Trail du Sauternes le samedi, y gagner qq bonnes bouteilles (Coco 1ère et moi 1er V2H) puis participer le lendemain à la course VTT ! Comme les châteaux ouvraient aussi leur porte pour des dégustations gratuites, autant dire que le week-end avait été bien chargé à tout point de vue …
Finalement nous trouvons un bel emplacement sur un base de découverte le long du Ciron, cette rivière à l’eau froide qui serpente dans la vallée et qui permet justement aux Sauternes d’être ce qu’il est ! Suite aux inondations récentes, des plages de sable blanc sont apparues sur la pelouse verte. Nous enfilons nos maillots de bain pour un plouf rafraîchissant après cette journée bien chaude. Après avoir récupéré la seule table encore valide, nous cassons la croûte, zigouillons quelques moustiques trop téméraires et, à la tombée du soleil, rentrons chacun dans sa tente (avec un e) pour se refaire la cerise. Dodo !!!

Résumé : 95kms, 450D+, 5h00, 19.0km/h, bivouac