J23 – samedi 20/6 – Lanvoy(29) / Le Conquet(29)

Nuit calme à la belle étoile (quelques-unes aperçues lors de ma pissouille nocturne) sous mon abri hormis une voiture qui s’est arrêtée tard dans la soirée sur le parking. Je n’ai vu que le rougeoiement d’une cigarette. Était-ce un homme qui s’était disputé avec sa femme (ou son homme) ? Ou une femme avec son homme (ou sa femme) ? Un.e noctambule ? Un.e fêtard.e ? Un.e insomniaque ? Je ne sais. Je me rendors et me réveille au lever du jour avec le bruit des petites hirondelles qui piaillent pour quémander leur pitance matinale. Le va-et-vient de papa et maman reprend. Je ne sais où ils trouvent les insectes vu qu’on n’en voit plus beaucoup. Vous souvenez-vous des pare-brises d’antan mouchetés d’insectes ?

Je me prépare rapidement et à 8h30 je reprends la route avant un dernier au revoir à La Chapelle.

Je décide de contourner l’Elorn et de prendre la D770 par Landerneau. Pas trop de monde et ça roule. Puis à l’entrée je prends à gauche la D233 une petite route vallonnée qui longe ce bras de mer jusqu’à Brest.

Je finis par arriver à Le Relecq-Kerhuon (à vos souhaits !) où je croise les Verts locaux, partis comme nous de zéro, qui se préparent pour le second tour en ayant atteint 26% des voix au 1er devant le maire sortant, meilleur score de Bretagne pour les Verts. Ils m’indiquent le « bar de la Cale » situé en face le pont qui enjambe l’Elorn où je me cale pour boire mon café matinal à 1,60€ … Et oui, on approche de la grande ville et les prix augmentent ma bonne dame.

Je continue ma route vers Brest et juste avant de passer sous le pont , ô surprise, je tombe sur la communauté de « l’Arche Le Carmel » de Brest. Je rentre, fais le tour du propriétaire mais personne. Tant pis.

Je finis par arriver à Brest sous un beau ciel bleu en suivant une belle piste cyclable sécurisée, balisée et continue. Je longe les différents ports sans prendre le temps de passer dans le centre. J’y étais venu il y de cela presque 40 ans et cette ville, complètement détruite pendant la 2nde guerre mondiale et reconstruite à la « russe », ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable.

Je retrouve la fléchage de la véloroute « Littorale » que je suis. Je me demande quelque fois si les personnes qui balisent ces itinéraires les testent à vélo. En informatique, je me souviens que lorsqu’on développait un programme, on réalisait un « test unitaire ». Puis on l’intégrait avec d’autres composants pour faire un « test d’ intégration ». Une fois validé, l’utilisateur faisait son « test en recette ». Et si validé, on livrait le programme. Il me semble que l’on devrait faire la même chose avec ces fléchages. Je dois dire que, là, c’est du n’importe quoi ! Finalement, j’arrive à sortir de ce labyrinthe et je me pose pour finir mes restes d’hier soir devant l’arsenal et la base de sous-marin je crois.

Alors que je prépare mon frichti, un couple de retraités vient me voir et engage la conversation sur mon périple. Eux-mêmes avaient effectué le tour de France à vélo pendant 3 mois et ils étaient heureux d’évoquer ces souvenirs avec moi.

Juste sur ma droite, j’aperçois à 500m le « beg ar spagnoled ». Que de tours et de détours pour en arriver là ! Je continue à suivre l’itinéraire qui suit mon trajet prévu. Comme nous sommes samedi, il me faut aller faire des courses, le frigo et les placards sont presque vides. Sketch sur le parking où je vire tous les emballages pour ranger mes denrées dans des sacs zippés au cas où.

Je finis par retrouver l’océan qui s’étend à nouveau à l’infini. Quel spectacle dont je ne me lasse pas !

Par contre, l’itinéraire nous ramène sur une départementale (D789) où ça circule pas mal. Pas le choix. Alors que la route grimpe bien, j’aperçois au loin, un cycliste tirant une carriole avec son chien gambadant à ses côtés. Il est debout sur les pédales et n’avance pas bien vite. Je finis par le rejoindre et, de dos, j’ai l’impression de reconnaître Coco ! Même gabarit, même coupe de cheveux en bataille, même énergie. Je reste derrière elle, puisqu’il s’agit bien d’une femme, et on crée un sacré bouchon. Tant mieux. Nos décideurs n’ont qu’à rattraper le retard sur nos voisins et aménager des axes cyclables pour relier les villes et villages entre eux. Les ruraux seraient alors beaucoup moins dépendants de leur dispendieuse bagnole.

On finit par s’arrêter en haut de la bosse et se présenter. Elle s’appelle Coline (une Coco bis) et son chien « Latcho drom » qui veut dire « Bonne route » en tzigane. Pour les cinéphiles, cela fait référence au film de Tony Gatlif « Gadjo dilo » avec le jeune Romain Duris. Elle est partie de Nantes et va jusqu’à Roskoff en suivant « La littorale » et se trimballe quand même 3kgs de croquettes pour son chien en plus de tout son barda. Surtout que le vélo n’est pas tout jeune. Impressionnante la nana ! Je lui souhaite « latcho drom » et nos chemins se séparent.

Je finis par arriver à la pointe St-Mathieu où le phare ainsi que le sémaphore ont été construits au pied des ruines de l’abbaye et d’une chapelle. Cela fait un ensemble assez hétéroclite pour un beg !

Je continue mon chemin et arrive à Le Conquet, belle bourgade où je me régale d’un kouign-amann aux pommes devant le port. Puis, après avoir emprunté la passerelle piétonne qui évite un grand détour.

Je reprends la route plein nord en contournant la plage des Blancs Sablons.

Je commence à scruter les endroits où je pourrais bivouaquer vu la météo clémente. J’arrive devant une belle maison à vendre avec un appentis sur le côté. Je m’arrête au cas où. Le portail est ouvert. C’est un signe. L’appentis sera parfait pour dormir. Fin de l’étape.

Résumé : 90kms, 5h45, 15.5km/h, bivouac

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