J30 – samedi 27/6 – St-Guireuc(22)/Cherrueix(35)

Réveillé dès potron-minet par le chant du coq, je me lève et sors sous un ciel menaçant. La pluie est tombée cette nuit et la tente est humide. Par contre, un vent de sud-est souffle fort. Je déjeune et fais sécher mon barda. A 8h15, j’attaque cette 30é journée de balade. Le moral est toujours bon et le physique aussi. Donc tout va bien !

Je retrouve l’EV4 que je vais suivre pointilleusement vu que mes 2 iMachins ont les batteries faiblichonnes. Plutôt que de suivre la côte vers Saint-Cast, l’itinéraire passe par Matignon. Je n’y croise pas E. Philippe qui doit être au Havre à préparer sa sortie. Je finis par arriver via de belles petites routes campagnardes à Notre-Dame-du-Guildo où le château de Gilles de Bretagne est en cours de restauration. Et y’a du boulot …

Je traverse L’Arguenon puis remonte vers Dinard toujours à l’intérieur des terres.

A Tréméreuc, je m’octroie ma traditionnelle pause-café dans un bar à la déco new-yorkaise, souvenir de ma semaine passée là-bas avec le fiston il y a 2 ans déjà. Au début, je converse avec la patronne et un client mais à l’heure de l’apéro les clients hommes (désolé Marie-Pierre) affluent.

A la sortie de cette petite commune, je prends une belle piste forestière qui m’emmènera jusqu’à Dinard. En arrivant près de cette ville cossue, je croise beaucoup de cyclistes en balade. Comme quoi, dès qu’on offre de belles infrastructures, les gens sortent les vélos et se baladent.

Arrivé à Dinard, je fais un tour rapide. Souvenir de mes années malouines où nous allions une fois par semaine à la piscine couverte, à l’époque la piscine de St-Malo n’était pas encore construite, avec un copain et sa maman qui conduisait une Daf. Au retour, nous mangions des cacahuètes caramélisées. Cela ne me rajeunit pas … Dans le Golfe, on devine au loin à droite la cité corsaire.

Par contre, il me faut traverser le barrage de la Rance, première usine marée-motrice française, et emprunter la route principale évidemment sans piste cyclable. Autant dire que je sers les fesses et le bas-coté de la route à 2*2 voies. A l’époque, quand j’allais à Dinard à vélo, il y avait beaucoup moins de circulation…

Arrivé à St-Malo, je ne peux m’empêcher d’aller faire un pèlerinage à St-Servan où j’habitais et jouais au foot. Notamment sur le terrain du vélodrome qui existe toujours et qui permet aux jeunes du club cycliste malouin de s’entraîner. Les terrains de foot annexes ont été, eux, récupérés pour agrandir l’hôpital.

Arrivé devant intra-muros, nouvelle (mauvaise) surprise en voyant ces deux immeubles flottants amarrés devant les remparts. Quel anachronisme et quel scandale !

Je retrouve avec plaisir la magnifique digue du Sillon à marée haute. J’avais appris à nager sur cette plage. Et quand c’était marée basse, que le vent balayait la plage et que l’eau était à 18°c, ça ne donnait vraiment pas envie d’aller boire la tasse salée. D’où ma grande aisance dans l’eau …

Et nouvelle (bonne) surprise, même les malouins ont mis en place l’urbanisation tactique en affectant une voie de circulation pour une piste cyclable bidirectionnelle. A Blagnac, nous en sommes toujours à discuter entre mairie et riverains mécontents pour savoir si les 450m aménagés sur l’avenue Servanty vont être conservés ou pas. Quant aux autres demandes (piétonisation du centre historique et passage à sens unique d’autres avenues), peut-être faudra-t’il attendre le prochain confinement. Là, ça me parait mal barré.

Je m’arrête dévorer un double-burger avec frites dans un restau nommé « Le Brooklyn café ». Décidément, c’est la journée new-yorkaise. Puis je prends la route de Cancale.

Avant d’arriver dans la cité ostréïcole, je m’arrête à la pointe du Grouin balayée par les vents.

Cancale. Souvenir également d’une belle semaine de vacances avec Hélène et notre fils Titouan où nous étions montés avec ma Lancia GPL; semaine pendant laquelle j’avais couru le marathon du Mont St-Michel dont le départ est donné à Cancale. J’avais réussi à accrocher le ballon des 3h mais, avec le vent qui s’était levé sur les polders et l’apparition de la chaleur, j’avais décroché à 3kms de l’arrivée pour finir en 3h02 je crois. Et que de défaillances alors que nous attendions en plein cagnard les bus pour nous ramener à la zone de départ …

Ce marathon faisait partie de mes quelques échecs dans ma tentative de passer la barre symbolique des 3h et, ce, après avoir vaincu le crabe et effectué un stage chez Bernard FAURE (ancien champion de France et consultant sur France TV) qui m’avait convaincu que je pouvais le faire. Je franchissais la barre à Barcelone pour une poignée de secondes puis arrivais à taper celle des 2h50 (15km/h) à Paris2005 après avoir réussi 1h19 (16km/h) sur le semi de Blagnac en prépa. Des chronos que je ne pensaient jamais atteindre. J’avais été au bout de mes possibilités.

Peu de temps après, je rencontrais Coco dont je soupçonnais rapidement de grosse capacité. Je l’entraînais et elle allait devenir une des meilleures coureuses régionales en courant le 10 en 38’, le semi en 1h25 et le marathon de Paris2015 en 3h10. Ensuite, je finis ma carrière de coureur en meneur d’allure pour amener les marathoniens sur les 3h15. Fin de la digression course. Mais que de souvenirs, de rencontres et de voyages mémorables pour aller courir mes 35 marathons.

Ensuite, comme j’ai le vent dans le dos, je pousse vers le Mont St-Michel et m’arrête à St-Benoit-des-Ondes manger mon Kouign-Amann, boire ma bolée de cidre et discuter avec un couple de nordiste à la retraite légèrement facho sur les bords …

L’heure tourne et il me faut trouver un bivouac. Pas envie de m’entasser avec les camping-cars. J’ai de l’eau, du pain, un bon bouquin, ça devrait le faire. Je retrouve les routes empruntées par le marathon notamment une petite qui longeait la baie après les Viviers/Mer et Cherrueix. Je finis par trouver mon bonheur dans un chemin à l’abri du vent et juste à côté de La Chapelle St-Anne fermée.

Résumé : 105kms, 6h25, 16.5km/h, bivouac

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