J32 – lundi 29/6 – Blainville-sur-Mer(50) / Biville(50)

Après cette douce nuit dans cette belle demeure, je me réveille et enfile ma tenue toute propret. Martine et Christian m’attendent pour déjeuner. On discute de tout et de rien et il m’est difficile de me décider à partir d’autant plus que le plafond est bas, le vent souffle fort et que la température est fraîche (15°c). Toujours compliqué de partir dans ces conditions. Je fais la bise à Martine et Christian m’accompagne quelques kilomètres pour m’éviter la départementale. C’est avec un petit pincement au cœur que je le quitte. Encore merci pour votre accueil à tous les deux.

Je prends les petites routes de campagne, « Entre Terre et Mer » comme il est écrit sur les panneaux, avant de devoir rejoindre la départementale mais avec, heureusement, beaucoup moins de circulation qu’hier. Je ne suis pas très loin de la mer mais j’attendrai Portbail avant de longer la côte. En attendant j’avance bon rythme et ne me laisse pas perturber par les panneaux m’invitant à aller à « La mer ».

A quelques encablures de Portbail, je me fais doubler par un tracteur dont je prends immédiatement la roue. Je roule quelques kilomètres à 27km/h bien à l’abri derrière, les mains sur les freins au cas où …

Je finis par arriver à Portbail où je m’arrête boire mon café dans un bar très sympa où des convoyeurs de bateaux discutent de leur nav’.

Un vent à décorner les cocus m’oblige à baisser la tête et appuyer fort sur les pédales. Je le prends « dorénavent » de 3/4 dans le pif pour remonter vers le nord-ouest de la presqu’île. Personne dehors. On se croirait au mois de novembre. Je quitte ce joli petit bourg et me dirige enfin vers la mer.

Mais à force d’à force faut que je reprenne des forces ! Je trouve une maison abandonnée où je peux m’abriter pour pique-niquer puis siester sur le dos vu que je suis surveillé par un arbuste en érection. On ne sait jamais …

Je repars en luttant contre Eole mais je suis perdant d’avance. Il faut prendre son mal en patience et avancé à son rythme en moulinant. J’arrive à Barneville-Carteret où il n’y a pas grand monde sur la plage en cette fin juin …

… si ce n’est un couple qui longe l’île de Jersey au loin.

Je continue à suivre la Route des Caps en passant par des chemins encaissés bien protégés du vent et qui, effectivement, peuvent faire penser à l’Irlande (ou ce que j’en imagine mais je ne sais pas encore si je verrai …). Je longe également la « Réserve Naturelle des dunes d’Hatainville ».

J’arrive à Sciotot au-dessous de la falaise de Flamanville. La mer est bien agitée, le vent toujours présent et le soleil refait son apparition.

Nouvelle belle grimpette pour arriver sur cette commune connue pour sa centrale nucléaire et notamment la construction de la 3è tranche et ce fameux EPR qui coûte une blinde et dont on ne sait toujours pas s’il sera fonctionnel un jour. Quelle gabegie !!! De plus, pas de bol, je tombe pile-poil à la sortie du boulot vers 17h00. Et bonjour la marée de bagnoles qui sortent des immenses parkings et se déversent sur les 2 routes proches. Aucun vélo, aucun piéton.

Je serre à nouveau les fesses surtout que ça grimpe à nouveau et que ça roule très, très vite. En suivant le panneau, je finis par bifurquer sur de nouvelles petites routes qui m’amènent jusqu’à Biville.

Il est l’heure de trouver un bivouac. Je m’enfonce dans un chemin forestier où, d’un côté, j’aperçois la centrale nucléaire et, de l’autre, le centre de retraitement de la Hague. Finalement, je pose ma tente dans un champ à l’abri du vent qui souffle fort depuis la mer entre ces 2 superbes monuments de l’inventivité humaine.

Je dîne assis sur la bâche du vélo et j’ai la surprise de voir un beau lièvre venir me saluer. Il paraît autant surpris que moi. Ensuite ce sera une faisane que je ferai fuir en me baladant dans la forêt en contrebas et admirant les dunes de Biville et la pointe où je serai demain. Les gros nuages noirs s’amoncellent dans le ciel. Mauvais présage.

Je rentre me coucher et finir le très beau livre de Jack London.

Résumé : 100kms, 6h00, 16.9km/h, bivouac

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