J39 – lundi 6/7 – Bracquemont(76) / Fort-Mahon-Plage(80)

La nuit a été agitée dans tous le sens du terme. Il y avait tellement de zef que j’avais l’impression d’être dans la couche d’un bateau. La tente, plantée cul au vent, bougeait dans tous les sens. Même avec les boules Quiès, j’entendais le vent dans la toile. Réveil dans la nuit pour aller uriner, j’admire le paysage superbe créé par la pleine lune et une superbe lumière sur les champs de blé balayés par le vent avec la mer et la falaise en toile de fond. Waouh !!! Mais content de retrouver mon duvet parce que, à poil sous la pleine lune, ça caille.

Réveillé de bonne heure, je déjeune à l’abri du auvent et fini à regret mon flacon de crème de Caramel au beurre salé. Ce matin, je n’ai pas besoin de faire sécher mon barda et je repars à 8h30 en reprenant la route de l’EV4. Le temps était clair et ensoleillé au réveil mais je me dirige vers de gros nuages noirs. D’ailleurs la route est mouillée et il a dû pleuvoir cette nuit ou ce matin par ici. Par contre, le vent me pousse au cul à bon rythme. Je m’arrête à Criel/Mer admiré les cabines colorées devant la falaise.

Avant d’arriver au Tréport, j’attaque une grande montée et aperçois dans mon rétro un cycliste. Je monte bon train. Celui-ci me rattrape en haut de la bosse, reste bien à l’abri pendant un moment dans ma roue puis bifurque à gauche pour prendre un trottoir et me doubler. Pas un mot. Pas un signe. Cool ! J’arrive en haut du Tréport sous un bon grain. Le temps de m’arrêter, d’enfiler ma tenue de pluie et de repartir que le grain est parti aussi. Pfff … Je me pose dans un café en face le port et engloutis un gâteau aux pommes.

Je fais un tour dans la ville puis sors sur la falaise en face où la vue n’est pas mal non plus surtout avec le soleil qui refait son apparition.

Je viens de traverser l’Eu connu par les cruciverbistes. Le paysage change. Finies les falaises et le bocage normand, je retrouve les marais et les étendues plates. En somme, je viens d’arriver dans la Somme. Après toute cette somme d’effort, et sans que trop je ne consomme, je mérite un bon gros somme. Si je vous assomme, tant pis; dans la rime, nous sommes. Et je retrouve l’itinéraire qui me fait emprunter les marais.

Manque de bol, à un moment, je rate un panneau ou le panneau a été enlevé et je me retrouve sur la départementale D940. Comme je n’ai pas trouvé une boulangerie ouverte depuis Le Tréport et qu’il commence à faire sérieusement faim, je décide de m’arrêter dans un restau en bord de route : « le bar de l’époque » qui porte bien son nom avec son repas unique à 16€ cuisiné et servi par la patronne avec entrée (assiette de la mer), plat (langue de bœuf + riz-pdt-carottes), dessert (glace vanille-framboise), café avec un verre de rouge. Avec ce très bon déjeuner, je devrais tenir jusqu’à ce soir.

Puis je remonte pour aller à la pointe du Hourdel et admirer la baie de Somme … à marée haute.

Par contre, l’itinéraire EV4 que je retrouve fait contourner toute la baie en suivant la D940 certes par une piste cyclable sécurisée mais en longeant cette départementale et sans grand intérêt. De plus, comme il faut descendre au nord-est pour prendre le pont, forcément, il faut remonter en sens inverse donc sud-ouest vent dans le nez. Finalement, je me demande si je ne préfère pas rouler sous la bruine vent dans le dos qu’avec le soleil vent dans le pif. Parce que ça buffle et j’ai beau me coucher sur la bête, j’ai du mal à tenir le 18km/h alors que, dans l’autre sens, je tourne à 24km/h.

Une fois la mer rejointe à Le Crotoy, je m’octroie un Schweppes agrume mais toujours pas de wifi. Je file dans le village où je trouve enfin une boulangerie ouverte et retrouve en sortant Joseph et Marie ! Je les laisse car ils doivent rejoindre leur Airbnb et, de mon côté, j’aimerais prendre une photo de la baie de Somme à marée basse.

Puis je retrouve l’EV4 et file sur une belle piste cyclable en béton vers les plages en-dessous la baie de Berck. Le seul bémol, c’est qu’il faut passer sans arrêt d’un côté à l’autre de la route qui suit cette piste ce qui est particulièrement dangereux notamment pour les enfants. J’arrive à Quend-plage et espère y trouver un bivouac sympa en bord de mer. C’est un cul de sac avec de mégas camping 4*, beaucoup de mondes et impossibilité de monter sur les dunes avoisinantes.

Demi-tour et je me dirige vers Fort-Mahon plage au-dessus. Mais même topo avec en plus un golf immense et de nombreux lotissements. Je tournicote mais impossible d’accéder aux dunes par les chemins trop pentus et sablonneux. Il est tard et, en désespoir de cause, je me dirige vers le centre sportif où je trouve un endroit sous des pins devant l’entrée du gymnase. Ça ira pour ce soir. Je me pose et commence à me changer quand je vois la porte du gymnase s’ouvrir. Je pense que c’est le gardien mais non. C’est Thibault un jeune motard lillois qui encadre un groupe d’une quinzaine d’ados et dont le gymnase sert de base. Il me propose de prendre une douche à l’intérieur et m’offre une pomme. Trop sympa ! Finalement, je vais dîner puis dormir à la belle étoile sur la terrasse de la salle polyvalente d’à côté.

Je dîne sur les marches au soleil et j’entends quelques jeunes qui débarquent et discutent un peu plus loin en contrebas. Conversation de jeunes qui se demandent jusqu’à combien d’euros ils seraient prêt à payer pour coucher avec une de leurs connaissances. Et là, ça monte en millions ! Hallucinant … J’ai presque envie de leur dire qu’au cours de toute leur vie, en gagnant 2.000€ par mois sur 45 ans il n’en gagnerait qu’un seul de tous ces millions … soit 2,5 mois de salaire de mon ancien patron d’AtoS M. Thierry BRETON passé commissaire européen. Et oui, à 400.000€ / mois, la soupe est bonne à ces postes de patron du CAC40. En plus, ce sont tous des potes à Manu et Brigitte chez qui je vais d’ailleurs m’arrêter prendre le café demain dans leur petite villégiature. Allez je retourne à Maupassant dans mon petit duvet bien chaud. Bonne nuit les djeunes …

Résumé : 115kms, 6h45, 17.1km/h, bivouac

Laisser un commentaire