J56 – jeudi 23/7 – Ribe(DK)/Henne(DK)

Je n’ai même pas eu besoin de lire quelques pages de Flaubert pour m’endormir ! A 22h30, je pionçais déjà. Par contre, la nuit a été froide. J’ai particulièrement apprécié mon duvet d’hiver. A 6h00, je suis déjà réveillé et ne traîne pas. Je préfère rouler de bonne heure en espérant que le vent se lève le plus tard possible lui. A 7h00 pétante, c’est reparti mon kiki. Comme la réception n’ouvre qu’à 8h00, je fais du « camping-basket » comme aurait pu dire ma suédoise préférée. Je retourne en ville faire un tour à la fraîche alors qu’il n’y a personne dans les rues. Vraiment très sympa cette bourgade. Par contre, je m’arrête pour enfiler ma veste d’hiver et mon bandana. Il fait un froid de canard de matin.

Puis je reprends l’itinéraire de la NationalCycle 1 – EV12 qui m’emmène à travers la campagne danoise. A un moment, je passe devant une grande ferme quand j’aperçois un renard fort occupé sur le bout de chemin qui mène aux étables. Je m’arrête, pose le vélo et reviens à pied délicatement. Le renard a foutu le camp mais pas son festin. Attention !!! Âme sensible s’abstenir ou si vous déjeunez, passez ce chapitre !!!

Donc le renard était en train de becqueter un veau. Après dissection d’un des spécimen, il s’avère qu’il s’agit de 2 veaux de race Holstein âges de quelques semaines et d’un 3è de race indéterminée plus âgé. Ces veaux ont été attaqués sauvagement au cou. La carotide a été sectionnée ce qui a entrainé une mort rapide et brutale. Ces veaux sont déjà bagués. On peut supposer qu’ils ont été attaqués par des loups dans un champ et que maître goupil a profité de l’aubaine pour se régaler.

Cela me rappelle d’ailleurs une anecdote lorsque j’avais effectué la GTJ (Grande Traversée du Jura) à raquettes avec Coco il y a 4 ou 5 ans. Alors que nous étions sur un chemin enneigé avant d’arriver dans un village, j’avais aperçu à une centaine de mètres devant nous, un loup (ou un berger tchèque ?) traverser ce chemin. Puis un second plus petit que je pense être la femelle. Puis deux renards. Arrivés dans le champ d’où ils sortaient, ne restaient que la dépouille d’un sanglier qu’ils avaient chassé et bouffé. Et oui, Dame Nature peut être splendide. Mais elle est aussi féroce et cruelle. Fin de la digestion. Euh je veux dire digression.

Je repars et arrive à Esbjerg où je déniche un café-billard après m’être acheté une pâtisserie. Auparavant, j’ai repéré un Barber Shop pour me rafraîchir ma coupe mais qui n’ouvre qu’à 10h. Ça picole déjà sec de bon matin et, en plus, ça fume ! Quant au masque, ils ne doivent même pas savoir ce que ça existe …

J’arrive à l’ouverture chez le jeune barbier qui n’a pas encore de client. Cela tombe bien, me voilà. Il me propose un café que j’accepte et attaque à l’ancienne (au peigne et aux ciseaux) ma coupe de cheveux. Il est très méticuleux et y passe un temps fou. Mais que ça fait du bien de se faire dorloter et chouchouter. La coupe coûte 200DK soit 26€( 1$=7,44DK).. Il faudra que je prenne un selfie pour vérifier si j’ai l’air vieux ou plutôt l’air jeune avec cette nouvelle coupe. Et désolé pour mon infidélité à Cédric mon sympathique coiffeur blagnacais. coupe. Par contre, je n’ai toujours pas trouvé de Wifi.

En reprenant l’itinéraire EV12, j’aperçois un fléchage Mac’Do. J’y file. J’ai quelques appels à passer, dont un bénéfique en attente depuis un bon moment, et ce sera aussi l’occasion de recharger les batteries et publier un post. Et en avant pour le 3è café de la matinée. Je vais faire péter la calamine entre la coupe de cheveux et la caféine, ça va décoiffer (hi-hi-hi) ! Bon il est plus de midi, il faut que je roule un peu quand même. Mais à la sortie de la ville je trouve un restau avec des hamburgers/frites maison. Nouvelle pause pour déjeuner.

Je finis enfin par quitter cette ville de Esbjerg en suivant un grand boulevard en front de mer sur lequel il y a dû y avoir un concours d’architecte pour savoir qui avait le plus gros Q-be et/ou la plus grosse ha-Bite-ation tellement les demeures sont modernes, imposantes et tape-à-l’oeil.

Je tombe également sur 4 énormes statues qui sont l’attraction des touristes dont-je. Cette sculpture monumentale représente « L’Homme rencontre la Mer » créée par Svend Wiig Hansen.

Par contre, il me faut contourner le golfe en prenant à l’intérieur des terres. Le paysage change radicalement. Je retrouve des collines, des forêts de pins et de petites exploitations … avec de vrais cochons à l’air libre. Cela faisait longtemps.

J’en ai fini de la trilogie digue/mouton/barrière sur « le plat pays qui est le mien » depuis quelques jours. Je m’arrête aussi pour acheter une barquette de délicieuses fraises en bordure de route.

Et je découvre aussi un sport qui m’était encore inconnu : le fudbolgolf. Ce qui explique certainement pourquoi les danois sont si bons au football.

Par contre, il se remet à pleuvoir alors que je contourne cet immense golfe dans le NationalPark VadeHavet qui fait partie du Parc National de la mer des Wadden. A contrario, je prends le vent dans le dos et avance bon train.

Une fois contourné, nouveau changement de décor. Je traverse maintenant une immense zone militaire dans laquelle j’aperçois une harde de biches, daguets et cerfs qui se baladent tranquillement dans ce no man’s land.

En me rapprochant de la côte, je suis à présent une piste qui passe à travers des tourbières au milieu desquelles sont construites des maisons bien abritées du vent. Qu’il doit être agréable d’être au coin de la cheminée avec un bon bouquin, de la musique douce, un verre de vin et sa chérie à ses côtés. Bientôt peut-être…

Je traverse aussi des forêts de pins et de chênes avec des lacs disséminés ça et là. Cela m’évoque mon périple en Suède avec le tonton Dédé, sa femme Claudie et mon frangin Yves-Marie lorsque j’avais 15 ans. Nous avions passé quelques jours dans une cabane en bois au-dessus d’Alvdalen, la seule ville au monde où on parle le dalécarlien, prêtée par une famille suédoise amie d’un collègue commercial à Dédé. Nous passions notre temps à pêcher, jouer aux raquettes et aux cartes. J’avais même dormi sur un fauteuil-coffre en bois comme quoi déjà je dormais n’importe où. Nous étions monté ensuite au Cap Nord. Que c’est loin tout cela mais que de bons souvenirs … Et dire que Dédé va bientôt fêter ses 72 piges et son p’tit frangin Marco ses 70 !

J’arrive enfin à Henne Strand petite station balnéaire noyée sous des trombes d’eau. Je vais voir la mer dont l’horizon n’est plus barrée par toutes ces îles depuis l’Allemagne. Il n’y a pas grand monde sur la plage …

… excepté quelques téméraires baigneurs !

Ils sont fous ces Vikings … De mon côté, je vais me poser dans un café au décor très cosy pour y boire une Paulaner histoire de me donner du courage. En effet, il pleut toujours. Le ciel est plombé. Il est 18h et j’ai l’impression qu’il fait déjà nuit. D’ailleurs, les voitures roulent phares allumés. De plus l’Office de Tourisme est déjà fermé et le camping local complet. Je demande au barman s’il connaît quelqu’un qui pourrait me louer une chambre mais il me dit qu’en cette saison tout est complet. Vu la météo, je comprends pourquoi ! Bonjour l’ambiance … J’aimerais quand même bien trouver un hébergement au sec pour passer la nuit ailleurs que sous la tente. « Tout se fera » comme dit l’ami Vincent.

Je décide de reprendre l’itinéraire EV12 où j’avais aperçu des maisons à louer en arrivant. Peut-être pourrais-je en trouver une de libre pour y squatter une terrasse ou un abri ? Je repère d’ailleurs un petite cabane à côté d’une maison occupée. Je frappe à la porte. Un homme, un iPad à la main, m’ouvre. Je lui demande en anglais si je peux occuper la cabane pour la nuit. Il me répond en français qu’il est locataire et qu’il doit demander au propriétaire. Il l’appelle mais celui-ci refuse. Dommage …

Je me dirige alors à l’intérieur des terres vers le camping 3* « Henneby » à Henne sans grand espoir. Je demande à la femme de la réception s’il n’y aurait pas un mobil-home, caravane ou chalet de libre pour la nuit. Elle tapote sur son ordinateur et me répond qu’il y a effectivement un chalet de dispo au tarif de 450DK la nuit (68€). Je pleure misère et lui dis que c’est au-dessus de mon budget. Comme il est tard et qu’elle ne pense pas le louer ce soir, elle propose de me laisser à 200DK (27€) en lui promettant de le laisser propre pour le client qui arrivera dans la matinée. J’accepte bien évidemment et lui laisse mes dernières fraises pour la remercier de son geste. Je vais pouvoir me poser au sec dans ce home-sweet-home alors qu’il tombe toujours des hallebardes. Quelle chance !

Je me pose et en profite pour faire l’inventaire de ma dernière sacoche « mon bureau » :

  • Poche du dessus : câbles + prise pour brancher iPad et iPhone
  • Poche de devant : clés d’appart et d’antivol, Opinel, stick lèvres, porte-monnaie (acheté à Cancale), lampe frontale, masque.
  • Poche centrale : iPad (sur lequel sont téléchargés les cartes Maps.me, musiques, livres et blog) , iPhone (cartes Maps.me en double pour GPS & téléphonie), porte-iPhone pour GPS vélo, lunettes Décathlon (snif !) et de vue, pochette Ortlieb imperméable contenant carnet+stylo, passeport, boite hermétique avec CB & billets, Carte d’Identité, Carte Vitale, Permis conduire.

Résumé : 100kms, 5h25, 18.2km/h, camping (chalet)

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