J60 – lundi 27/7 – Tranum(DK)/Hirtshals(DK)

Grand ciel bleu et un soleil rayonnant en ce 60é jour de périple pour fêter les 21 ans de mon fils Titouan étudiant à Montréal. J’ai dormi comme un bébé dans ma cabane après avoir tendu ma tente devant l’entrée pour la faire sécher et me protéger du soleil matinal. Nous déjeunons, plions nos affaires enfin sèches avant d’attaquer notre remontée finale danoise vers Hirtshals et quittons avec regret notre superbe bivouac (WC sec et point d’eau en sus).

A 9h00, nous rejoignons la piste à travers la forêt avant de bifurquer plein ouest pour nous diriger … vers la plage. Et là, surprise, l’itinéraire emprunte cette plage immense où nous roulons sur du sable dur.

Les danois profitent de cette belle journée ensoleillée pour se baigner et faire bronzette et nous … pour rouler ! Mais que c’est agréable, après cette journée d’hier, de profiter du soleil. De plus, le vent du sud nous pousse dans le dos et cela change aussi de toutes ces journées vent dans le nez. Je profite aussi d’admirer (et d’envier) ces maisons au milieu des dunes où il doit faire si bon vivre au milieu des pins et de la nature. Nous nous posons la question du pourquoi de cette végétation sur les toits. J’évoque la possibilité d’atténuer le bruit de la pluie sur les tuiles qui sont en dessous. A étudier …

Nous poursuivons notre route cette fois-ci au-dessus des dunes mais le décor est toujours aussi magique.

Arrivé à Løkken, nous nous arrêtons boire un café dans un café-glacier pas très loin de la plage. La gérante nous accueille très gentiment d’autant plus qu’elle reconnaît ma provenance vu que je porte ma tenue du Stade Toulousain Cyclisme. Elle me raconte que son mari a été hospitalisé il y a quelques années au CHU de Rangueil pour une opération délicate au cerveau. Incroyable ! Puis nous reprenons notre parcours le long de la plage. Il faut juste faire gaffe de ne pas partir de traviole au risque de se prendre une belle gamelle ou de se faire renverser par les voitures qui peuvent aussi accéder à cette immense plage. C’est assez hallucinant de voir des cul-nuls faire bronzette le long de leur voiture.

Mais quel pied de rouler le long de la mer et de saluer ces danois toujours souriants. Alors que midi vient de sonner, nous sommes attirés par un attroupement en haut d’une dune et un nombre impressionnant de voitures stationnés le long de la petite route sur la quelle nous circulons. Nous nous arrêtons et rejoignons le groupe de badauds. Il s’agit d’un chalutier échoué sur la plage que 2 remorqueurs essaient de tirer de là.

Vers 13h, nous nous arrêtons dans la station balnéaire de Lonstrup. Il y a énormément de mondes et de restaus dans la rue principale. Je propose à Iker de faire quelques emplettes dans le supermarché du coin et de trouver un coin plus calme en bord de mer pour déjeuner. Iker est aussi cool que moi et tout lui va. Il acquiesce et chacun va faire ses emplettes. On se retrouve à la caisse avec chacun sa salade de pommes de terre. Éclat de rire et départ vers la mer. Nous nous arrêtons déjeuner sur une dune enrochée pour protéger les maisons au-dessus. Je trouve que nous sommes beaucoup mieux là que dans la foule entassée sur une terrasse. Nous nous rendons au nord tout au bout de cette plage et c’est encore ensoleillé.

Par contre, au sud d’où on vient ainsi que le vent, ça se couvre salement . Il va nous falloir encore entamer un nouvel épisode de « La pluie aux trousses ». Nous voulions nous poser et se faire un siestou sur les rochers mais je préfère plier les gaules et tenter d’arriver à Hirtshals sans avoir à sortir à nouveau le ciré et les bottes. Pour parodier un breton croisé dans un bar : « Au Danemark, il ne pleut jamais, sauf les jours en i ». On voit aussi, sur la photo ci-dessous, que la mer a sacrément progressé depuis 70 ans avec ce blockhaus qui se trouve maintenant les pieds dans l’eau alors qu’il devait se trouver en retrait en haut d’une dune.

A 15h, j’arrive enfin au phare d’Hirtshals destination finale de ma traversée ô combien difficile entre le vent de face et les intempéries à travers le Danemark. Mais que de magnifiques paysages traversés notamment dans le nord du pays et que ce peuple danois est accueillant, souriant et bienveillant. Vraiment enchanté par ces 5 jours passés ici.

Il nous faut maintenant trouver le comptoir de la compagnie pour acheter nos billets. Après nous être arrêté à l’Office de Tourisme, nous nous dirigeons vers les bureaux de la Color Line qui n’ouvrent qu’à 18h. Iker avait repéré sur son portable un ferry partant à 23h30 mais avec la compagnie Fjord Line qui se trouve sur une autre jetée. Nous nous y rendons et découvrons qu’un ferry part à 17h00 dans un peu plus d’une heure. Après avoir discuté avec un allemand qui a réservé sur ce ferry, nous décidons de tenter notre chance et d’essayer de trouver un billet. Nous galérons pour trouver les bureaux de cette compagnie à travers immenses parkings, terminaux d’embarquement, et grilles fermées mais, une fois arrivés, l’hôtesse nous annonce que ce ferry est complet et qu’il faut bien attendre celui de la nuit. Je réserve mon billet alors qu’Iker est angoissé en présentant son passeport espagnol craignant que la frontière norvégienne soit fermée pour les ressortissants espagnols. Finalement il peut acheter son billet à son grand soulagement et nous pourrons ainsi continuer notre périple en duo. Il est vrai que c’est quand même plus sympa de pouvoir rouler à deux, partager, rire et échanger.

Nous décidons de retourner dans le Centrum, Iker pour acheter une nouvelle paire de chaussures et moi pour y trouver un endroit avec de la Wi-fi pour arriver à joindre le fiston et lui souhaiter un bon anniversaire. Le centre est moche et il n’y a pas beaucoup de commerces. Alors que la pluie s’invite à nouveau, nous nous posons finalement dans une boulangerie où je peux me changer et me laver dans les toilettes, boire un café accompagné d’un gâteau à la cannelle,me connecter à la wi-fi puis appeler Titouan. Par contre, alors que je suis en pleine conversation, un serveur m’annonce qu’ils ferment à 17h00 ! Ils sont ouverts depuis 6h ce matin mais cela fait quand même bizarre.

Il nous faut trouver un autre endroit pour passer la soirée. J’avais repéré un café à côté des bureaux de la Color Line et nous y retournons. C’est une brasserie qui fermera à 22h30. Nickel. Je me commande une pinte de bière Royal « not the light one but the strong ! » en pianotant sur le blog alors que Iker boit une limonade en passant des coups de fil en Espagne. Chacun son truc ! Puis vient l’heure de dîner. Pour moi, ce sera une assiette de « Stjerneskud » : poisson, crevettes, salade, asperges, caviar (!) et une tranche de pain tirée de ma sacoche. Ce sera mon dernier repas danois avant de découvrir de nouvelles contrées scandinaves.

PS : assiette déjà bien entamée.

La soirée se déroule tranquillement dans cette brasserie avant d’embarquer et de prendre la mer en direction de Kristiansand.

Résumé : 85kms, 4h40, 18.0km/h, bivouac

Laisser un commentaire