J46 – dimanche 16 mai – Moncofa / Tirig

Réveillé au lever du soleil avec le chant des oiseaux et de la mer qui vient frapper les rochers. Je plie mes gaules, déjeune devant la mer infinie et pars à la réception régler ma note. Mais c’est fermé et il n’y a personne. Tant pis. Cela fera une douche chaude gratis ! Je reprends le bord de mer mais pour plus très longtemps. Ma trace GPS me dirige en effet à l’intérieur des terres pour éviter un grand parc. De toute façon, je ne trouve vraiment pas cette côte très folichonne.

Je grimpe en suivant des pistes cyclables jusqu’aux contreforts des reliefs. Comme chaque dimanche matin, ça sporte très fort de tous les côtés malgré la chaleur déjà présente. Il faisait déjà 20°c à 8h00. D’ailleurs, à l’entrée de Castello, je remarque un attroupement. Je m’y dirige. Il s’y tient une compétition de rollers. Les jeunettes envoient du lourd. 2 tours et demi de piste soit 1 kms à bloc. Les séries s’enchaînent mais je dois y aller.

Le départ
Dernier virage avant le sprint

Je rejoins finalement une piste cyclable le long de la route CV-10. À Boriol, je m’arrête au cœur du village pour y boire mon café. Puis je repars sous le cagnard. Ça cogne fort ! Heureusement, le paysage est plus sympa que sur la côte. C’est vallonné et boisé.

Je traverse ensuite d’immenses oliveraies et amanderaies. Je m’arrête aussi pour goûter un fruit que je ne connais pas. Il a la forme et la taille d’un abricot mais le goût d’un fruit exotique avec 3 gros pépins au milieu. De plus, je les cueille bien mûr. C’est un délice.

A Vall d’Alba, sur la CV-15, je tombe sur un moulin à eau avec ses godets en terre cuite. Il y a tout un réseau pour irriguer les immenses plantations.

Et puis, comme nous sommes en Espagne, comment échapper à l’arène ? Même si la corrida ne fait vraiment pas partie de ma religion …

Vers 13h00, je m’arrête à la sortie du village de Els Ibarsos pour y déjeuner. C’est dimanche. Les tables se remplissent à vitesse grand V. Je me commande une dorade, après avoir bu une San Miguel bien fraîche, et un flan aux amandes maison. Ce n’est pas menu del dia et l’addition est plus salée que d’habitude. J’en profite pour recharger mes appareils et me brancher, non sans mal, sur la wifi. La serveuse en chef ne m’avait pas donné le bon mot de passe et, ensuite, le bon mais avec une majuscule en trop. Finalement, je m’en suis sorti. Par contre, suite à la séparation de ma fille et de son compagnon Dimitri, celui-ci nous a déconnecté de son compte familial Apple Music. Et, comme je me suis branché sur Internet sur l’iPad, tous mes téléchargements musicaux ont disparus. Snif ! Plus de musique jusqu’à mon retour en France où je me créerais un compte perso.

Finalement, je pars du restau vers 15h00. J’ai l’impression de sortir sous une chape de plomb. Il fait un de ces cagnards. Comme hier, le vent s’est envolé et de gros nuages orageux accrochent les sommets. De plus, je réattaque par un long faux-plat. Je bifurque dans un chemin assez rapidement … pour me taper une sieste à l’espagnole au pied d’un magnifique olivier !

Je pense avoir dormi quelques minutes mais il est déjà 16h00 quand j’émerge. Incroyable ! Je reprends ce faux-plat interminable. Heureusement, il n’y a pas trop de circulation et le paysage est apaisant avec tous ces arbres qui bordent la route de chaque côté. J’adore les arbres. Je me dis d’ailleurs qu’il n’y en a pas deux exactement identiques. Chacun a ses particularités. Un peu comme les humains d’ailleurs. Mais les arbres, eux, ne bousillent pas leur environnement. Comme je viens de le lire dans un bouquin d’André Gide : « Les humains enlaidissent la terre ». Je confirme …

Et, en plus d’enlaidir la terre, ils se comportent parfois comme des sauvages. J’en fais l’amère expérience dans un café-restaurant à Sant-Pau sur la CV-15 juste avant que je bifurque à droite vers Albocàsser. En effet, alors que je venais de rentrer dans ce restau et que j’attendais que les serveuses, qui discutaient entre elles à la fin du service, me prennent ma commande, un car de randonneurs.euses a débarqué et envahi le comptoir. J’ai eu l’impression qu’ils sortaient du désert et qu’ils n’avaient pas bu depuis des jours ! C’est à celui ou à celle qui gueulait le plus fort pour passer sa commande. J’ai eu beau dire que j’étais le premier. Nada ! Je suis parti en les traitant d’aburridos. Et me suis arrêté dans le premier bar à l’entrée d’Albocàsser … Je ne supporte plus les humains en bande.

J’emprunte dorénavant une route magnifique (la CV-130) qui serpente à travers les collines dégarnies. J’ai l’impression de me retrouver déjà dans le Haut-Var chez mon frangin Yves-Marie et ma belle-sœur Florence et de circuler sur la route entre Ampus et ChâteauDouble. J’ai, en effet, prévu de m’y rendre en train avant d’attaquer l’Italie d’ici une dizaine de jours. A ce sujet, je dois annuler mon RDV pour mon 2nd vaccin prévu le lundi 31 mai à Pamiers. J’avais noté le mardi 25 mai sur mon agenda mais c’était avant qu’il y ait ce report de dates suite à la suspension des vaccinations AstraZeneca en mars. Je dois donc trouver un lieu de vaccination dans le Haut-Var à partir du vendredi 28 mai. Voilà, vous savez tout !

Par contre, entre mon repas et ma sieste, la journée file vite et il me faut penser à trouver un bivouac avant la nuit. Dans ce coin perdu, il devrait bien y avoir des maisons abandonnées ou, à défaut, un endroit pour plante ma tente ! Je branche mes radars et sans même trop chercher je repère une borie (« petite hutte ronde en pierres sèches dans le midi de la France ») au bord d’un champ. Je vais inspecter les lieux : aucune crotte humaine avec une partie d’un rouleau de PQ qui traîne, aucune canette de bière ou de coca, aucun tag sur les pierres.

C’est incroyable et génial ! Je vais dormir dans une borie. A ce sujet, je me souviens avoir visité le « Village des Bories » à Gordes lors de notre périple à vélo de rando avec Coco (Lubéron, Alpilles, Camargue) après une semaine avec les potes du Stade à vadrouiller autour de Vaisons-La-Romaine à vélo de course cette fois-ci. Avec Coco, nous nous étions d’ailleurs tapés l’ascension du Mont Ventoux (1.910m) par les 3 faces (Malaucène, Sault & Bédoin) dans la même journée. Quelle santé la bougresse ! Mais il me semble en avoir déjà parlé l’an dernier ou lors de mon périple à Budapest. Je commence à radoter.

Résumé : 90kms, 5h30, 16,4km/h, bivouac

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