Réveillé à nouveau aux aurores, je me prépare comme d’hab’. Le ciel est couvert cet matin. Je ne vais pas pouvoir brancher mon panneau solaire. Et oui, j’ai fait le test hier vu le soleil qui cognait fort. J’ai donc pu recharger ma batterie externe dans l’après-midi grâce aux généreux rayons solaires. Et, depuis ma batterie externe, j’ai rechargé complètement mon iPhone et la moitié de la batterie de mon iPad. Merci à mon conseiller technique Loïc pour cette précieuse acquisition qui me rend mon autonomie complète. Un peu avant 8h, je prends à nouveau la piste en quittant mon confortable bivouac.

Je suis pendant une dizaine de kilomètres une piste dans ce parc littoral. J’y croise de nombreux joggeurs et promeneurs matinaux. Comme il n’y a aucune station à proximité, j’imagine que ce sont des occupants des nombreux campings alentours. La piste est agréable et la mer juste à proximité.

Puis j’emprunte à nouveau une route, la SP39 ou via Aurélia, qui longe la route SS1 devenue autoroute E80 et la voie ferrée. Je longe d’immenses domaines viticoles implantés au pied des collines toscanes. Je rejoins à nouveau la mer à San Vincenzo. J’aime bien arriver dans des villes. Cela rompt un peu la monotonie de cette grande ligne droite. Ensuite, j’emprunte une nouvelle piste cyclable qui dessert les plages de sable et qui longe la SP23. Je reviens sur un couple de VTTistes électrisés et profite pendant de nombreux kilomètres de l’aspiration.
Alors que la piste cyclable rejoint la route, l’homme qui mène l’allure, son chien tranquille sur son porte-bagage, accélère méchamment. Les moteurs électriques chauffent et mes cuissous aussi. Je m’accroche à +25km/h alors que la route grimpe légèrement. Et puis, un champ de coquelicots l’inspire et tous les deux s’arrêtent. Je les remercie d’un souriant « Gracie mille » alors que la route devient vallonnée à l’approche de la pointe de Piombino d’où les ferrys partent pour rejoindre l’île d’Elbe, « résidence italienne » de Napoléon, qui se trouve juste en face. Quant à moi, je bifurque à gauche pour me diriger vers Follonica. Alors que je rejoins un chemin en bord de mer et qu’il est bientôt 11h, je trouve enfin une guinguette pour y boire mon café et y déguster une petite pizza aux tomates. Je profite également de la wi-fi pour passer quelques coups de fil à mes vieux amis. Finalement, il est 12h30 quand je repars !

Je reprends le chemin qui longe la plage. Je peux de temps en temps surveiller la baignade et admirer au loin l’île d’Elbe. A droite de la photo se trouve la pointe de Piombino. On pourrait presque y aller à la nage … enfin « on », pas moi !

Par contre, je commence à avoir sérieusement les crocs mais aucun restau à l’horizon. Je finis par m’arrêter pour dévorer un quignon de pain et un morceau de fromage ainsi que mes arachides salés. Je repars et trouve enfin une nouvelle guinguette en bordure de plage où je commande un Nico. Je ne sais pas trop ce qu’il y a dedans. J’ai beau jouer mon « appel à un ami » (Nico justement), ce sera surprise. Comme je ne suis vraiment pas difficile, ça devrait le faire. Après un certain temps d’attente, je déguste enfin ce sandwich chaud avec du très bon jambon de pays, des tomates séchées et du fromage. Je peux repartir.

Puis j’emprunte la route SP158 qui traverse la péninsule de Punta Ala. L’île d’Elbe est prise dans la brume. C’est vrai qu’à la nage, cela doit quand même faire un sacré bout !

Par contre, en descendant la colline, je vois au loin un embouteillage et entends un hélicoptère en approche. C’est mauvais signe. Effectivement, arrivé sur zone, je ne peux que constater qu’il y a eu un accident : le (ou la) pilote d’un scooter en piteux état que j’aperçois posé le long d’un arbre a dû être renversé par un automobiliste. Cela a l’air assez sérieux. Je passe rapidement mon chemin et mesure malheureusement les risques que je prends à circuler sur ces petites routes sans piste cyclable. D’autant plus que la distance de sécurité de 1,50 mètres n’est que très rarement respectée. Je n’ai d’ailleurs vu aucun panneau en ce sens. Par pitié, lorsque vous doublez un cycliste, faites l’effort de respecter cette distance. Un écart à cause d’un nid de poule, d’une racine d’arbre ou d’une plaque d’égout est toujours possible. Et, si vous n’avez pas la place, attendez quelques secondes … Une vie vaut bien quelques secondes perdues !

Même avec mon rétroviseur qui me permet de surveiller mes arrières, je (et bien évident tous les autres cyclistes) suis souvent en danger de mort à circuler dans ces conditions. Par rapport à l’an dernier et au réseau cyclable en dehors des routes même secondaires, le risque était beaucoup moins présent … Il faudra en parler à nos politiques « écologistes responsables et raisonnés » (cela faisait longtemps !). A ce sujet, pour les toulousains, essayez donc de rejoindre à vélo Blagnac aux communes limitrophes de Beauzelle et Seilh, vous m’en direz des nouvelles !
Je continue ma route en serrant un peu plus les fesses et suis content dès que je peux emprunter une piste cyclable même si elles sont souvent partagées avec les piétons. Arrivé à la jolie station balnéaire de Castiglione Della Pescaia (j’adore !), j’essaie de décompresser un peu en me baladant sur la promenade qui est noire de monde. Je ne sais plus trop si ce sont les vacances scolaires, un grand pont ou le déconfinement mais je trouve qu’il y a énormément de monde notamment sur les plages. D’ailleurs, les parkings d’accès étant tous payants, à 2$ l’heure, les municipalités doivent encaisser grave ! Je profite de cet arrêt photo pour manger mes abricots achetés au bord de la route mais, hélas, ils ne sont pas encore assez murs. Et taper la causette avec le pêcheur. Je lui explique mon périple et me gratifie d’un « Complimente ! » qu’il n’est pas besoin de traduire.

Je reprends la route en direction de Grossetto toujours sur ces tronçons dangereux sans échappatoire sur le côté. Je n’ai pas le choix car il me faut traverser la rivière Fiume Bruna et le pont est dans les terres. Par contre, je retrouve ensuite un axe cyclable pour redescendre vers Alberese à l’entrée du Parco Naturale della Maremma où j’espère trouver un nouveau bivouac. Je vais jusqu’au village afin d’y acheter ma bière-récompense, des tucs et des yaourts frais. Puis je repars en arrière pour retrouver le chemin d’accès au parc. Las ! Celui-ci est fermé par un portail. Il y a bien un accès pour les vélos mais le panneau et la caméra me dissuadent d’y rentrer.

Finalement, en remboursant chemin, je trouve un parc de découverte de la faune et de la flore au-dessus du village. Il est interdit aux vélos mais un cheminement permet d’en faire le tour. Je prends le risque. Cette colline qui domine le village est plantée de magnifiques chênes verts et chênes lièges. Au bout, une esplanade avec des bancs et un superbe panneau expliquant les traces des animaux de la forêt m’invite à poser mon bivouac.

Après m’être lavé et changé, je déguste ma bière Peroni et mes tucs. Il est temps de passer à table. Voyons voir ce que m’a préparé mon chef pour le dîner de ce soir :
Insalata di pomodoro verso la Toscana (olio Extra Vergine di oliva, sale e pepe)
Fileti di sgombro verso la Bretagna (semolino Tipiak)
Yogurt albicocca alle latte di Maremma con torte secche
Infuso di erbe con menta e cioccolata con noci
Acqua di vita di prugna di Dédé
Et bien, cela me paraît pas mal du tout. Par contre, désolé, je n’ai pas la traduction française ! Pendant que je dîne de ce délicieux repas cuisiné avec amour, j’entends du bruit dans les buissons juste en face de moi. Je ne bouge plus. Je vois sortir un énorme sanglier suivi de ses 3 fistons. Ils suivent la courbe de niveau et disparaissent dans d’autres taillis. Décidément, par rapport à la péninsule ibérique, je suis vraiment gâté. Je kiffe grave de voir des animaux sauvages se balader dans la nature.
Il est 20h30. Le vieux gland solitaire va pouvoir monter son bivouac à l’ombre d’un vieux chêne.
Résumé : 115kms, 6h10, 18,6km/h, temps couvert, bivouac
Felicidades !
Me encuentro en Tarragona.
Rumbo Valencia.