Réveillé comme d’hab’ vers 6h30, je suis bien obligé cette fois-ci de me rendormir vu que le p’tit déj’ n’est servi qu’à partir de 8h. Et je me rendors comme une souche pour m’éveiller à nouveau vers 8h. Le temps de prendre une bonne douche matinale, de plier mes affaires et de déjeuner avec deux lève-tôt (mes 2 argentines pioncent toujours !), il me faut repartir. Après le sketch de l’ascenseur, où il faut payer 10cts pour descendre, qui part avec mes sacoches alors que je n’ai pas encore rentré mon destrier, je quitte cette ville grouillante et ô combien vivante de Napoli. Par contre, ce n’est vraiment pas une sinécure à vélo où il n’y a pratiquement aucun réseau cyclable. Il me faut 45’ à galérer sur de mauvais pavés et dans la circulation matinale pour me sortir de sa banlieue tentaculaire et bordélique.

Au bout d’une heure, je me pose dans la cité portuaire de Torre del Greco pour me taper un bon café serré et un beignet au chocolat. La route jusqu’à Pompéi ne va pas être de tout repos je pense. J’arrive vers 11h sur le site antique, le temps de trouver un endroit sûr pour laisser mon vélo, j’attaque la visite. Je ne pensais pas que ce site est aussi bien conservé et aussi vaste. Je déambule pendant près de 2 heures à travers ses rues toutes numérotées. Ef 374 pk

Cette ville, ensevelie sous des mètres de cendres et de pierre ponce en 79 ap JC suite à l’éruption du Vésuve, est très bien conservée. Quelques corps, exposés au musée, ont été pétrifiés.

Les décorations à l’intérieur des maisons et les mosaïques sont encore en très bon état.


Même certaines maisons ont gardé un certain charme.

Il en est de même des monuments (amphithéâtre, arène, temples).

De plus, j’ai à nouveau la chance de pouvoir visiter cet endroit exceptionnel sans qu’il n’y ait la foule. Mais il est difficile à travers quelques mots et photos de décrire l’atmosphère particulière qui règne dans ce site immense. Une fois ma longue visite terminée, je déjeune à l’endroit où j’avais laissé mon vélo puis reprends ma route.
Je décide de couper la péninsule, la route pour en faire le tour me paraît vraiment scabreuse, pour me rendre directement à Salermo. Par contre, de gros nuages noirs s’amoncellent sur les sommets. Ce n’est pas bon signe … Après 42kms et 2h30, je suis enfin sorti des villes. Mais très vite les nuages explosent. J’ai juste le temps de m’abriter sous un pont quand l’orage éclate.

J’attends que ça se calme puis repars. Une fois. Deux fois. Mais je ne peux attendre indéfiniment la fin. Il est 15h30 et il fait presque nuit. Tant pis, il faut que je traverse en espérant que le soleil m’attende à Salermo de l’autre côté. Et là, c’est le déluge !!! Je n’avais encore jamais connu cela à vélo. Mon ciré jaune ne me protège plus du tout. Heureusement, il fait chaud. D’autant plus que les voitures qui me doublent ou me croisent m’envoient des trombes d’eau. La route est couverte par au moins 20cms d’eau. Je roule sur la bande du milieu. Certains conducteurs s’arrêtent dès qu’ils trouvent un endroit en hauteur. Les courroies couinent. C’est maintenant un torrent qui déboulent sur cette route. J’avance tant bien que mal. Je bascule enfin dans la descente. Ça se calme. Et j’arrive sous le soleil à Salermo.

Je ne m’arrête pas. Je continue à rouler pour me sécher et me réchauffer. Le vent souffle plein sud et me ramène les nuages. Vers 18h, je m’arrête faire quelques emplettes et commence à repérer un endroit pour dormir au sec au cas où. Je trouve un endroit superbe dans des cabines de plage d’un Lido fermé. Malheureusement, le jeune fils du gardien qui se balade à vélo me repère et me dénonce. Petit salopiot. J’ai beau essayer de négocier avec sa mère. Je dois me résoudre à déguerpir. Je trouve finalement un abri à l’entrée d’une pinède. Je ne dormirai pas le long de la plage, le ciel étant vraiment trop menaçant.

Il est temps de sortir l’apéro et de casser la croûte après cette journée ô combien chargée.
Résumé : 85kms, 5h00, 17km/h, beau temps AM / orages PM, bivouac