J62 – mercredi 7 juin – Aversana / Pisciotta

À nouveau réveillé des potron-jacquet, j’émerge de mon abri vers 6h30 pas très loin du village d’Aversana qui porte bien son nom. En effet, la route est trempée et les averses ont dû tomber cette nuit. Grâce à mes boules Quiès, je roupille du sommeil du juste. Par contre, j’ai droit à la visite des Carabinieri qui font leur ronde et me demande gentiment de décamper.

Je dé-campe puis dé-jeune tranquillement avant d’avoir la visite de l’éboueur. Le pauvre me paraît complètement désabusé. Il a même l’air surpris quand je lui tends mon sac de déchets. Il se donne bonne conscience en ramassant 2 ou cannettes qui traînent par terre. Mais c’est vraiment dégueulasse partout ! La pinède, les bords de route, les rues, les plages sont jonchés de déchets sans parler des décharges sauvages. Quelle triste humanité ! Je reprends la mauvaise piste cyclable en bordure de route qui longe la côte en direction de Agropoli.

Le temps est menaçant sur les sommets mais reste couvert le long de la côte. Je fais un léger crochet par le village de Paestum et sa ville romaine très bien conservée également. De plus, je peux longer et admirer ce site gratuitement.

Je me pose à Agropoli prendre mon café sans wifi. La plage interminable de cette baie se termine ici. Je vais attaquer le tour d’une pointe qui me paraît plus escarpée. Pourvu que la météo se maintienne … A la sortie de cette belle (et propre !) station balnéaire, je rejoins un VTTiste dans mes âges. Je le double en le saluant d’un « Ciao ! » comme c’est de coutume ici. Pas de réponse mais certainement vexé de se faire doubler par un pachyderme, il accélère et me repasse devant. C’est faux-plat montant et j’en profite pour enlever mon coupe-vent. A ce moment-là, son antivol tombe de sa sacoche de selle. Je le hèle (le cycliste), m’arrête le ramasser (l’antivol) et reviens sur lui (le cycliste) pour le lui rendre (son antivol). Il est tout surpris, daigne me dire bonjour et me remercie. Y’a pas de quoi p’tite quéquette ! Et la grosse quéquette repart grosse plaque pour le laisser sur place. Non mais !!!

Je retrouve à nouveau mes petites routes adorées, à flanc de montagne, très peu empruntées, qui montent et descendent avec des vues imprenables sur la côte. Quel régal de tous les sens et dans tous les sens. Que ce soit du côté terre …

… ou du côté mer.

Vers midi, je descends dans le superbe village côtier d’Acciaroli pour y déjeuner.

Comme la plaque de pizza n’est pas encore prête, je vais au café d’à-côté me taper une Peroni. Je tombe alors sur une équipe de France Télévision qui réalise un reportage sur un célèbre anthropologue italien vivant dans ce village.

(L’anthropologue en question est derrière son ami).

Je déjeune devant le port et sous un olivier d’une belle part de pizza et d’un chausson chaud fourré à la Mozzarella et au jambon pour 4€ seulement. Une fois rassasié, je salue mes compatriotes journalistes et repars sur ma magnifique route. Les paysages sont absolument grandioses.

Je m’arrête ensuite prendre mon café à Pioppi « capitale de la Méditerranée » rien que ça. Il faut dire que l’endroit est fort sympathique pour déguster son expresso.

Par contre, en milieu d’après-midi, les orages grondent à nouveau sur les montagnes. Pourvu que je ne me prenne pas la saucée comme hier.

De toute façon, je n’ai pas le choix. Je suis obligé de prendre dans les terres. Je grimpe donc sur la petite plaque assez haut jusqu’à Ascea, village perché. Pour l’atteindre, la route éboulée à certains endroits grimpe à 12%. Tout se mérite !

Puis je redescends vers le village de Pisciotta où je m’arrête faire quelques courses pour la soirée. Le temps se couvre. Les orages descendent vers la côte. Je prends la route directe en corniche vers Palinuro sans passer par le littoral et la station balnéaire Marina di Pisciotta. Comme d’habitude, je suis aux aguets du moindre abri, cabane ou … agriturismo à vendre. Je m’y arrête et m’y installe !

L’eau n’a pas été coupée. Je prends une douche (froide) sur la terrasse où je laisse mon vélo puis prends mes appartements dans la maison du dessous avec vue sur mer. Il est 17h30, heure de l’apéro et de l’orage qui finit par arriver ! Je suis à l’abri sous un auvent et espère passer la nuit dessous … à moins d’une mauvaise surprise. Puis, vers 19h00, je passe à table, où j’ai réservé en terrasse avec vue imprenable à 180° sur la mare. Je déguste enfin ma mozzarella accompagnée de pomodori (j’adore ce nom pour désigner les tomates) et de thon. Ce fromage, fabriqué dans des caseificio, est délicieux, onctueux et goûteux; rien à voir avec ceux achetés sous vide dans nos commerces.

Cette magnifique journée, certainement ma plus belle depuis mon arrivée en Italie, touche à sa fin. Je vais dormir à la belle étoile sous mon auvent au cas où la pluie s’inviterait à nouveau.

Résumé : 95kms, 5h35, 17km/h, beau temps / orage soirée, squat

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