J84 – jeudi 1er juillet – Pontelangorino / Mestre

Réveillé de bonne heure comme d’hab’, je plie mes gaules pour, peut-être, mon dernier bivouac de ce périple. Nous sommes déjà le 1er juillet. Voilà 3 mois que je suis parti. La journée va être chargée. Je ne traîne pas trop et à 7h je quitte mon aire de jeux pour reprendre à nouveau sur la route.

Je suis mon GPS au plus près vu que je n’arrête pas de longer, traverser, contourner des fleuves, rivières et canaux. J’arrive dans le Delta du Pô et dans la région de Vénétie.

D’ailleurs je traverse le Pô qui est un fleuve très large, qui me rappelle ma Loire natale, avec ses plages et ses îles.

J’hésite à m’arrêter dans ce charmant village mais j’aimerais vraiment avancer avant que la grosse chaleur n’arrive.

Finalement, je m’arrête vers 10h dans un bar en bord de route vu que je ne traverse plus aucun village. Je bois mon dernier café américain accompagné de son corneto. J’en profite également pour réserver un billet d’avion pour demain matin : 43€ (sans le vélo) … c’est exagéré ! Je reprends ma route … enfin mon chemin vu que j’emprunte un chemin de halage le long d’un canal alors que la route parallèle est fort empruntée.

Je pousse jusqu’à 12h30 et trouve à acheter une pizza dans une boulangerie. Je m’arrête sur une petite place de village à l’ombre d’un tilleul pour déjeuner et siester. Après avoir bu un dernier café (prononcez caffè !) espresso, je m’arrête à la station service en sortant de ce village pour y laver mon destrier au jet de rinçage (surtout pas au jet puissant qui bousille les roulements !). Les sacoches, couvertes de poussière, sont comme neuves. Le bestiaux est tout propre et frétille prêt à repartir. La fesse gauche, bien brûlée et qui se rappelle à mon bon souvenir en ce début d’après-midi, n’est, elle, pas tout à fait d’accord. Et pas que la fesse gauche d’ailleurs ! A ce sujet, quand je pense à cette photo de Roglic, couvert de pansements après sa (nouvelle) grosse gamelle dans le TDF, je me dis que ces champions cyclistes ne sont vraiment pas fait du même bois que nous !

Je file ensuite tranquillement vers Mestre en suivant des canaux. J’ai l’impression de revivre mon marathon de Venise couru il y a fort longtemps. J’étais venu passer une semaine avec Hélène, la maman de Titouan qui ne devait pas encore être né. Le marathon partait de Stra à 40 kms au nord de Venise. Il fallait s’y rendre en bus de bonne heure le matin. Nous étions serrés comme des bestiaux qu’on emmène à l’abattoir. Avec mes chronos en -3h, je me retrouvais dans le SAS derrière les élites ce qui évitait le stress de se placer longtemps à l’avance. D’ailleurs, ce marathon servait de support au championnat d’Italie. Puis les fauves étaient lâchés pour rejoindre Venise en suivant ces fameux canaux. Nous arrivions alors à Mestre avant d’emprunter la longue digue ventée pour rejoindre Venise. Nous prenions alors à droite vers la gare et remontions, après avoir traversé le Grand Canal sur des barges, jusqu’au grand parc au sud de Venise. Les derniers kms étaient terribles avec ses incessantes montées/descentes de pont où des planches avaient été posées sur les marches. D’autant plus que je ne devais pas lâcher le morceau pour finir à nouveau en -3h ! Souvenirs, souvenirs …

Je trouve le magasin de Mestre dans lequel mon fiston m’avait réservé, depuis Montréal, un carton (180X115X30) pour emballer mon vélo. Une fois le carton récupéré et après avoir fabriqué une bandoulière avec ma corde à étendre le linge, je rejoins tant bien que mal une station de taxi à une centaines de mètres du magasin. Avec le chauffeur, nous arrivons à charger le tout dans un grand véhicule et filer à l’aéroport direct sans aucun problème. La course me coûte presque le même prix que le billet d’avion solo. C’est hallucinant ! 40 balles pour faire Venise / Toulouse. C’est reparti comme en 40 les conneries et les vols bradés … J’en profite me direz-vous ? Et bien oui, mais je préfèrerais vraiment payer plus cher !

Une fois le vélo très peu démonté (roue avant et pédales enlevées et guidon tourné) puis chargé dans le carton, je charge tout le barda sur un chariot. Cela me change de l’an dernier à Oslo où j’avais dû tout démonter pour le rentrer dans un sac à vélo beaucoup plus petit. Puis je file aux toilettes me laver et me changer. Je n’ai plus qu’à patienter jusqu’à demain matin et attendre mon vol de 10h30. Cela sent vraiment la fin …

Résumé : 110kms, 5h50, 18,9km/h, 8.500kms, temps chaud, bivouac

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