J4 – vendredi 15 avril – Kruncici (HR) / Zagorje

Réveillé par le froid matinal d’autant plus que mon bivouac est à l’ombre. Je patiente un peu avant de me lever, plier la tente et me diriger vers des tables de pique-nique au soleil pour y déjeuner. Comme je suis redescendu au niveau de la mer, il me faut remonter sur le plateau par une forte pente à 7% de 3 kms. Comme réveil musculaire, on fait mieux. Je mets tout à gauche et en avant toute. De plus, cette route est fort empruntée avec une falaise à droite et un ravin à gauche. Je sers les fesses dès que je me fais doubler d’autant plus que de nombreux rétroviseurs droits jalonnent la route. Comme quoi, les croates doublent collé-serré !

Le paysage me fait penser aux causses avec cette végétation aride parsemée de cultures et de chemins bordées par des murets de pierre. J’aperçois même des bories. Au bout d’un moment, je bifurque à droite en direction de Murage pour redescendre vers la mer et longer la côte. En milieu de matinée, je m’arrête à Fazana pour y prendre mon café. Nous ne sommes que vendredi mais les terrasses sont déjà bien garnies. J’en profite pour écouter un long message vocal de ma puce qui m’apprend, après 3 ans de voyage, que l’on peut s’abonner à ce blog et recevoir une alerte dès qu’un article est prévu.

En sortant du café (cette fois-ci le serveur et la serveuse m’ont parlé en anglais et ont été fort sympathiques), je remarque un petit attroupement au bord d’une table. Je m’avance. Une femme à la chevelure rougeoyante me tend gracieusement une assiette avec 2 belles tartines et 3 beignets ainsi qu’un verre de vin rouge. Je me pose à une table où sont déjà installées 3 personnes. J’ai beau essayé de baragouiner. Je ne comprendrais pas le pourquoi du comment. Tant pis.

Je repars en longeant la mer. C’est agréable vu qu’il n’y a pratiquement personne. Je n’ose imaginer cet endroit d’ici quelques semaines … Un embarcadère amène quelques touristes sur l’île de Brijuni à quelques encablures.

Je me dirige ensuite vers la grosse ville de Pula qui a même son aéroport. Je comprends mieux en rentrant dans le centre ville en découvrant une magnifique arène romaine ainsi que temples et autres vestiges romains. Je déambule dans les rues piétonnes toujours perché sur mon destrier mais en mode tout à gauche. Je mouline pour avancer au pas des piétons. Je préfère cela qu’à le pousser au risque de me prendre des retours de pédale. (Ça fait très mal au tibia !).

Après Pula, j’entame ma remontée de l’Istrie côté est. Au départ, j’emprunte de petites routes à l’intérieur des terres. Aucune route ne suit la côte truffée de fjords et de falaises (non, non, je vous rassure, je ne bogue pas, je ne suis pas revenu en Norvège). Je profite de la traversée d’un charmant village pour m’acheter quelques victuailles dans le café-commerce et me préparer un en-cas pour ce midi.

Je m’arrête sur une table de pique-nique en rase campagne. Et là, je vois passer un 1er groupe d’une dizaine de cyclistes ados filles menés par un adulte. Puis quelques minutes après, un 2nd avec des ados garçons. Et alors que je finis de ranger mes affaires, un 3ème de plus jeunes déboulent toujours mené par un adulte. Allez zou. Je me lance à la poursuite de ce groupe que je finis par rattraper. Je discute avec le meneur … qui est allemand et qui m’explique que c’est un stage organisé par son club. Je connais. Par contre, la plupart roule sans cale-pieds et, de derrière, je constate que les « jambes ne tournent pas très rond » (comme on dit dans le jargon). Nico, si tu lis ces lignes … Je roule un moment avec eux avec que nos chemins ne se séparent. Tchao les djeunes !

A partir de Marcana, je me vois obligé de suivre la route 66 (rien à voir non plus avec l’autre un peu plus connue) pour éviter un immense fjord. Alors que je suis encore sur un partie relativement, j’entame une grande descente pour arriver à Rasa, ville minière à la confluence de plusieurs vallées. Et qui dit « descente » dit ? « Vitesse ! ». Oui mais encore ? « Adrénaline ! ». Oui et aussi ? « Danger ! ». Oui. Bon. On sèche ? Et bien « montée ». Et là, je vais enchaîner de longues montées et descentes jusqu’à ma destination finale. Alors que l’heure avance, je me dois dans l’obligation de changer mes plans vu la tour immense et ses usines à son pied tout au bout du fjord.

Pour ne pas reproduire le même démarrage que ce matin, je décide d’attaquer ma dernière montée après être descendu à Plomin Luka. Je passe d’ailleurs dans le village que l’on voit perché en haut à gauche avec vue sur le complexe industriel. Je voulais m’arrêter vers 17h comme j’en ai pris l’habitude depuis le départ. Mais cela va être plus tard. J’espère juste trouver un emplacement après le col. Arrivé en haut se trouve un hôtel panoramique pour touristes et motards, très nombreux dans le coin. Je continue et aperçois un mauvais chemin empierré qui grimpe sec sur la gauche de la route. Je l’emprunte non sans mal et finis par trouver mon hôtel 5* avec vue sur mer et sur l’île de Cres. Tout se fera !

Résumé : 110kms, 6h15, 17,6km/h, beau, bivouac

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