Réveillé par le chant des oiseaux, je me lève vers 7h30, déjeune, plie le barda et sors de mon enclos. A 8h30, je reprends ma route en direction du tunnel.

Je vous racontais hier que 2 personnes (un gérant de station-service et le proprio de la supérette où j’ai fait mes courses) m’avaient confirmé que je pouvais emprunter ce tunnel avec mon vélo. Sinon, il me faut faire plus de 100 bornes en contournant l’immense lagune. Évidemment, arrivé au tunnel, je vois un panneau « interdit aux piétons et aux vélos ». Tant pis. Je prends le trottoir d’urgence, mets mon gilet jaune de L’Arche et j’y vais pour 1,3kms. A la sortie, je suis attendu par une personne du service. Je m’excuse platement et continue ma route.

Ensuite, c’est la route d’Agios Nikolaos qui est barrée. Et là, c’est moi qui suis mal barré parce que je dois emprunter l’autoroute A52 si je veux continuer dans ma direction. Je décide de continuer. Je roule sur l’ancienne route praticable alors qu’un énorme chantier de doublement de la chaussée est en cours.

Puis c’est maintenant la route vers Lefkada (Leucade) qui est également en travaux. Mais la circulation n’est pas fermée. J’arrive sur cette presqu’île, protégée par une énorme fortification, en traversant un pont bascule. Je m’arrête dans cette ville très touristique pour prendre mon café américano (3,60€ quand même … cela me change des prix albanais !) et je commets la fameuse boulette. Je repars vers 11h et, là, c’est le pont à bascule qui est fermé pour laisser entrer quelques voiliers dans le port. Décidément, c’est la matinée des routes barrées !

En fait de pont, c’est une barge avec ces 2 ponts bascules qui se déplacent. Je reprends ma route initiale avant de basculer à droite au niveau de la fortification pour rejoindre Palairos. Je suis joueur car je m’attends à une belle grimpette à travers la montagne avec 250D+ annoncé. Avant d’attaquer la grosse pente, je m’arrête dans un tout petit commerce à Plagia pour y manger un toast jambon-fromage à 1,50€. Ça grimpe sec. Je suis obligé de monter souvent en danseuse. Mais cette route est magnifique. J’y croise des troupeaux en liberté …

… Et je traverse un village fantôme à part quelques fermes et une église encore en service. Je ne croise aucune voiture et aucun humain. Il ne faudrait pas qu’il m’arrive quelque chose dans le coin.

Puis je redescends vers Palairos également en travaux en y arrivant. Mais là, c’est la voirie qui est en réfection avant l’arrivée des touristes. Juste avant de rentrer dans cette ville, j’avise un boulanger-pâtissier-glacier dont l’enseigne est « La creme » (sans accentuation !). La vitrine où sont exposés les gâteaux est superbe. J’en achète un au chocolat évidemment accompagné d’un café que je pars déguster à l’extérieur et vue sur baie.

Après cet en-cas bienvenu, je continue mon chemin sur la route 0133 … et l’Eurovélo 8 qui a dû éviter l’Albanie et contourner l’immense lagune. Je suis en bord de mer et le paysage y est toujours aussi somptueux. Au large, de nombreuses îles ioniennes (Sami, Vathy, Meganisi, …) sont sous les nuages.

La météo est superbe. La route est bonne. La circulation est quasi nulle. Le bonheur du cyclotouriste a l’état sauvage ! Je m’arrête faire mes emplettes Mitikas, petit port construit sur une pointe et qui dessert l’imposante île de Kalamos juste en face.
Alors que je m’installe sur un banc, à l’abri du vent soufflant fort dans ce chenal, pour y manger une pomme et boire une boisson fraîche, deux cyclotouristes arrivent. C’est un charmant couple franco-anglais plus âgé que moi (donc plus très frais !), elle française, lui anglais qui viennent de l’île de Mykonos où ils sont arrivés en avion. Ils remontent vers Igoumenitsa pour prendre le ferry jusqu’à Brindisi, puis parcourir le sud de l’Italie avant de rentrer en France. Je leur donne de précieux conseils suite à mes expériences récentes (tunnel) ou passées (Calabre) et leur souhaite une belle route.

Je continue sur cette belle route alors que l’heure fatidique arrive. Je consulte mes cartes et repère une route qui descend vers le camping Agrilia. Je vais poursuivre jusque là et je verrais. C’est superbe. Le camping a l’air fermé mais il y a 3 camping-cars stationnés en bas. Et une plateforme magnifique pour moi tout seul. Elle donne sur l’île de Katamos en face et la ville de Mitikas à droite. De plus, il y a même de l’eau et un système de tuyaux qui me permet de me prendre une bonne douche à loilpé en plein air … le pied total après cette rude journée sur ces routes « improbables ».

Ce soir, au menu, je vais dévorer mes premières domaldakia (feuilles de vigne farcies au riz). D’autre part, pour l’anecdote, vous aurez remarqué que mes points de départ et d’arrivée de la journée portent presque le même nom … à un i grec (évidemment) de différence !
Résumé : 90kms, 5h45, 15,7km/h, beau, bivouac