J29 – mardi 10 mai – Vasilitsi beach / Stoupa

Réveillé à l’aube par les premiers rayons du soleil qui percent au-dessus des montagnes de la pointe de Kalamata. J’ai été bercé toute la nuit par le bruit répétitif de la machine à moudre les galets. Cette machine tourne 24h/24h et permet de fabriquer du sable. Sable, qui comme l’eau, devient une matière rare. Ce matin, c’est vite plié. Je déjeune copieusement (céréales, banane, yaourt grec, thé, pain, miel) avant de prendre la route pour remonter au nord.

Avant 8j, je suis déjà grimpé sur mon destrier. Je fais un crochet par le village de Koroni bâti à la pointe est sur un éperon rocheux. Cette pointe est également défendu par une fortification. Les enfants partent à l’école, les femmes et les hommes à leur boulot, les vieux au café et les vieilles à la terrasse de leur maison. La vie normale quoi … Il y a même un groupe de cyclistes italiens en stage qui sortent de leur hôtel pour aller rouler.

Je suis la route 1709 qui ondule, serpente, virevolte le long de la mer. Elle est en très mauvais état. Je fais gaffe aux trous et bosses. Heureusement, la majorité des grecs, notamment les chauffeurs-routiers, sont très respectueux des distances de sécurité. Et, comme me le signalait Didier hier, on ne voit aucun policier, aucun radar sur les routes (contrairement à l’Albanie où il y avait des contrôles partout). Cette côte est est beaucoup moins pittoresque que la côte ouest. Je traverse quelques villages sans charme. Après Kalamaki, la route a été entièrement refaite. Il y a même une magnifique piste cyclable de quelques kms à l’emplacement de l’ancienne route.

En milieu de matinée, j’arrive à Messini où je m’arrête au Darling, tenu par 3 jeunes femmes, pour y boire mon café et déguster un Donuts maison au chocolat. La wifi ne passe très bien mais cela n’est pas bien grave. Puis je file sur la grande ville portuaire de Kalamata à un dizaine de kms d’ici. En arrivant sur cette ville, le trafic s’intensifie, les magasins se font plus nombreux, les odeurs plus fortes, la foule plus dense. Je longe le bord de mer au maximum. Et fuis au plus vite la ville que je laisse vite derrière moi.

Pour l’anecdote, j’étais déjà venu ici y a 35 ans juste après le tremblement de terre du 14/09/1986 qui avait pratiquement détruit toute la ville. Les habitants étaient hébergés sous des tentes de l’armée. Cela m’avait profondément marqué.

Je m’arrête à Verga pour y acheter quelques victuailles et pique-niquer sur la plage. J’ai une vue imprenable sur la baie de Kalamata et la pointe d’où je viens.

Je reprends ma route jusqu’au petit port de Kitries et, là, les choses sérieuses commencent. Je vais devoir couper cette péninsule à travers la montagne. Je vais m’enquiller 400m de D+ en 10 bornes. Je monte pratiquement toute la 1ère partie debout sur les pédales. Arrivé au 1er village de Kavlavalika, je me pose pour aller admirer la petite église orthodoxe. Coup de bol, elle est ouverte.

Puis je grimpe encore et toujours jusqu’à la petite chapelle d’Agios Nikolaos (Saint-Nicolas). Ouverte aussi et splendide avec sa fresque murale sur la gauche.

La vue sur la baie de Kalamata est magnifique. Mais j’en base. D’ailleurs, depuis le bord de mer, je n’ai croisé pratiquement personne vu que je n’ai pas pris la route la plus facile; en l’occurrence, la route 1701 que je finis par rejoindre à Magta. Puis je replonge enfin vers la mer en direction de Kardamyli. Le paysage est à nouveau superbe. La côte est découpée par de la roche volcanique. Quelques villages sont perchés dans la montagne. C’est d’un sauvage !

Et toujours ces petites criques de sable, ces maisons en pierre qui respectent l’harmonie du paysage, ce ciel bleu et cet air marin. Que du bonheur …

Par contre, la journée a été longue et rude. Je ne vais pas tarder à me poser. Je m’arrête à Kardamyli pour faire le point. Je suis abordé par un couple de californien. Eux aussi sont intéressés par mon parcours. L’homme d’ailleurs veut connaître le poids du vélo+paquetage. Je lui propose de le soupeser et, là, il est encore plus bluffé. Il me parle de la France qu’ils adorent, de Toulouse, Carcassonne, Albi, Caunes-Minervois qu’ils ont visité l’an dernier.

Je les laisse et repars à la recherche d’un nouveau bivouac. Par contre, en sortant du village suivant Kalamitsi, je suis bloqué par un accident. La bagnole qui est tombé dans le trou est bonne pour la casse ! Le conducteur devait aller trop doucement.

De mon côté, j’ai repéré une piste qui longe la mer entre Stoupa et Agios Nikalaos. Je l’emprunte et finis par trouver une plateforme entre ces 2 villages. Quelques joggeurs, promeneurs et cyclistes s’y baladent. Mais ce sera parfait pour cette nuit. J’en profite pour changer les patins de mes freins qui en avaient bien besoin. Puis je me tape ma bière grecque Mamos accompagnée de noix de cajous.

Après avoir diné, je pars me balader sur ce chemin côtier. J’y retrouve un gars qui marchait le long de la route et que j’ai salué en le doublant. Il s’est posé en bord de falaise et j’ai l’impression qu’il va dormir sur place. Il a juste un tapis de sol.

Il aurait pu squatter une superbe maison juste un peu plus loin dont la construction a été arrêtée. J’ai visité. C’est immense et c’est, bien sûr, avec vue sur mer. Avec aussi des murs en brique pour l’isolation à l’intérieur et en pierre extérieur. J’ai toujours du mal à comprendre comment on peut commencer à construire de telles demeures et arrêter le chantier en cours de route.

Ou alors squatter une de ces demeures de luxe avec piscine et tutti quanti.

L’un comme l’autre, nous profitons du coucher de soleil. Et ça, c’est offert par Dame Nature !

Résumé : 105kms, 6h45, 15,6km/h, beau, bivouac

2 réflexions sur “J29 – mardi 10 mai – Vasilitsi beach / Stoupa

  1. Bravo Gaël merci pour ton blog que nous attendons tous les matins avec les equipes de l’Arche.
    Dommage que tu sois passé avant !
    A
    Bientôt
    Stéphane

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