En ce 30ème jour du périple, je suis réveillé par le bruit d’une débroussailleuse vers 7h30 du mat’. Heureusement, car je crois que je dormirais encore ! J’ai passé une très bonne nuit de récupération après la nouvelle grosse journée d’hier. Je plie les gaules et trouve un banc un peu plus loin pour déjeuner en paix. Je reprends ensuite ma magnifique piste cyclable le long de la mer. Si la route pouvait être comme cela tout le temps …

Je file jusqu’au bout de cette piste à Aghios Nikolaos et attaque à nouveau une belle grimpette de 9kms avec 400D+ jusqu’à Platsa où je retrouve la route principale 1733. Je ne double qu’un pâtre avec son chiot tout craintif. D’ailleurs, il arrivera avant moi à son enclos en coupant par des sentes ! Le paysage est encore à couper le souffle.

Je m’arrête dans les villages pour y reprendre mon souffle et admirer ces églises orthodoxes accrocher à la montagne.

Arrivé à Thalames, je plonge à nouveau vers la mer. Vers 10h30, je m’arrête dans une boulangerie-café en bordure de route. Auparavant, je me retourne pour y admirer ce village perché dans la montagne.

Je poursuis ma route toujours vers le sud, route dont la maréchaussée repeint les bandes blanches de chaque côté. Cela sent moins bon que les senteurs de garrigue. Je descends dans la baie de Neo Itylos. Le paysage devient de plus en plus aride. Aucune végétation ne pousse plus sur ces montagnes aux couleurs mauves, vertes et grises.

Dans cette baie, j’aperçois des hommes qui taillent les pierres de granit à la main avant de confectionner murets et maisons au cordeau. Cette petite chapelle et cette tour auraient d’ailleurs bien besoin d’une restauration. Au loin, un rare nuage perdu au-dessus du bout de la pointe ouest.

Une fois au niveau de la mer, j’attaque une nouvelle montée, moins raide que ce matin, pour rejoindre le joli village tout en pierre d’Aeropolis. Je m’y balade en étant pas mal secoué par les dalles en pierre.

Je croise quelques VTTistes et cyclistes mais aucun cyclotouriste. Cela se comprend vu la difficulté du parcours mais c’est pourtant une des plus belles routes que j’ai empruntées à ce jour. Je m’arrête dans le village suivant pour y préparer mon pique-nique. Pour la 1ère fois depuis mon départ, on me demande de porter mon masque. Je trouve ensuite un coin à l’ombre d’un bel olivier avec vue sur mer au loin pour déjeuner. A 14h00, je reprends ma route vers Marmari, le dernier village au sud de cette immense péninsule. Je fais un stop-café à 2€ dans le superbe village de Gerolimenas. Cela donne envie de se pauser.

Un vieux couple de suisse alémanique (vu comment ils s’engueulent, je reconnais l’allemand) en camping-car essaie de sortir de la merde et surtout du cul-de-sac d’où je prends cette photo. Aucun problème de mon côté pour manœuvrer mon destrier. J’ai vraiment l’impression d’être au bout du monde. Je traverse des paysages sans vie et sans âge. Et des hameaux sans âme et sans eau ! Excepté des oliviers. Quant au gas, pas besoin, j’ai mes p’tit mollets et mes gros cuissous.

Il me faut à nouveau grimper un promontoire. Je vois un village au loin. J’espère que la route ne passe pas par là. Hé bé si ! Il s’agit du village (presque) abandonné de Vathia. J’en prends pleins les mirettes. C’est absolument incroyable de sauvagerie.

Je continue ma petite route gardée par une tour de défense comme il y en a beaucoup sur cette côte. Je me dirige vers le promontoire qui se trouve derrière. Un couple grec croisé dans le petit port en bas me salue au passage. J’adore les grecs !

Il ne me reste plus qu’à descendre pour atteindre ma destination finale. J’arrive à Marmari vers 16h00. C’est aussi un cul-de-sac. Excepté un super complexe à l’entrée (le Marmari Paradise qui porte parfaitement son nom), il n’y a que quelques maisons pour la plupart abandonnées. J’hésite à rester là ou repartir pour me farcir la côte du retour alors que je suis chaud. Je décide de me poser. Je trouve un emplacement sous un olivier pour poser mon vélo et un robinet avec tuyau pour me laver corps et âmes. Tout du moins les cheveux.

Je suis propre comme un sou neuf. Je sors ma belle chemise verte du dimanche et je pars me siroter une bière Mythos au paradis. Elle est pas belle la vie ?

Et ce soir, ce sera squat à la belle étoile dans une des maisons abandonnées après une des plus belles journées de tous les périples.
Résumé : 85kms, 5h45, 14,8km/h, beau, squat