40è jour de mon périple. Réveillé aux aurores après une bonne nuit sous mon rocher comme si vous y étiez … avec mes doigts de pied en éventail sous mon duvet !

A 7h30, je reprends le chemin mauvais pour sortir de ma crique avant de retrouver la route qui mène à Lavrion, immense port de plaisance.

A la sortie de cette ville portuaire, la route E089 se transforme à nouveau en 2*2 voies. C’est faux plat montant pendant 21kms avec vent dans le nez. J’avance à 10km/h. Je double une copine qui, comme moi, fait l’éloge de la lenteur et de la persévérance.

A Kouvaras, je mets le clignotant à gauche pour m’arrêter boire mon café frappé. Je m’arrête dans un bar qui s’appelle « Everbest49 », cela ne s’invente pas ! Je vais désormais prendre des petites routes pour passer au sud de l’aéroport d’Athènes, rejoindre le bord de mer et monter faire un pèlerinage à Marathon. Après avoir traversé des champs d’amandiers en fleurs, d’oliviers en pleurs, de figuiers à l’heure et de vignes en chœur, je rejoins la mer à Artemida, immense station balnéaire où les véliplanchistes et kite-surfers s’en donnent à cœur joie. Dommage qu’elle soit juste en bout des pistes de l’aéroport … On ne peut pas tout avoir !

Je continue ma route le long de la côte. Contrairement aux routes principales, les routes secondaires, comme c’est aussi le cas en France, sont beaucoup moins bien entretenues. Et, comme cela circule pas mal en cette belle journée de week-end, je fais gaffe et surveille pas mal mon rétroviseur. Finalement, je m’arrête pique-niquer en bord de plage. J’ai trop les crocs. Je dévore un chausson féta-épinards et surtout un gâteau pomme-cannelle-miel-amande : une tuerie !
Puis je repars en suivant la côte et ses nombreuses plages. A Rafina, je traverse un camp immense où chaque arme a son propre espace clôturé (interdit de prendre photos, films, …) avec strictement les mêmes bungalows. Impressionnant et flippant. Je préfère la plage et la mer même si longer toutes ces plages, tavernas, cafés, … n’est vraiment pas ma tasse de thé. Vous l’aurez compris !

Je me dirige ensuite vers Marathon pour y faire un pèlerinage forcément. Je me répète : compteur bloqué à 34. Le village en lui-même n’a rien de folichon. Le musée du marathon m’a l’air définitivement fermé. Et je ne trouve pas le Trophy Marathon en souvenir de la guerre et du fameux épisode avec Philippidés, hémérodrome (porteur de courrier) athénien, qui aurait parcouru la distance entre Marathon et Athènes (40kms) pour prévenir de la victoire lors de la 1ère guerre médique en 490 AV JC. Puis aurait annoncé la victoire « Nenikekamen ! » avant de mourir d’épuisement.

D’ailleurs une pierre gravée 40 rappelle cet évènement et cette distance. Pour mémoire, la distance fût portée à 42,195kms lors des JO de Londres en 1908 pour que le départ soit donné en face le château royal de Windsor à la demande de la famille royale. Et je vous assure que ces 2kms de différence sont sacrément longs !!!

Bon, ce n’est pas le tout mais il est 15h et il faut que je me décide si je reste dans le secteur ou si je bascule au nord. Comme je suis chaud-patate et qu’il y a une belle grimpette pour franchir un col avant de redescendre sur la mer, je m’y attaque. Je quitte donc la plaine de Marathon.

Et, effectivement, ça grimpe pendant une quinzaine de bornes sur la route A132 avec 500 de D+. Je traverse les villages de Ano Souli, Grammatiko (cela ne s’invente pas) et j’arrive à Varnavas. La vue sur les collines environnantes et la mer au loin est magnifique. Et je ne vous parle pas des villas construites sur les hauteurs à l’entrée du village.

Il est bientôt 17h. Je trouve un commerce après une belle grimpette dans ce village à flanc de montagne. Par contre, je ne vais pas prendre le risque de redescendre sur la côte. Je préfère essayer de trouver quelque chose dans le coin. Je sors ma carte et repère, comme d’hab’, une église à l’extérieur du village. Ça grimpe dur à nouveau et je finis par arriver au bout d’un chemin devant un monastère ou un couvent qui semble fermé.

Je fais le tour. Personne … sauf un gros matou gris. Impossible d’accéder à l’église qui se trouve derrière le bâtiment principal sur la droite. Tout est fermé. C’est calme. C’est propre. C’est eau chaude dans le tuyau. Parfait. Je me prends une douche avant de m’installer pour la soirée. Je sors ma bière fraîche avec mes olives achetées en vrac (sinon en sachet, cela fait beaucoup). C’est l’heure de l’apéro puis diner, lecture et gros dodo devant la porte du couvent (j’ai vu des tombes de religieuses derrière la chapelle) nommé Metamorphosos !

Résumé : 90kms, 6h20, 14,2km/h, beau venté, squat
Gael,
C est tous les jours avec impatience et bonheur que je découvre ta journée sportive, touristique, le tout parfaitement imagé et commenté. Que du plaisir ! Bravo et merci à toi
Gilles – ASPTT Toulouse