Réveillé par les p’tits zozios qui ne font pas la grasse mat’. A 7h15, j’ai déjà déjeuné, fait ma toilette de chat, plié le campement et repris ma route.

Que c’est agréable de rouler à la fraîche sur les petites routes plates de campagne sans aucune circulation ! En ce mercredi, jour de marché, je m’arrête à celui de Molos, à l’ombre de l’église du village, pour m’y acheter une pomme … qui m’est finalement offerte.

Je roule pendant un certain temps à travers le triptyque du coin : oliviers, amandiers et vignes. Je traverse quelques villages campagnards. Heureusement que j’ai pu dépanner mon iPhone et le recharger, sinon j’aurais été mal avec toutes ces petites routes qui s’entrecroisent à travers cette campagne. Je rejoins la mer dans la charmant station balnéaire de Kamena Vourla. La plage est déserte à part cette marcheuse solitaire. Au loin dans la brume matinale, l’île de Chalcis que je vais rejoindre.

Je reprends ma route en front de mer jusqu’à Longos avant de devoir longer l’autoroute A1 pendant une dizaine de kilomètres. Vers 10h, j’arrive au traversier de Arkitsa. Le prochain bateau est à 11h pour rejoindre le port d’Edipsos. Je profite de cette attente pour aller boire mon café frappé matinal et consulter mes messages. Je vous joins celui envoyé par mon ami Gaugau, grand voyageur à vélo (sacoche, Gravel, VTT, cyclo) devant l’éternel, tiré du « Moral du cyclo-voyageur » :
« Respire à pleins poumons les embruns et l’iode. Jouis des petites criques pour le bivouac. Emerveille-toi de l’astre solaire qui se lève et se couche chaque jour sur ta tente. Croque la vie à pleines dents en conscience et sans obstination au gré des oscillations endémiques du cyclo-voyageur. «
Tout est dit ! Merci Vincent. J’embarque et navigue pendant 50’ sur ces traversiers qui desservent toutes les îles grecques et qui sont, à ma grande surprise, très fréquentés.

Une fois à Edipsos, je remonte sur mon destrier pour effectuer une dizaine de kilomètres afin de rejoindre le petit port de Agiokambos. Avant cela, j’immortalise la pointe à l’extrême nord de cette immense île tout en longueur de Chalcis. J’ai juste une petite grimpette que j’effectue en danseuse sur la plaque du milieu. De la rigolade par rapport à mes nombreuses ascensions des jours précédents.

J’arrive avec un peu de marge pour prendre le traversier de 13h00 à destination de Glyfa sur le continent. J’ai vraiment du bol avec les horaires. A chaque fois, cela se goupille nickel. Ensuite, je vais reprendre la route qui longe la mer à destination du camping Hellas à Kato Gatzea à 110kms de Glyfa où je devrais récupérer ma carte SIM envoyée par mon amie Jessy. J’y serais demain si tout va bien.

Malheureusement, le peu de kms parcourus sur cette île est aussi accablant au niveau saleté sur le bord des routes. Je pense que Paprec devrait venir s’installer ici. Entre les bouteilles et les bouchons de plastique, les cannettes en aluminium et les cartons et emballages pour les cafés, il y aurait de quoi recycler. Sans parler du gaspillage d’eau. C’est effarant le nombre de bouteilles qui sont balancées alors qu’il y a encore de l’eau minérale dedans. Je dois avouer qu’il m’est arrivé, à de nombreuses reprises, d’en remplir ma gourde d’1 litre qui me sert à me laver et à faire chauffer mon eau. Par contre, en ce qui concerne, l’éolien et le solaire : chapeau !
Le ferry me dépose à 13h30. En face du port de pêcheur, je me trouve une taverna presque les pieds dans l’eau pour casser la croûte, ou plutôt, croquer la friture. Encore un plat pour 2 accompagné de frites maison et de ma traditionnelle bière grecque (cette fois-ci, ce sera une Mamos). J’en profite pour prendre des nouvelles de l’ami Riri. Une fois repu, je repars sachant que je vais couper cette péninsulette par la route 0632 et que, forcément, ça grimpe !

Je circule sur de charmantes routes campagnardes qui plongent dans des villages de bord de mer avant de repartir dans la campagne. Je ne croise pratiquement personne. J’arrive ainsi à Agia Marina. Quelques baigneurs pataugent en bord de plage. Il y a même des douches. Allez zou, je m’arrête et fais un plouf dans cette superbe crique.

Il est 16h00 quand je reprends la route. En retraçant mon itinéraire ce midi, j’ai forcé ma route par le bord de mer. Un aparté sur ce sujet. Peut-être certains se demandent-ils comment je me dirige ?
Avant de partir, j’ai téléchargé toutes les cartes de mon périple supposé avec l’application « Maps.me » sur mes deux appareils iPhone et iPad au cas où (comme quoi j’ai bien fait avec mon problème de chargement de batterie sur l’iPhone). Comme cela, je peux les consulter hors connexion (heureusement avec mon problème de 4G). Vu que j’essaie de suivre au maximum la côte, je fixe un point supposé d’arrivée et je le laisse calculer la route en mode « vélo ». Parfois, je force des points d’arrêt pour l’obliger à passer par certains endroits. C’est ce que j’ai fait sur la route que j’emprunte actuellement. La route « normale » me faisait couper à l’intérieur par la route E01. Cependant, je vérifie aussi que je peux passer en mode « Voiture ». Cela arrive qu’en mode « vélo », la trace envoie sur des chemins impossibles (cf avant-hier). Et difficile aujourd’hui !

Me voilà donc parti sur mon itinéraire bis dont le revêtement devient très rapidement compliqué. C’est en fait un chemin aménagé qui monte et descend pendant 13 kms. Il dessert de superbes résidences vraiment difficilement accessibles. Il ne faut pas oublier la plaquette de beurre quand on va faire les courses !

Je vadrouille ainsi pendant un certain temps pour ne pas dire un temps certain avant d’arriver enfin dans la superbe baie de Nies où le revêtement devient bitumé. Quelques personnes connaissent apparemment la promenade des anglais. Même un voilier y mouille. Vu l’heure avancée, je me pose et me mouille aussi (nouvelle baignade dans une eau à +25°C) avant de monter mon campement pour la nuit à l’ombre de deux oliviers.

Encore une magnifique journée de cyclotourisme dans un cadre enchanteur.
Résumé : 90kms, 5h45, 15,7km/h, chaud, bivouac