J50 – mardi 31 mai – Psakoudia / Olympiada

Réveillé à 5h du mat’ en ce 50è jour. Plus je vais vers l’est, plus le soleil se lève tôt. Mais quand même. Je regonfle le matelas qui est presque à plat et m’accorde un peu de sommeil supplémentaire. Vers 6h, j’émerge alors que le soleil n’a toujours pas percé au-dessus de la montagne. Je plie mes gaules, déjeune assis sur mon bar privé, fais le point sur la route à tracer puis remonte sur la route principale.

Je me retrouve donc sur la route 6406 qui longe la côte en direction de Nikiti au nord-ouest de la 2ème pointe. La route est étroite et la circulation importante en ce mardi matin. Mais je n’ai pas d’autres possibilités pour longer la côte. Je m’arrête pour prendre en photo une de ces nombreuses entreprises d’huile d’olive et ces fameux bidons pour le transport.

Arrivé à Nikiti, mon GPS m’envoie de l’autre côté de cette pointe à Ormos Panagias où il y aurait un traversier pour aller de l’autre côté de la baie à Ouranoupoli. Arrivé sur place, je ne vois que d’immenses « voiliers » mais pas de ferry indiqué comme dans les autres ports. Je me renseigne. Il n’y pas de bateau aujourd’hui pour ma destination. Il n’y a que des « traînes-gogos », comme ils disent aux Antilles, pour aller au Mont Athos sur la 3è pointe et sur des criques inaccessibles où se baigner.

En parlant crique, je poursuis donc ma route en longeant cette côte et, de l’autre côté du port, j’en trouve une splendide. Je m’y arrête et vais me baigner. C’est vraiment trop tentant !

Cependant, par rapport à hier, la configuration n’est pas du tout la même. Je retrouve un paysage de montagnes couvertes de pins maritimes. Et les grimpettes reprennent … Puis de belles descentes pour accéder à une crique. Celle-ci est apparemment un spot de camping-cars.

J’arrive enfin en vue de Pyrgadikia, village portuaire perché sur une pointe que l’on devine au milieu de la photo. Je vais pouvoir me poser pour ma pause. Depuis ce matin, je n’ai vu aucun bar depuis mon départ. Uniquement des hôtels ou suites. Je m’arrête au café Kentrikon à l’ombre des marronniers et vue sur la mer évidemment .

Après la pause, cela repart très fort avec une belle montée pour rejoindre la route 6413. Je suis encore obligé de rentrer dans les terres et de grimper sec avant d’arriver au sommet, de basculer et de découvrir de nouvelles vues magnifiques. En l’occurence, la vue sur la 2nde pointe que je viens de quitter (et son petit nuage perdu tout seul) …

… et surtout la 3è pointe avec, au premier plan, l’île d’Ammouliani, et, au second plan, le Mont Athos (2033m) qui lui aussi fume grave !

Je descends jusqu’à la bourgade de Ierissos où je m’arrête déjeuner en bord de mer. Le jeune serveur me donne (ne me demandez-pas ce que c’est !) servi avec riz et frites, pain, couvert, eau et retsina (50cl) pour 17,50€. A la table d’à coté, déjeunent un père, la cinquantaine corpulente et son fils, la vingtaine immature. Ils n’échangent que 3 mots pendant tout leur copieux repas alors que son fils passe son temps à pianoter sur son téléphone. Bonjour l’ambiance …

Après ce très bon déjeuner, je vais m’allonger sur un banc ombragé avant de reprendre la route. Je me réveille une bonne heure plus tard … Oups ! Le temps tourne à l’orage. Je vais essayer d’avancer encore un peu. J’emprunte la route EO6 relativement plate jusqu’à Stratoni. Puis je tourne à droite pour prendre la route 6416 … et grimper à nouveau pour couper la 4è pointe de cette région Macédoine-Thrace qui n’est en fait qu’un moignon. Mais un moignon costaud. Le ciel devient menaçant sur les sommets. Au loin, le mont Athos fume toujours …

J’hésite entre me poser dans la montagne (mais, malheureusement, je n’ai plus beaucoup d’eau et des abrutis ont cassé les 2 robinets de source dans la montagne) ou continuer jusqu’au prochain village. Je fais ce choix risqué. J’y arrive après 18h alors que quelques gouttent commencent à tomber.

J’ai juste le temps de faire quelques courses, de remplir mes gourdes et de trouver un bungalow avec terrasse que l’orage éclate et qu’une pluie diluvienne tombe. Il était temps. Ce bungalow se trouve dans un parc fermé, pas très loin de la plage, où les 5 autres bungalows municipaux (je pense) sont en train de mal vieillir.

Avant de diner, je voudrais dédier cette journée à un pote Jean-Pierre du Stade Toulousain Cyclisme. Après une mauvaise chute à la Alaphilippe (8 côtes cassées, pb au poumon) le dimanche 15 mai, il vient juste de sortir de l’hôpital et de rentrer chez lui. JP et sa femme Dominique me font beaucoup penser au couple formé par mon grand frère Yves-Marie et sa femme Florence. Elle calme et régule les excès en tout genre du frangin (boisson, nourriture, parole) et gère pas mal de choses à la maison. A l’identique de Dominique d’après ce que j’ai pu voir lors de stages et soirées communes. Je pense aussi que JP et mon frangin ont cette énorme chance d’avoir rencontré de formidables femmes. Et ils le savent. Bon rétablissement JP et bon courage Dominique.

Résumé : 105kms, 6h55, 15,2km/h, chaud orageux, squat

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