J56 – lundi 6 juin – Kavakköy / Erenköy

Réveillé à nouveau aux aurores, je trainasse un peu ce matin et reprends la route vers 7h du mat’ toujours en pleine forme.

J’emprunte la route principale D550 en restant sur la bande d’arrêt d’urgence. J’avance à un bon rythme mais qu’est-ce que c’est chiant ! Je m’arrête à la 1ère grande station service BP pour essayer de choper la wifi et boire mon premier çay de la journée. Cela ne passe pas suffisamment pour publier mes articles. Mais je peux quand même donner des news. Je continue jusqu’à la bifurcation de Bolayir où les contrôles sont vraiment virtuels et les STOP très dur !

Je traverse cette bourgade de Bolayir, berceau de l’illustre Suleyman Pacha. A ce sujet, un peu de digression. La Turquie est un pays de 84 millions d’habitants qui s’étend de l’Europe de l’Est à l’Asie Mineure. Sa capitale est Ankara (et non pas Istanbül). Sa monnaie est la livre turque (1€=18LT).

Après la traversée de cette bourgade, je reprends un chemin carrossable à travers cette langue de terre coincée entre l’Europe et l’Asie. Je vais en direction de Canakkale au bout à l’ouest pour prendre le traversier puis me diriger vers Izmir. J’arrive dans la ville balnéaire, portuaire et militaire (énormément de garnisons dans et autour) de Gelibolu.

Je me pose dans un café en bord de mer pour ma pause matinale avec çay et gros gâteau au chocolat …. Hhmmm ! Je paie 30 livres turques soit 1,66€. Le çay doit coûter à peine 0,30€. Cela me change des prix grecs. Je capte enfin la wifi. Par contre, le temps se couvre, le vent se lève et l’orage éclate. J’attends que cela se tasse avant de repartir. Je trouve même un petit garage où je peux regonfler à bloc mon pneu arrière. En sortant de la ville, je reprends un chemin où je peux admirer ce paysage contrasté entre les cultures, la mer et la montagne où j’étais hier.

Après quelques kilomètres de tape-cul, je rejoins la route principale. Soit je la suis ainsi que le bord de mer, soit je repars sur des chemins dans la pampa. J’en ai un peu plein le cul (dans tous les sens du terme). Je vais me la jouer pépère et rester sur le bitume d’où je peux admirer le gigantesque pont à haubans qui enjambe ce bras de mer.

J’avance à bon train à +25km/h, route pratiquement plate qui longe la mer, vent dans le dos, bitume parfait. Ça envoie du lourd. Je m’arrête faire un photo sous ce pont alors que les orages grondent au loin.

Puis je file à bonne allure jusqu’à la ville portuaire de Eceabat. Je m’arrête dans le restaurant Bogaz Doner. J’y dévore une assiette de kebab avec riz et légumes à couscous. Comme d’hab’, les assiettes repartent propres. J’ai droit à 2 çay et un gâteau de semoule avec glace vanille offerts. J’ai l’impression que, où je passe, les Turcs ont rarement vu de cyclotouristes et que cela les impressionne. Mais l’accueil, partout où je passe, est incroyable. De mon côté, je n’ai qu’un seul camping-car allemand.

Après avoir réglé l’addition, je me balade sur les quais et tombe sur une promenade-musée de la guerre de 1915 avec cette énorme statue militaire. Puis je pars en direction de l’embarcadère de Kilitbahir à quelques kilomètres d’ici.

Comme d’habitude, mon traversier m’attend à quai. Je vais au guichet, demande un billet, tends ma CB et le guichetier me regarde bizarrement. Effectivement le passage ne coûte que 8 LT (vous divisez par 18 et trouvez la somme en euro). Sur le coup, j’ai l’air un peu stupide. Mais bon. Par contre, le débarquement est un peu compliqué vu que le ferry est en traviole par rapport au quai et que la partie gauche de la plateforme est dans le vide.

Une fois tout ce petit monde débarqué, je dépose mon vélo puis rentre à l’intérieur dans un fauteuil bien moelleux où je m’endors presque illico ! Cinquante minutes plus tard, quelqu’un me réveille pour me dire que l’on arrive et qu’il faut débarquer. Me voilà donc arrivé en Asie mineure, dans la région et la ville de Canakkale, grande ville portuaire.

Il est bientôt 16h et je ne m’attarde pas. D’ailleurs, il y a beaucoup trop de circulation et de monde alors que je sors de la cambrousse. Je me hâte de sortir de la ville mais m’arrête tout de même pour photographier la Grande Mosquée.

Avant de sortir de la ville, je m’arrête dans un market pour y acheter des fruits et une boisson fraîche que je vais déguster dans un grand parc en bord de mer. Le contraste avec la région d’Erdine très rurale que je viens de quitter est saisissant. De nombreuses jeunes femmes se promènent à l’ « occidentale » : maquillée, en short, le nombril à l’air ce qui n’était pas le cas les 2 jours précédents.

Je continue à suivre la côte par une jolie route en direction du sud et d’Izmir. Puis je rentre dans le Parc National de Troie. Cette cité antique se trouve dans la ville de Tevfikiye à l’intérieur des terres. De mon côté, je cherche un bivouac en bord de mer que je trouve assez facilement en prenant un chemin barré à quelques encablures de la route avec une piste cyclable ! Je me pose sur une petite falaise, monte la tente, enfile le maillot de bain et vais faire mon plouf.

Je me trouve juste en face la fin de la langue que j’ai parcourue hier. On aperçoit d’ailleurs le Seddulbahir Kalesi (château) et surtout l’imposant Müzesi (musée) avec toujours et partout le drapeau turc (juste au-dessus du haut de ma tente à gauche de l’arbre).

Résumé : 100kms, 5h55, 16,9km/h, variable, bivouac

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