Réveillé à nouveau par les aboiements des chiens errants, je me lève vers 6h00 et range mon bivouac qui est encore à l’ombre. Je sors de mon « camping », traverser la route et vais m’installer à la terrasse désaffectée pour y déjeuner. Il

Pour me distraire, un bateau de pêche, où le capitaine est perché en haut, fait des allers-retours le long de la côte. Je profite aussi de la source pour laver mon vélo et mes sacoches à l’éponge. Il est 7h30, je reprends la petite route pour revenir en ville.

Je la traverse en suivant une piste cyclable où énormément de marcheurs et marcheuses se baladent en ce mercredi matin. Puis je retrouve la route principale D550. De toute façon, cette fois-ci, je n’ai pas d’autres choix. Il n’y a que cet itinéraire pour faire le tour de cette immense baie qui mène à Izmir.

C’est un boulevard de 2*2 ou 2*3 voies qui traversent les innombrables villes en bordure de mer. Je branche la musique et avance bon train vu que c’est pratiquement plat.

Alors que la route évite cette fois-ci la ville de Akçay, je fais un détour pour suivre le front de mer et m’arrêter boire mon çay. Ce qui est cohérent dans cette ville ! Le patron parle un peu anglais. Il travaillait dans la marine marchande et connaît Lyon. Je repars en suivant le front de mer par une belle piste cyclable. Je suis doublé sur ma droite par deux jeunes femmes : l’une habillée à l’occidentale (short et tee-shirt), l’autre à l’orientale (couverte de la tête au pieds).

Je décide de suivre la côte au plus près plutôt que de reprendre la route D550. On verra bien ce que cela donne au niveau topographie. Jusqu’au bout de ce magnifique golfe, c’est nickel. Je m’arrête à nouveau pour boire un çay et acheter quelques fruits (abricots, cerises) d’un marchand ambulant.

Par contre, une fois passée la pointe, cela se corse méchamment. Cela devient ardu. J’enchaîne de grosses montées et grosses descentes en traversant des sitesi. Cela fait plusieurs fois que je vois ce mot à l’entrée de quartiers résidentiels aux maisons identiques. Je pense que ce sont des « cités ».

Je finis par arriver le long d’une plage bordée par une magnifique pelouse plantée d’oliviers. Les gens y pique-niquent et y bronzent. C’est d’un calme. Quant à moi, je me pose dans le seul café du coin où la patronne me confectionne quelque chose à manger. Ce sera surprise. Finalement, c’est un toast avec de la charcuterie et du fromage frais accompagné, non pas d’un thé au lait, mais d’une bière !

Évidemment, la pelouse, la brise marine et la fatigue de la matinée font que je me couche sous un olivier pour une bonne sieste réparatrice. Et je vais en avoir besoin !

En début d’après-midi, je reprends ma route que je vais essayer de suivre en bordure de mer. Et cela va sacrément se compliquer. Je continue de suivre mon GPS qui m’envoie de sitesi en sitesi soit sur des routes en pavés, soit sur de mauvais chemins empierrés. Heureusement, le paysage est beaucoup plus sympa qu’en bord de route D550. Mais ça se mérite !

Je finis par sortir de ce merdier en arrivant en vue de la ville de Sahel Kent. Auparavant, j’ai visité pas mal de chantiers de Sitesi au milieu de nulle part.

Et, cerise sur la gâteau, je tombe sur une scène improbable juste après être passé devant une nouvelle pelouse de détente plantée au pied d’une grande usine désaffectée et d’une ferme. Celle de jeunes mariés …

Je me pose dans un café pour mon désormais traditionnel çay et faire le point. Ce café est un repaire de joueurs. Plusieurs tables sont occupées par des messieurs qui s’adonnent à une espèce de dominos géants. Pendant ce temps, la serveuse sert ces messieurs. Je suis abordé par un plongeur (pas du café mais avec palme). Il parle aussi bien que moi anglais. On arrive donc à se comprendre. Comme souvent, il me pose tout un tas de questions sur mon périple. Je lui montre sur mes cartes mon parcours passé et à venir. Pour me remercier et me féliciter, il m’offre mon thé. Toujours aussi sympa ces Turcs.

Je repars sur mon destrier à la recherche du supermarché indiqué par mon GPS. Il s’agit d’un Carrefour Market ! Cependant, le choix n’est pas terrible. J’arrive quand même à trouver de quoi me nourrir. Je m’offre même un Magnum chocolat. Puis je me dirige vers la ville d’Ali Cetinkaya où j’ai repéré une presqu’île en face : Lale Adasi. (En clair : l’île Lale). Il y a d’ailleurs tout un chapelet d’îles au bout de cette pointe.

Je m’y dirige et trouve rapidement mon bonheur en bord de mer à l’ombre du mur d’un grand complexe hôtelier avec plage privée. Je me pose à l’écart et vais faire mon plouf pour me rafraîchir et m’enlever toutes ces poussières accumulées. Puis, comme d’hab’, montage du bivouac, apéro, dîner avec vue sur mer et lecture. Du grand classique mais tellement agréable.
Résumé : 90kms, 5h55, 15,2km/h, beau, bivouac