Vu les menaces d’orage hier soir, j’ai opté pour la solution Indoor. Plutôt que de dormir à la belle étoile sur la terrasse non couverte, j’ai pu entrer dans la maisonnette et installer mon matelas. J’ai bien fait car un orage a éclaté en fin de soirée. Réveillé par le 1er appel à la prière venant du minaret du village de l’autre côté du lac, je traine un peu et me lève vers 6h30. Je déjeune copieusement puis plie les gaules.

Je dois remonter les 3 kms qui ramènent sur la grande route D525. Je croise un paysan emmenant ses 3 vaches, les pieds entravés, au champ. Comme souvent, il me salue d’un Merhaba (bonjour) matinal. Je retrouve ma 2*2 voies qui traverse la montagne. Je fais gaffe, même si je n’avance qu’à 7km/h, vu que je risque de croiser des animaux sauvages. A ce sujet, je n’en vois aucun. Ah si, j’ai juste vu, il y a qq jours, un sanglier renversé.

Je passe ensuite un tunnel puis redescends dans une vallée. Le bitume est bon. Le vent est nul. Le destrier avance bon train jusqu’à Milas. Je m’arrête à la gare routière pour y trouver enfin de la wifi. Je vois à la TV, qui marche en permanence, que de graves inondations ont eu lieu dans la région d’Ankara. Les images sont impressionnantes. A ce sujet, énormément de monde circule dans des minibus qui desservent villes et villages. La montée et la descente sont à la demande.

Je pars ensuite dans le centre à la recherche d’un magasin Vodafone. Le centre ville est hyper dense. Je tombe par hasard sur le marché. Je m’y arrête évidemment pour faire un tour. Il y a énormément de stands notamment de fruits et légumes.

Après avoir demandé à droite et à gauche, je finis par dénicher le magasin Vodafone. J’y achète une carte SIM avec 15Gb. Cela devrait amplement suffire pour mes besoins. Cependant, je ne peux pas recevoir, ni envoyer de SMS sur mon n° perso. Il faut que je passe par Whatapps. C’est mieux que rien. Je récupère la route principale D330 où cela circule toujours autant. Par contre, je prends vent dans le dos et j’avance bon train jusqu’à Meselik. Je m’arrête déjeuner dans une pâtisserie-snack avant d’arriver en bord de mer. Après ces 2 jours à l’intérieur des terres, quel bonheur de retrouver enfin cette vue dégagée vers l’horizon, ces odeurs de pins maritimes, ces bruits de cigale et ces couleurs merveilleuses.

Par contre, les 10 derniers kilomètres sont bien ardus pour arriver au bout de cette péninsule. De grands complexes hôteliers hyper luxueux se succèdent le long de cette magnifique côte. On a effectivement l’impression d’arriver dans le Golfe de Saint-Tropez (surnom de cette baie) tellement la circulation devient dense et les maisons cossues. J’arrive enfin à Bodrum cité dans les « 10 incontournables » du Routard. Ça grouille dans ces petites rues aux maisons blanches. Effectivement, c’est charmant mais beaucoup trop peuplé à mon goût. Je vais jusqu’au port de plaisance où les yachts sont alignés comme des soldats au garde à vous.

D’ailleurs, j’ai trouvé mon « Bed & Breakfast » pour ce soir. Quoique, après avoir étudié mes cartes et m’être renseigné chez un vendeur de tickets, je me décide plutôt à traverser jusqu’à Datça sur la péninsule au sud. De là, je pourrais à nouveau suivre la côte. Quant à Damien, alors que je le pensais devant moi et le rejoindre ici, il est finalement derrière après avoir visité le musée d’Efès. Et sans moyen de me joindre, ce n’est pas évident. On va bien finir pas arriver à se retrouver … « Tout se fera ».

En attendant, je fais quelques emplettes et je poireaute en attendant le départ du ferry à 18h00. Comme je vais arriver en début de soirée, j’ai repéré un camping juste à la sortie du ferry. Je quitte cette baie de Bodrum qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Après 1h45 de traversée, j’arrive en vue du débarcadère. La ville de Datça se trouve à 10kms de l’autre côté de la péninsule. Toutes les personnes non véhiculées qui débarquent sont soit attendues, soit prennent des bus pour les emmener dans leurs hôtels. Il ne reste qu’un couillon sur le quai. Devinez qui c’est ?

Comme prévu, je me dirige vers le camping indiqué sur ma carte (et qui se trouve derrière les arbres à gauche des maisons blanches). De toute façon, il est déjà 19h45 et je n’ai pas trop le temps de m’amuser à chercher un bivouac. J’y arrive par un chemin submergé par les vagues. Le gérant m’accueille et m’indique où m’installer. Il y a pourtant le choix. Il n’y a qu’un seul véhicule avec sa tente sur le toit. Je m’installe rapidos et vais prendre ma douche où ne coule qu’un mince filet d’eau chaude. J’ai juste le temps d’admirer le coucher de soleil avant de dîner et de rejoindre ma couette. Je remarque aussi un ancien bassin au milieu du camping où l’eau stagnante croupit. Pas bon ça … Il sent le sapin ce camping.

Résumé : 85kms, 5h15, 16,2km/h, chaud, squat