J81 – vendredi 1er juillet – Ankara / Istanbul

Réveillé comme d’hab’ vers 6h du mat’, je me lève pour uriner puis me recouche. L’appartement est hyper calme. Pourtant, nous ne sommes pas loin de la gare d’Ankara. Et, évidemment, je me rendors et émerge peu avant 9h ! J’avais besoin de récupérer apparemment. Talha est parti bosser. Je ne l’ai pas entendu. Encore une belle rencontre. Je me prépare tranquillement, range tous mes sacs et pars en direction d’un vélociste que j’ai appelé pour savoir s’il avait un Karton. Bien qu’il ne parle que turc, j’ai pu me faire comprendre. Je quitte l’immeuble et pars vers ce magasin Performans Bisyklet en direction de l’aéroport Esenboga Havalimani (ESB) au nord-est d’Ankara.

Ce n’est quand même pas évident de circuler à vélo sur ces larges avenues à 2*3 voies. Heureusement, à cette heure, c’est relativement calme. Après avoir essayé sans succès d’acheter mon billet d’avion dans une agence de voyage, je file vers mon magasin. J’ai la chance qu’il y ait un client parlant anglais pour me faire comprendre. Le carton est trop petit. Il m’en faut un autre. Je profite aussi des prix plus intéressants qu’en France pour commander 2 pneus Schwalbe Marathon Plus que je monterais à mon retour. Le tout sera livré en début d’après-midi. En attendant, je démonte mon destrier et prépare mes sacoches pour l’emballage final.

A 13h00, le patron et son employé partent à la mosquée tandis que je vais boire un çay. Je reviens à 13h30 pour déjeuner avec eux. Je suis leur invité. Massoud, le boss, nous rapporte des köfte. Ensuite, il part chercher mes pneus Schwalbe et mon carton dans un autre magasin Perfomans. A 14h30, nous attaquons le chargement du vélo et sommes obligés de démonter le garde-boue avant à quelques centimètres près. A 15h15, plutôt que d’appeler un grand taxi, Massoud me propose, moyennant 200TL (12€ !), que Süleyman m’emmène à l’aéroport avec la voiture de fonction. Bien évidemment, j’accepte. Lorsque nous partons, un gros orage éclate sur Ankara. La Turquie pleure mon départ. Moi également. La route est inondée. A 16h00, nous arrivons à destination.

Pour l’anecdote, Süleyman s’arrête à une station service pour faire le plein de GPL. J’avais remarqué que beaucoup de véhicules roulaient à ce carburant. D’autant plus que le prix au litre est de 12TL (0,70€). Les stations sont d’ailleurs toutes équipées. Mon « petit » frangin Manu de Montauban roulait également avec ce carburant économique avec son superbe PT Cruiser Chrysler. Par manque de stations équipées, il a arrêté.

Je vais directement au comptoir Turkish Airlines pour acheter mon billet. Je suis accueilli par une charmante hôtesse qui ne parle que turc. Elle fait appel à deux jeunes stagiaires parlant eux anglais. Les formalités se révèlent très compliquées. Je dois fournir mon pass sanitaire CEE. Je dois également acheter en sus du billet un « EU Digital Passenger Locator Form » (30 €). Puis payer un supplément pour mon vélo et, ce, à 3 kgs près (38 €). Heureusement que j’ai mes 3 anges gardiens avec moi pour résoudre tous ces problèmes administratifs. Parce que les gars du comptoir d’enregistrement ne sont pas très risous et ne parlent que turc ! A 18h00, je peux enfin me faire enregistrer. Je me pose dans un café et me bois une bonne bière Efes Özel Seri (Série Spéciale) dans une vraie chope en verre. Quand la serveuse m’annonce le prix, je suis obligé de me le faire répéter à 2 reprises : 118TL ! (7€ quand même … ce ne sont plus des prix turcs là).

A 20h00, je rejoins la porte 112. Mon avion, qui devait décoller à 20h45, est annoncé avec une heure de retard. Heureusement que mon vol pour Toulouse n’est que demain matin. J’en profite pour dîner avec un reste de saucisse et du fromage offert par Hadji à Yesiloba il y a 3 jours. Je profite également de mon dernier coucher de soleil sur les montagnes anatoliennes.

A 22h30, nous décollons enfin avec près de 2 heures de retard. A ma grande surprise, l’avion est complet. Comme souvent lorsque je prends le train ou l’avion, il y a un bébé à bord. Il hurle une bonne partie du vol. Cela me rappelle forcément des souvenirs lors de mon séjour à Antalya avec Titouan il y a 22 ans. A 23h20, nous atterrissons à Istanbul.

A 23h30, je suis bloqué au passage Polis pour rentrer en zone internationale. Un homme refuse que sa femme, portant burqa, soulève son voile pour la reconnaissance faciale avec une caméra. Cela s’éternise un long moment après l’intervention d’un supérieur. A ce sujet, je voulais évoquer la décision de la Cour Suprême américaine quant au droit à l’avortement et dire, comme beaucoup, mon indignation. En cette terrible régression, je pense fortement à Marie-Pierre, mon amie et tête de liste Ecosol partie beaucoup trop tôt, qui a dû se retourner dans sa tombe de rage et de dépit. Ne lâchons rien devant la montée des extrémistes et des cathos intégristes !

A minuit, je trouve un endroit pour essayer de dormir un peu. C’est une vraie ruche. Il y a des vols toute la nuit. Fin d’une longue journée ô combien stressante comme à chaque retour en avion avec mon destrier.

Résumé : 10kms, 0h40, 15km/h, beau orageux, squat

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